Premier jour en mer

21 juillet

Etonnez-vous après ça qu’après plusieurs fausses alertes, je n’émerge vraiment qu’à 10 heures moins des brouettes et Joyce est partie depuis longtemps ! Il est trop tard pour un petit déjeuner au Lido : il suffit d’attendre le lunch et d’aller passer mon temps au Culinary Arts Center où une cook semble-t-il fameuse va nous révéler les secrets de petits chocolat cakes cuits dans des mini moules de silicone et servis surmontés d’une framboise ou de tout autre fruit, et elle suggère des blueberries ou des écorces d’orange confites. Le tout servi avec une crème au chocolat faite au lait écrémé mais à laquelle on incorpore de la crème aigre… La démonstration dure près d’une heure au bout de laquelle les serveurs offrent une coupelle au public. La recette, assez banale, ravit les amateurs de chocolat qui semblent nombreux. Ma voisine a eu le temps de m’expliquer que ses années d’enseignement du piano ont eu raison de ses poignets et qu’elle doit désormais porter des orthèses.

Scott et Ping sortent de la bibliothèque au moment où j’avance vers les ascenseurs : ils montent aussi au Lido où Scott, comme moi, choisira des sushis, tandis que Ping se contentera de dévorer son livre de Dan Brown que j’ai lu et qui n’est pas son meilleur. J’y ai pris en douce un ice-cream à la vanille… J'admire une fois encore les melons d'eau sculptés par les cuisiniers philippins.

Au retour dans la cabine pour prendre mon Lumix, le papillon « Privacy » qui correspond à « Pas déranger » est glissé dans la serrure / Joyce se repose vraisemblablement et j’entre sans faire de bruit… Mais elle est absente et je réalise qu’elle a laissé le message pour le garçon de cabine afin qu’il me laisse dormir… et je suis sortie sans l’avoir vu, si bien que Endra n’a pu faire son travail.

J’ai des chances de retrouver ma co-turne au Half-Moon Room (la salle de la Demi-Lune) où se réunissent les joueurs de cartes. Joyce est une bridgeuse redoutable et elle y sera peut-être : je saurai plus tard qu’elle enseigne le bridge à ses petites-filles au 11^e étage du Crow’s Nest ! Ceci me permet d’avancer dans la lecture du livre consacré à la Première Guerre de Charles de Gaulle pour lequel je dois donner mon avis de juré au Grand Prix du Livre d’Histoire d’Ouest-France.

Il n’y a pas de laundry (buanderie) à bord. Je vais donc faire mes petites lessives dans le lavabo : rien de crasseux, simplement « saveté ».

Ce soir le dîner est « formal », c’est à dire en grande tenue, mais il y a du relâchement : j’ai connu plus formel justement. Le show commence à 7 pm mais Joyce est prête une heure avant et piaffe à l’idée d’être en retard. Elles sont deux de mon entourage à avoir avalé un chronomètre à leur naissance ! ll fait un froid de canard dans le théâtre, et j’ai dû demander un chocolat chaud pour me réchauffer. La table est joliment éclairée par une lampe où est plongée une rose immergée.  Juste avant la clôture du spectacle, Joyce fait signe qu’il est temps d’aller dîner.

Nous sommes donc 12, les 8 adultes à une table, les 4 teen-agers tout près à la leur. Elles sont si heureuse de se retrouver, ces cousines  qui ont leurs affinités deux par deux. On sent que leur intimité est totale… Sarah, qui est le portrait de sa mère, porte cette année une très longue chevelure blond platiné. Et Jade la benjamine, a joliment relevé ses cheveux en un élégant chignon. Si deux d’entre elles vivent près de Dallas, les autres sont dans la périphérie de San Francisco.

J’ai commencé par du crabe d’Alaska, puis des escargots à la bourguignonne, et fini avec deux côtes d’agneau à la chair rose comme il convient, et non overcooked comme trop souvent Outre-Atlantique. A ma grande surprise, nous sommes trois à avoir choisi des escargots sans que j’aie pu noter qui parmi nos Américains a fait ce choix extrême et surprenant !

Comme en France, ainsi que le fait remarquer Chris, le repas a duré deux heures !

Nous avons été avertis qu’il faut cette nuit reculer sa montre d’une heure : nous serons demain dans l’Alaska time,  mais à 24 heures de celui de la Russie toute proche où pour les Popoff, ce sera déjà après-demain.  Ne cherchez pas…la data line passe par le détroit de Behring et nous serons parmi les derniers Terriens à aller dormir.  Ce qui nous fera dix heures de décalage avec la France.

Il a fait aujourd'hui un temps à ne pas mettre un marin dehors : quelques éclaircies toutefois… Il est hors dequestion de voir un soleil de minuit. Nous naviguons entre les îles et par beau temps, ce doit être sublime et pourrait rappeler les merveilleux canaux de Patagonie où j’ai fait mes plus belles photos de voyage.

Comments

[manouedith]

j'ai adoré lire ce billet, il me rappelle toutes les journées à bord des croisières que j'ai faites, j'avoue que j'aime beaucoup ces moments privilégiés, mais j'attends avec impatience la suite et les premières escales.

manouedith