Au feu !
Un choc si douloureux...
Comme la pluoart des Français, je suis restée pétrifiée devant les images insoutenables que la TV diffusait. Comme la plupart des Français, croyants ou athées, je sais que Notre-Dame fait partie de notre vie.
J'y ai pénétré pour la première fois en juillet 1952, au ciours de mon premier séjour à Paris. Ma grande amie de l'époque, qui s'est fait religieuse quelques mois plus tard, m'avait demandé d'y brûler un cierge, et j'ai tenu ma promesse. J'avais noué un foulard sur ma tête (à l'époque, les femmes ne devaient pas pénétrer tête nue dans une église, tandis que les hommes, eux, devaient se découvrir. Or, en déposant le cierge sur l'un dese plateaux destinés à les recevoir, une voix, me dit soudain : "Surtout ne bougez pas !". La jeune femme a arraché le foulard qui s'était enflammé et le piétinait sur les dalles de pierre. Je n'ai pas eu le temps d'avoir peur...
Ce même jour, je suis montée dans la tour et caressé le gros bourdon qui m'impresionnait tellement ! J'ai eu sûrement une pensée pour Esmeralda et Quasimodo. Je suis sûre aussi d'avoir visité le "trésor", mais je n'en ai gardé qu'un souvenir flou.
En décembre suivant, j'ai accompagné une autre amie à la messe de Noël, et nous étions placées par le plus grand des hasard près du pilier où Paul Claudel a découvert la foi.
Je n'ai pas beaucoup fréquenté Notre-Dame lors de mes séjours à Paris, et je crois bien que la dernière fois, ce fut avec des amis du Michigan que j'avais retrouvés lors d'un "tour" qu'ils faisaient en Europe (cinq capitales en une semaine !)
Il n'empêche, Notre-Dame fait partie de MON patrimoine et je pense aux bâtisseurs de cathédrales qui ont édifié ces merveilles qui, des siècles plus tard, nous enchantent encore.
Je suis blessée, malheureuse, comme je l'ai été lorsque St Pierre de Nantes a flambé en janvier 1972 à cause d'un chalumeau, au cours de travaux d'entretien.
Je suis blessée, malheureuse, comme je l'ai été lors de l'incendie du Parlement de Bretagne à Rennes en février 1994 après une manifestation au cours de laquelle des fusées de détresse avaient été lancées sur son toit.
Ce n'est pas fini : les Nantais ont encore vu flamber la basilique St Donatien en juin 2015, elle aussi en travaux.
Détruite quasi totalement,au cours d'un raid de la Luftwaffe en 1940, la cathédrale de Coventry n'a pas pu, comme celle de Reims en 1914, être reconstruite à l'identique.
Je ne verrai plus jamais Notre-Dame comme avant, et mon coeur saigne...