Soleil noir sur l'Oregon (suite)
Mardi
San Francisco
Notre « Airbnb » est à deux pas du Golden Gate Park où vivent quelques bisons repus qui ne se donnent même plus la peine d’approcher les visiteurs derrière la solide clôture. A ma première visite en 1992, notre guide nous avait dit que chacun d’eux portait un nom de la famille royale d’Angleterre… mais je n’en ai pas trouvé confirmation écrite. D’ailleurs, si nous les avions appelés, auraient-ils daigné tourner leur regard vers nous ?
Deux moulins à vent hollandais font de la figuration, mais le jardin japonais nous ouvre largement sa grille, devant laquelle un superbe dalmatien se laisse caresser par Illinca… en réclame plus… et finit par lui léchouiller le visage avec une délectation visiblement partagée ! L’animal est peut-être chien d’aveugle si l’on en croit le harnais qui lui couvre le torse.
Quelle paix se dégage de ces lieux préservés ! Des temples nichés dans la verdure et le pont en dos d’âne qui enjambe le paisible ruisseau donnent l’illusion d’être ailleurs que dans une mégalopole américaine… Même le bourdonnement de la ville qui arrive assourdi ne parvient pas à en troubler le calme. Quel jeu pour Coccinelle et son papa de franchir à nouveau en riant les marches malaisées du pont semi-circulaire superbement arrondi ! Des carpes dorées flânent dans l’eau dormante, Bouddha nous bénit au détour d’une allée tandis que des écureuils facétieux se poursuivent sur les pelouses.
LA carte postale la plus courante de Frisco (après le Goldent Gate dans le brouillard) montre six maisons victoriennes qui ont été appelées The Painted Ladies (les Dames Peintes) depuis les années 70. La maison bleue chantée par Maxime Le Forestier n’en fait pas partie, mais, situées devant Alamo Square qui domine la ville, elles sont devenues une attraction pour les touristes et un symbole du passé san-franciscain.
J’avais gardé de la cathédrale moderne Ste Mary of Assumption une image erronée : je n’avais mémorisé que l’intérieur qui m’avait bluffée la première fois que j’y suis venue. Sa monumentale porte de bronze s’ouvre sur quatre voûtes qui s’élancent pour se rejoindre à 60 mètres au-dessus du sol, formant une croix formée de vitraux multicolores.
Des panneaux annoncent à l’entrée des rues le pourcentage de leur déclivité : 14%, 17% et jusqu’à 20%, mais il y en a de plus rudes encore, telle Filbert street, qui accuse 32% !