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La Bourlingueuse
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26 septembre 2018

Moscou - Jour 1

Lev Tolstoy

Léon Tolstoï en français, Lev Tolstoy en russe, notre bateau fait 116 m de long, 15,2 de large, il peut accueillir 178 passagers. Il a été construit en Autriche en 1979 pour les fonctionnaires de haut rang du Kremlin. Quand est-t-il descendu dans l’échelle sociale en accueillant des touristes un peu purotins ? Ce n’est pas précisé dans la documentation.  

Le bateau est amarré au port de la ville dans la partie nord de la capitale. La gare fluviale, bien qu’ayant été bâtie dans le style stalinien, a dans sa partie basse la silhouette des wheel-ships du Mississippi. Nos bagages passent par un sas censé détecter les  métaux. Nous-mêmes les humains passons dans une cabine qui n’est peut-être pas branchée puisque rien ne se passe lorsque j’y pénètre. Contrôle symbolique somme toute…

On nous a attribué la cabine 335, un peu étroite prévue pour 3, mais au niveau de la passerelle. .Il n’y a pas d’ascenseurs et les escaliers me seront pénibles pour me rendre aux différents étages du bateau. Je pensais faire comme chez les HAL promener mon ordi dans les salons supérieurs pour m’y installer à l’aise.

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Diner à table partagée avec Jacqueline et Jocelyne, toutes deux russophones avec lesquelles le courant passe aussitôt

Il est plus de minuit quand nous regagnons notre cabine

Dimanche 9

Notre guide Alexandre a un look qu’aurait désapprouvé le camarade Staline quien aurait avalé sa pipe et l’aurait envoyé se faire raser la tête. Ses cheveux longs lui donnent un air de pope Dans un style ampoulé,  il nous a donné  beaucoup de détails, conté des anecdotes à nous « ses amis ». Ainsi que la plupart des Russes, il exerce deux professions et est à la fois professeur et guide. Nous montrant les immeubles censés être habités par des nouveaux riches il nous précise qu’il n’est pas question pour un guide de rêver y habiter. Il parle d’appartements valant 1 million d’euros. Mercedes vend à Moscou la plus grande partie de sa production aux riches qui en font collection pour épater la galerie. Ils peuvent en avoir jusqu’à dix ! Alexandre affirme aussi que les climatiseurs visibles sur les façades de ces immeubles de luxe sont un signe ostentatoire de richesse. Cependant, des immeubles des quartiers populaires en sont aussi équipés.

Gogol a perdu sa première statue, refondue sur ordre de Staline qui voulait montrer que dans son pays socialiste, il n’y avait que des gens heureux et souriants.  Or, Gogol mort à 37 ans en duel, était un homme triste et le sculpteur l’avait représenté tel qu’il était dans la vie…

Staline est mort en 1953 laissant son peuple anéanti de chagrin : les Soviétiques avaient perdu leur « petit père » ; le deuil fut immense et spectaculaire. Qu’en pensaient-ils vraiment ? Kroutchev fut le premier à dénoncer les crimes de Staline, et on estime à 16 millions le nombre de morts qu’il a causées, tant par le goulag que par le poteau d’exécution ou par meurtre téléguidé comme le fut celui de Trotsky à Mexico en 1941. Si on les compare, Hitler n’a été qu’un petit garçon à côté de Staline et beaucoup de communistes qui étaient des « purs » ont eu du mal à s’en remettre.  

Staline démythifié a disparu du pays : toutes ses statues; affiches, portraits et effigies géantes ont disparu. Son corps qui était avec la momie de Lénine dans le mausolée a été retiré mais enterré avec d’autres dignitaires dans le petit cimetière derrière celui-ci. Je me souviens être passée avec Jacques au pied de sa tombe en sortant de voir Lénine en me disant qu’il ne faisait plus peur à personne. Sa sépulture était reconnaissable parce que son nom y figurait. Aujourd’hui, la stèle a disparu, mais comme c’est la seule qui manque, on sait où il dort pour l’éternité.

L’éternité ? Qui peut en être sûr ? Comment savoir si un autre président, tel Poutine l’inamovible, ne décide pas un jour de jeter aux chiens la dépouille de Staline ? 

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Commentaires
L
Et tu bourlingues toujours! Bon, pour le moment, Poutine a l'air de préférer Staline... Le goût de la censure, entre autres, sans doute ;-)
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H
Mon père gardait des souvenirs mitigés des Russes, sont camp fut délivré par eux.
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L
Mais quand, à la tête de ce pays y a-t-il eu autre chose qu'un dictateur ?
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C
Sacré voyage que tu entames là !<br /> <br /> Je vais te suivre avec grand intérêt.<br /> <br /> Bisous<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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D
Je sens dans ton récit la volonté d'être objective. Deux mondes qui se côtoient dans le pays qui fut à l'origine de bien des espoirs, de bien des mythes, sans doute, aussi. L'URSS et la Russie, l'avant, l'aprés Staline, et aujourd'hui Poutine, entre les deux, sans nier les dérives, sans ignorer ce qui fut le plus noir, n'y a-t-il pas de quoi rendre nostalgiques ? Ont ils plus de droits les russes d'aujourd'hui ? Sont ils plus heureux pour autant ? Socialement n'ont-ils pas perdu au change ? Ce sont des questions que je me pose, personnellement. <br /> <br /> Cela dit, je te trouve rayonnante sur les photos. Ton sourire, ta joie de vivre, avec toutes (malgré toutes ) les difficultés qui sont surement les tiennes, j'admire et je te salue, vraiment.
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