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La Bourlingueuse
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25 janvier 2018

Tu déménages Titine ? Non... je change de rue !

Mardi 22 août

Hier soir j’ai fait la diète de l’eau pour ne pas avoir à sortir cette nuit de la voiture… Mauvais calcul, même si je peux en sortir plus facilement. En actionnant le « bip ».

Autour de 2 h il a bien fallu braver la vive fraîcheur de la nuit, enfiler mes sandales et sortir de la façon acrobatique que j’ai trouvée, mais qui m’est aisée…

A 6 h je remets ça, mais Lili apparaît au même moment : elle a un petit creux et aimerait bien croquer quelque chose.

Au retour des restrooms, une biche est sur mon chemin qui se laisse approcher mais tourne la tête et s’éloigne sans hâte.  Des écureuils jouent à se poursuivre sur des troncs couchés.

8 h : on déménage. Le site où nous sommes est réservé aux caravanes et camping-cars, mais à 25 mètres, nous serons « chez nous ». Les Torchet, comme les tortues,  vont transporter leur maison et j’assure le reportage photo !

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Ici, pas de douches, l’eau étant à préserver ; la toilette se fera aux lingettes de bébé. Ceci me remémore le séjour avec les copains au fin fond de la Patagonie…

Pendant ce temps, JY remet les sièges en place dans la voiture. Il vient vers moi l’air mystérieux :

« J’ai deux bonnes nouvelles pour toi »

Il me tend le stylo dont je me sers sur les écrans tactiles ou mon I-phone que je croyais perdu… Il m’est indispensable pour compenser l’insensibilité de ma main, devenue invalide après une intervention chirurgicale faite trop tard... 

 … et mon Nikon que craignais avoir oublié au Best Western de Willitz ! Je ne me préoccupais pas trop de ce vieux compagnon de route qui a besoin de prendre sa retraite, ses boutons sont usés et pas faciles à faire fonctionner, mais je regrettais la carte mémoire avec toutes ces photos perdues…

Aujourd’hui encore, on ne voit quasiment rien du lac, noyé dans le smoke. On entr’aperçoit l’ile Wizard sur laquelle subsiste un peu de neige. Les fumées d’incendie qui masquent le lac stagnent faute de vent… qui attiseraient le feu ! C’est la quadrature du cercle, mais nul n’y peut rien !

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Au Visitors Center, il est proposé un film qui montre comment le Mont Mazama a explosé il y a 7.700 ans : le cratère s’est effondré sur lui-même lors de l’explosion et une vaste caldera s’est formée qui, au fil des siècles ; s’est remplie d’une eau claire et pure uniquement venue par la pluie et la neige. Aucun ruisseau ne s’y déverse, c’est la raison principale de la pureté de l’eau. Le fond du lac attend 295 mètres, ce qui en fait le plus profond du pays et le 9e dans le monde. On l’a cependant empoissonné de saumon rouge et de truite arc-en-ciel qui, faute de d’avoir assez de quoi se nourrir, restent très petits. Nous savons que Crater Lake est habituellement d’un bleu profond… Hélas ! le peu que l’on en devine est pâle.

Un arrêt dans la forêt pour un pique-nique agreste nous a réservé une belle surprise, car un « voisin » vient nous proposer de partager des fraises. C’est un Californien de Los Angelès dont les ancêtres sont originaires du Sri-Lanka, ce que son physique typé laisse deviner sans erreur. Il sait beaucoup de choses sur la France, connaît Thierry Henry, Roger Federer… et Emmanuel Macron ! Il a eu une grande admiration pour François Mitterrand. Chaleureuse rencontre.

Des oiseaux volètent entre des branches et, de saut en saut,  s’approchent et finissent par se poser sur la table rustique, grappillent les miettes et repartent vite avant de revenir. Mais les vedettes sont les écureuils gris à l’œil vif qui, beaucoup moins farouches, s’attardent et attendent la suite avec confiance…

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Une route de 33 miles contourne le cratère que nous allons suivre et de nombreux sites aux points de vue privilégiés permettent de garer les voitures pour quelques instants. Des panneaux expliquent clairement l’intérêt du lieu ou expliquent quel phénomène géologique a eu lieu en ces lieux dans les temps anciens.

Le lac est toujours invisible ou terriblement voilé. Un versant de la caldera est exposé aux vents d’Ouest qui ont poussé les branches des arbres du côté opposé, si bien que par allusion aux drapeaux qui flottentau vent à côté de leur mât, on leur a donné le nom de « flag trees »

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Pourquoi continuer ? Très déçus, nous convenons de rentrer au camp et d’aller retenir une table au restaurant du village. La queue est déjà impressionnante (les Américains dînent tôt), mais le service n’est encore pas commencé. Après un tour au gift shop pour quelques ultimes cartes postales, Lili va commander et revient avec un gadget électronique qui clignotera quand une table se sera libérée. Pendant que la famille s’éloigne, ledit « machin » m’étant confié, je reste à observer les clients si divers qui se retrouvent ici. Ainsi parmi eux, il y a des marcheurs qui parcourent d’énormes distances, mais dont certains sont visiblement fourbus.

Enfin le « machin » vibre et clignote : nous allons pouvoir dîner. La serveuse blonde et souriante nous tend les menus et le choix sera vite fait pour moi : poisson du jour (tilapia) servi avec du riz sauvage. Ce sera plus difficile pour mes compagnons mais leur choix se portera sur poulet, crevettes, soupe et pâtes. La jeune femme est Russe et se prénomme Maria. Elle est surprise lorsque je lui demande si je peux la photographier et finit par accepter. Soyons zen ce soir… pas de dessert !

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JY a fait un feu de camp dans le foyer prévu à cet effet, entouré de troncs d’arbres élagués disposés en rond. La fumée poussée par le vent se dirige droit vers moi, ce qui contrarie JY, mais ne me dérange aucunement. Je m’efforce chaque jour de rédiger les événements de la journée, mais la nuit tombe et je ne vois plus mon clavier… Ici, aucun autre éclairage que celui des chalets des toilettes… et les étoiles !

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J’entame avec Illinca ce qui sera sûrement la dernière nuit de campeuse de ma vie. La dernière a été fraîche, celle-ci devrait l’être moins. L’inutilité de ma diète hydrique d’hier étant flagrante, et sachant que ce soir, j’ai bu deux grands verres d’eau, je sais qu’il me faudra faire au moins deux sorties nocturnes…Pas de biche au petit matin…    

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