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La Bourlingueuse
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6 novembre 2017

A la fenêtre

A la fenêtre

Lakévio récidive pour mon plus grand plaisir ! Elle propose encore son Jeu des Papous !

1) Commencez impérativement votre texte par la phrase suivante : "Je suis née à quatre heures du matin, le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc, qui donnait sur le boulevard Raspail." (emprunt à Simone, jeune fille rangée.)

2) Terminez impérativement votre texte par la phrase suivante : "Je vais laisser pousser ma moustache, décida-t-il" (emprunt à Jean-Paul, celui qui écrit sur le mur.)

Entre les deux, casez ce que vous voulez !

A la fenêtre

Je suis née à quatre heures du matin, le 9 janvier 1908, dans une chambre aux meubles laqués de blanc, qui donnait sur le boulevard Raspail. Cette heure matinale a-t-elle été la raison pour laquelle je n’ai jamais aimé me lever tôt, préférant me coucher à pas d’heure après minuit ?  

Après une enfance choyée, j’ai dû batailler dur pour me faire une place au soleil et à 21 ans, tout juste majeure, je me suis expatriée à Kinsbridge, chez les Rosbifs en tant que préceptrice des enfants d’un lord dont le château était planté au milieu d’un vaste domaine du Devonshire. Son épouse, une chichiteuse qui faisait semblant de prononcer mon patronyme à l’anglaise avait fini par m’appeler « Castor », tellement plus chic à ses oreilles que beaver !

Les enfants auxquels j’enseignais le français mais aussi l’anglais (of course !) et des rudiments de mathématiques, étaient agréables, presque transparents et sans grande personnalité… Mais les longues marches dans le parc quel que fut le temps occupaient nos après-midis jusqu’à l’heure du tea-time que nous prenions avec Mrs Carson l’intendante.

Jean-Sol écrivait plusieurs fois par semaine et notre correspondance régulière atténuait la souffrance de la séparation.

Longtemps, je n’ai eu que peu de contacts avec Lord W. Un soir cependant, à une heure où il aurait dû être au fumoir, il entra alors que j’étais dans la vaste bibliothèque. Il s’approcha et je lus dans son regard un intérêt… certain… et la lueur me plut. Pourquoi le cacher ? Nous prîmes l’habitude de nous retrouver dans un hôtel d’Exeter les jours où il était censé être à son cercle et moi chez une parente installée sur la côte. Nous arrivions et repartions séparément, prenant grand soin de ne pas nous faire remarquer… et je vécus ainsi une année délicieuse… Lewis était très soucieux de son charme et, en tant que Française, il tenait compte des remarques que je formulais sur son apparence. Au moment de me quitter alors que je jetais un œil à la fenêtre, il s’était longuement regardé dans le miroir au pied du lit…

"Je vais laisser pousser ma moustache", décida-t-il 

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Commentaires
C
J'ai bien aimé te lire ! récit fin et belle conclusion !!! elle n'était pas facile à intégrer cette moustache !!!
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M
J'ai lu avec intérêt ton "devoir" de cette semaine. D'autant plus que tu parles d'Exeter, ville du Devon où j'ai, en 1962, fait un stage de professeur d'anglais d'une durée de trois semaines. J'en garde un souvenir vivace, un brin nostalgique de tout ce temps passé.
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J
Une histoire qui commence dans les jardins avant de se poursuivre dans les alcôves d'un petit hôtel, et puis la narratrice file à l'anglaise pour rejoindre Jean-Sol... J'aime votre texte, qui ne dit pas si les moustaches de Lord W. poussent vraiment. Un moment de divertissement dans cette journée de bruine.<br /> <br /> Je vous souhaite une bonne semaine.<br /> <br /> Jean-Jacques'60<br /> <br /> Berne, le 7 novembre 2017
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V
Une vie trépidante pour cette jeune fille au pair ! De quoi alimenter un roman. Ou pimenter ses soirées avec Jean Sol !
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A
Une histoire à l'anglaise bien amenée et si agréable à lire…<br /> <br /> qui plus est truffé de clins d'œil<br /> <br /> quant à Exeter… cela me rappelle des souvenirs personnels<br /> <br /> mais c'est une autre histoire… et de toute façon je n'avais pas de moustache !
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