Fortaleza
Avec votre accord, nous allons reprendre notre périple où nous l'avions laissé : après avoir quitté l'Amazone, nous avons longé les côtes brésiliennes, et le bateau a mis le cap Sud-Est jusqu'à la pointe orientale du continent américain, celle qui s'encastre si bien à la place qui était la sienne dans le golfe de Guinée... avant le grand chambardement qui a bouleversé notre géographie !
20 – Fortaleza – Brésil
Lundi 24 janvier 2011
Une fois encore, c’est le service-room qui me tire des bras de Morphée. Le ciel est couvert, il pleut, et nous sommes dans le port de Fortaleza = forteresse… bien sûr ! Le casino est désert, puisque nous sommes à quai...
Rien dans le programme proposé pour la visite de la ville ne me tentait : aucune découverte à prévoir, les plages, le fort, le marché et la cathédrale. En fait, les volontaires n’ont pas pu sortir du bus tant il pleuvait les rues étant inondées. Pour compenser, le guide les a arrêtés dans un centre commercial où ils ont pu faire tous les achats dont ils n’avaient pas besoin… mais un stand vendait des bijoux de pierres du Brésil et Joyce y a trouvé quatre bracelets pour ses petites-filles.
Montée au Lido pour voir d’en haut la ville noyée de pluie, j’y retrouve Deedee en compagnie d’un homme dont je devine la fonction avant qu’il ne me soit présenté : c’est Father Albert Leary, le prêtre catholique du bord, reconnaissable à son col romain. Deedee n’a, pas plus que Joyce, été satisfaite de son « tour » en ville, mais elle a apprécié l’air conditionné du bus… et elle a acheté quelques pierres de quartz au stand du centre commercial. Elle s’est offert aussi à la bijouterie du bord, un pendentif d’ambre.
Carme est là aussi, à déguster un ice-tea, et je lui dit combien j’ai apprécié sa prestation d’hier et son interprétation de Louis Armstrong. Il prononce son nom Kéw’mé.
Au dîner auquel Father Albert Leary a été convié à notre table, Deedee a deux cadeaux : un paquet pour le prêtre qu’il n’ouvre pas, et des photos qu’elle a achetées pour moi où je figure en sa compagnie. Father Albert (84 ans du North Dakota mais de famille irlandaise) est surpris d’apprendre que les bombardements des villes françaises durant WWII (Seconde guerre mondiale) étaient le fait des Alliés, et principalement des forteresses volantes américaines) et non de la Luftwaffe allemande. Ben oui mon père ! et nous les civils français étions au-dessous ! Je lui dis cependant que l’indéfectible confiance que j’avais en ma bonne étoile me donnait la certitude que je ne pourrais en aucun cas être tuée par les bombes… et que j’avais raison… puisque je suis ici présente !
Le show du soir est donné par la troupe de chanteurs et danseurs du Prinsendam, et nous l’avons déjà vu lors de la précédente croisière. Mais c’est toujours un plaisir de réentendre les grands
classiques de comédies musicales que l’on a tous en mémoire : Porgy & Bess, West Side Strory, Cats… Les ballets sont rapides et les danseurs-danseuses d’une incroyable souplesse. Une chose me surprend néanmoins. Ce sont tous des professionnels et leur ligne est arrondie : malgré la dépense soutenue de l’énergie qu’ils brûlent, ils sont gentiment enveloppés, sauf le plus jeune d’entre eux. N’aurait-on pas aux USA le culte de la minceur tel qu’il existe en Europe, et particulièrement en France ?
La tortue sur le lit est accompagnée de deux capes anti-pluie bleu marine marquées du signe de la compagnie. Je m’en réjouis d’autant plus que l’anorak que j’ai acheté pour l’occasion s’est révélé non imperméabilisé.
Ciel couvert… pas de Croix du Sud !