Embarkment pour l'Alaska
Reprenons le cours du voyage après l'intermède de la Bulle que je voulais vous faire partager...
20 juillet
Damned ! je n’ai que le temps de me préparer avant de descendre au lobby pour 10am. Joyce, Ping et Scott sont déjà à siroter le café que l’on peut choisir strong, medium ou light. Le strong est à la hauteur et il n’y a aucun risque que l’on me voie m’endormir dans les prochaines heures !
Les filles Jade et Emerald sont parties faire du vélo dans Stanley Park tout proche, où leurs parents ne tardent pas à les rejoindre : ils ont décidé de ne checker pour embarquer qu’à 2 pm. Le taxi qui nous charge est conduit par un Sikh enturbanné comme on n’en voit pas chez nous : il est vrai que l’Inde fit partie de l’empire colonial de l’Angleterre… et que le Canada est dans le Commonwealth !
Au terminal, les choses vont très vite : le taxi a déchargé les bagages, deux employés les ont étiquetés et les transporteront jusqu’au navire où ils seront déposés dans nos cabines. Il ne nous reste qu’à présenter nos passeports aux différents coupe-file jusqu’au guichet où sera apposé le tampon de départ. L’attente est relativement courte et nous permet d’observer ce qui se passe autour. Nous avons le feu vert (virtuel) avec le signe d’une employée québécoise qui nous souhaite « bon voyage » en français. C’est toujours une émotion de monter à bord d’un navire aussi gigantesque où tout est fait pour le confort du passager et le plaisir des yeux par les décors de grande classe qui ont cours sur tous les cruisers.
Une petite fringale nous mène droit au Lido après la découverte de nos cabines respectives. Une table près de la baie nous offre la vue des célèbres voiles de la place du Canada qui sont le symbole de Vancouver comme la Tour Eiffel est celui de Paris ou le Tower Bridge celui de Londres.
Pendant que Gisèle et Bernard font la visite guidée de l’Oosterdam, je retrouve Joyce au Culinary Art Center pour une dégustation de chardonnay pétillant brut. C’est le prétexte pour exposer les divers vins qui seront proposés au cours des repas. En tant que Mariner ***, Joyce et moi avons pu faire bénéficier à toute l’équipe d’une carte accordant un crédit journalier de $50 sur toute boisson, vin, cocktail etc… De quoi se piquer le nez gratis pro Deo !
Passant par la cabine voir si les bagages y sont déjà, force m’est de constater que le compte n’y est pas : nous avons une valise de plus. L’intruse devrait être à côté, au 7107. Il y a toujours dans les parages un responsable de cabine qui remet vite les choses à leur place et à qui je demande de séparer le lit unique qui a été préparé. Il me tend sa carte et son nom est Endra. Comme tout le personnel subalterne, il est Philippin et très souriant.
Mon sac vidé et mes vêtements dans les placards, la TV rappelle qu’il est temps d’aller au point de ralliement de notre bateau de sauvetage 15 en cas de naufrage. Nul besoin de se munir de l’encombrant gilet, il suffit d’être présent et de bien écouter un avertissement dont je ne saisis que l’essentiel et encore ! Ceux qui n’assistent pas à l’exercice risquent de ne plus être acceptés sur le bateau. Mais la démonstration du laçage du gilet déclenche un fou-rire chez l’un des participants de l’équipage et il passe en douce chez les 13 où il rejoint un autre loustic hilare lui aussi…
A 5 pm pétantes si j’ose dire, l’heure du départ a sonné (en fait un coup de sirène) et l’Oosrerdam s’éloigne lentement du quai et des voiles qui m’avaient tant impressionnée lors de notre voyage transpacifique en 2009. Les passagers se groupent sur les decks arrière pour voir s’éloigner Vancouver couronnée de lourds nuages qui n’annoncent rien de bon pour demain. Un hydravion parmi d’autre survole le port et semble un instant accompagner le navire.
On donne White Fang (Croc Blanc) au cinéma du bord en VO bien sûr, mais les images parlent d’elles-mêmes. Il ne fait pas chaud dans le Klondike, où il y a des loups (méchants), des ours (pas des nounours en peluche) et un Croc-Blanc méchant seulement avec les méchants. Jack (London ?) y a fait fortune avec sa concession de mine d’or mais après de terribles aventures dont il sort vainqueur, il va rester sur place avec Croc Blanc son husky aux yeux bleus, où ils vivront heureux et auront plus tard beaucoup d‘enfants (mais pas ensemble). Des oeuvres d'art sont mises aux enchères et ça marche ! Je prends un cliché au passage mais le commissaire-priseur dit que c'est interdit... Il ne demande toutefois pas que j'efface la photo.
Pour des raisons qui m’ont échappé, nous ne dînerons pas ce soir au Vista qui sert sa cuisine gastromique, mais au Lido. Le show donné par la troupe du bord est léger, enlevé, dynamique, avec des danseuses et danseurs qu’on pourrait croire montés sur dynamo !
Nous n’avions pas encore vu la famille Welch, mais au sortir du show, Anna et Chris sont juste sur notre passage. Ils conviennent avec Mama Joyce de la réservation du dîner de demain où nous serons douze en deux tables. Joyce est heureuse : toute sa descendance est à bord !
Notre cabine 7105 est trop fraîche, et je n’ai pas pensé à baisser le niveau de l’air conditionné ! je tournerai longtemps dans le lit sans pouvoir me réchauffer vraiment et le sommeil se fera longtemps attendre…