Quai de gare
Quai de gare
Je suis passé de Anne-Françoise Coulomy et ses portes dont on se demande toujours où elles mènent à Fernando Saenz Perdrosa et ses attentes d’un train qui mènera je ne sais où pour rejoindre je ne sais quoi ou échapper à je ne sais qui.
C’est toute l’histoire du « Je ne sais quoi et le presque rien ».
Jeanne est seule sur ce quai de gare désert dans le petit matin blafard.
Elle a quitté avant l’aube la maison où vit la mère de Luc à qui celui-ci avait voulu hier la présenter comme sa future épouse…
Seulement voilà : elle s’est sentie détestée dès le premier regard et à aucun moment, Luc ne lui a manifesté le moindre soutien : il a réagi comme un petit garçon en faute que l’on a pris la main dans un pot de confiture.
Elle a soudain réalisé que les sentiments qu’il éprouvait pour elle étaient totalement occultés par l’autorité maternelle devant laquelle il avait capitulé lamentablement.
Jeanne a décidé de partir au plus vite pendant que Luc dormait.
Elle a pris son sac et appelé un taxi qui a mis longtemps avant d’arriver. L’express était passé et elle a dû attendre le TER qui allait la reconduire chez eux. Chez eux ? Non, chez ELLE. Jeanne soulagée veut mettre un point d’arrêt à cette histoire qui ne mène plus nulle part. Quand Luc rentrera, il trouvera ses affaires, livres et vêtements, sur le palier et Jeanne réoccupera enfin la totalité de son domaine qu’elle avait aimé partager avec celui qu’elle avait cru être l’amour de sa vie.