Good morning Greensboro !
J'ai peu de photos pour illustrer ce voyage : je n'avais pas encore d'APN, et mon album révèle beaucoup de cases vides : j'ai dû envoyer aux amis les photos que je pensais faire reproduire, puis le temps a passé, l'album n'a pas été complété, les cases sont restées vides.
Vous ferez preuve d'imagination...
Suivez-moi chez Mae et Bill mes hôtes qui habitent Stonehenge Road à Greensboro NC
Samedi 29 septembre
Réveil à 11.15 h. Fruits et café avalés debout devant la TV. J'essaie de ne pas me perdre dans cette immense maison tout en long qui s'étire entre rue et jardin. C'est un intérieur cossu, cosy et très américain.
Les cadres accrochés aux murs de ma chambre reprennent le thème de Stonehenge (un clin d'oeil au nom de la rue).
Le coin breakfast ne sera pas occupé ce matin, Mae et Bill ne quittant pas de l'oeil l'une ou l'une des TV de la maison et commentent avec accablement les déclarations officielles.
Je prends le temps d'admirer les cristaux et l'argenterie exposés dans des meubles où ils sont mis en valeur.
Puis nous filons chez Buddy retrouver la famille Hardy pour un brunch où chacun a apporté sa quote-part. Le brunch est un compromis dominical que prennent les Américains : un peu de breakfast, un peu de lunch, que l’on prend plus tard dans la matinée. Ted et Cathy ont fait à Christian et Marylène le cadeau de leur visite depuis Charlotte. Bob, Danny, Claude (une Française) et son mari américain, nous congratulent à notre arrivée.
La maison de Lou et Buddy est vaste (c’est banal de le dire, mais elle est vraiment très vaste !), somptueuse, fonctionnelle, lovée sous un splendide toit. La cuisine « américaine » en L est barrée par un plan de travail carrelé en forme de croissant, près duquel s’alignent six tabourets qui attendent des convives. Dans l’autre partie de la pièce, la table ovale est éclairée par deux larges portes-fenêtres surmontées de rideaux bouillonnés. Un salon jouxte la cuisine, et nous sommes invités à prendre place pour le brunch dans le dining-room adjacent, où Claude, d’origine française, nous donne son point de vue sur la tragédie des Twins Towers. Dans le jardin, Buddy a hissé le drapeau français à côté de la bannière étoilée, en notre honneur. La piscine abrite un hôte inattendu, mais c’est un leurre : un serpent dissuade les oiseaux de venir déshonorer de leurs crottes l’eau bleue cristalline du bassin.
Une « Wine and cheese party » nous est offerte par la municipalité de Greensboro dans le Centre d’Arts créatifs. Différents fromages sont en effet offerts à notre gourmandise, dont plusieurs « hot » pimentés. Des petites pancartes indiquent le nom et l’origine de chaque élément : certains viennent de France, et c’est Jean-Claude qui, avec son hôte, est allé les chercher ce matin. La curiosité plus que l’appétit me poussant à quelques investigations hardies (j’étais enquêtrice, oui ou non ?) je ne suis pas déçue de certaines découvertes ! La gastronomie étant une affaire de goûts personnels... chacun y va de son avis et de ses conseils. Fruits et vins de Caroline détendent peu à peu l’atmosphère un peu raide des premiers instants.
Ah ! Le bottom (derrière) de Rémi : le Q va mieux, le QI reste inchangé, mais le malade bénéficie des soins biquotidiens de sa « nurse » personnelle, en l’occurrence l’épouse de Bob.
Au cours de la réception où chacun se présente et noue la conversation, une Carolingienne vient bavarder avec moi et déclare qu’il est facile de reconnaître une Française au premier coup d’œil... Désignant Alice, elle déclare que la couleur de ses cheveux ne serait en aucun cas portée par une Américaine, de même pour Marie-France dont elle juge la coupe trop « radicale ». Et encore... elle n’a pas vu la crinière « bois de rose » qu’arbore en ce moment ma fille Hélène ! ! ! Je ne veux pas lui dire que j’ai traîné mes guêtres un peu partout aux States, et, côté chevelures, j’en ai vu des vertes et des très mûres. Je suppose que cette jeune femme coincée est très BCBG, et qu'elle ne doit pas beaucoup sortir en dehors de ses greens de golf.
Dans le hall où nous sommes maintenant groupés, les discours sont empreints de gravité, puisqu’ils évoquent les terribles événements du 11 septembre, qui les ont atteints jusqu’au plus profond d’eux-mêmes. Une jeune femme de l’Alliance Française mais qui travaille pour Air-France, s’approche de moi et dit qu’ils ont dû annuler un avion par jour sur toutes leurs lignes, sauf New York et Miami. « Il va falloir vivre quand même » conclut-elle.
Dans le jardin où coule une cascade naturelle, des écureuils nains gambadent sous les pins. Serge m’apprend que ce sont des « chip monks ». Pas facile à placer dans la conversation, mais peut établir pour toujours notre réputation de baroudeurs !
Après-midi de farniente dans la grande maison de Bill et Mae, où, jusqu’au dernier jour, je me suis perdue ! Les 5 téléviseurs sont branchés en permanence sur des chaînes différentes, et nous allons d’une pièce à l’autre regarder les « twins towers » s’écrouler dans leur nuage épais de poussière d’amiante. Ben Laden au regard si doux est omniprésent sur tous les écrans.