Moscow by night
Retour pour le dîner avant de repartir pour une soirée « Moscou by night ». N’attendez pas de moi que je vous narre une tournée des grands ducs ! Mais la balade dans le métro est bien sûr l’intérêt principal de la soirée, et j’ai pu voir des stations où je ne suis pas allée la première fois.
Les statues de bronze qui représentent des métiers divers ont une particularité : les passagers passent la main sur des zones précises des statues qui restent dorées sous la caresse répétée cent fois par jour : le museau d’un chien, la main d’un travailleur, le pied d’un enfant… en revanche, à l’inverse de ce qui se passerait chez nous, pas un sein de femme ne semble avoir eu à se plaindre (ou se réjouir ?) de gestes indécents !
Sur la Place Rouge au pied de Saint Basile, les pavés inégaux dans lesquels je me suis pris les pieds ont failli me faire chuter au moment où je me fredonnais in petto la chanson de Bécaud :
La Place Rouge était vide
Devant moi marchait Nathatlie
Elle avait des cheveux blonds mon guide…
Nathalie…
Elle parlait en phrases sobres
De la révolution d’octobre…
J’ai fait l’impasse sur le parc fleuri et illuminé. Moscou a beaucoup changé depuis 1984 ; moins de militaires en uniforme dans les rues, affiches lumineuses pour des biens de consommation ou de luxe, alors qu’autrefois, l’accent était mis sur le patriotisme et le travail dans la joie. Débauche de lumières dans les rues, vitrines de lingerie féminine sexy, le Goum (autrefois magasin d’état), devenu aujourd’hui une galerie de boutiques prestigieuses, est illuminé de milliers d’ampoules… Le Petit Père Staline en avalerait sa pipe ! ! !
Retour au bateau fourbue. En 1984, il nous avait été recommandé de ne pas prendre dans nos bagages le livre fameux de George Orwell éponyme, j’avoue que cela ne me serait pas venu à l’idée. Nous avions eu une demi-journée libre et nos étions retournés sur la Place Rouge et entrés dans le Goum. A cette époque, visiblement, ce magasin d’Etat gérait la pénurie ; dans les casiers derrière les vendeuses les rares pelotes de laine (ou d’acrylique) étaient astucieusement disposées afin d’occuper la place. Au rayon des tissus, les lainages pour manteaux étaient prédécoupés en métrage standard, ainsi que leur doublure, et vendus tels quels. Tant pis si vous étiez grande ou grosse et que 3 mètres de tissu ne vous suffiraient pas ! J’aurais aimé retourner au Goum pour voir la différence.
La momie de Lénine est encore beaucoup visitée, mais il y a deux jours de fermeture par semaine et il n’y a plus ces queues interminables que nos avons dû faire par un froid sibérien de janvier.
Moscou a été appelée ainsi par le nom de la rivière qui la traverse et non l’inverse.