Le désespoir
Jeanne est au désespoir
Cette toile de Nigel Van Wieck qu’on dirait tirée du cerveau de Hopper me paraît traduire plus que de la peine.D’après vous ?
Que nous dit cette toile ?
On le saua lundi j’espère…
J'ai tenté de deviner l'endroit où Jeanne s'est écroulée après avoir pris conscience que son sac avait disparu. Comme notre ami Alain semble avoir reconnu le "métro de la plage", je vais faire voyager Jeanne avec ses personnages : il en sortira peut-être une rencontre et, qui sait ? des sujets pour de futurs devoirs du lundi...
Jeanne vous disais-je, s'est écroulée en imaginant les suites dont elle devra assumer la responsabilité. Il n'y a aucune assurance pour ce type de perte et, même s'il y en avait une, le problème resterait entier.
Saint Antoine de Padoue est-il compétent pour le vol ? Il fait des miracles pour les étourdis qui perdent leurs trésors mais qui lui font confiance pour remettre la main dessus. Rien ne dit qu'il soit aussi spécialisé pour retrouver les objets en cas de vol. Jeanne en est sûre : son sac n'a pas disparu par l'erreur d'un passager, ou d'une passagère. Des mains malfaisantes s'en sont emparé, sans se douter qu'il contient une chose invendable mais à la valeur inestimable.
Comment avouer cette perte sans doute irrémédiable au délicieux vieux monsieur à la renommée prestigieuse qui l'emploie chaque été pendant les vacances et qui n'écrit qu'à l'encre bleue ? Comment lui dire que le manuscrit de son dernier ouvrage qu'il lui a confié il y a moins d'une heure, cet exemplaire unique, lui a été volé dans le métro de la plage ? Elle qui ne va que rarement prendre le soleil sur le sable blanc... Etudiante, elle consacre une partie de ses vacances à saisir et mettre en pages des centaines de feuilles manuscrites, avant de les transmettre à l'éditeur après une ultime vérification de l'auteur.
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Un instant, Jeanne a pensé reprendre le métro jusqu'à la plage, entrer dans la mer et se laisser entraîner jusqu'à l'épuisement qui userait ses forces et l'empêcherait de revenir...