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La Bourlingueuse
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4 septembre 2008

Surbookée ! Trop de choses à faire... si on repartait sur les pistes ?

                   La mythique route 40

et ses gauchos

 

Mercredi 19 mars 2002

 

6.30 h, après une nuit ponctuée de bruits de diesels, de portières, de voix d’hombres, d’abois de gros chiens et d’attaques de mosquitos affamés, le réveil tinte et les perruches sont lâchées. Car il y a des vols de centaines de perruches vertes qui, comme chez nous les étourneaux, piaillent en tournant dans le ciel.

 

Rush vers la salle de bains-WC, et à 7.30 h, le top du départ est donné dansLa_lune_saute_montagne le flamboiement rose et gris du soleil levant, et, de l'autre côté, la lune joue à saute mouton au-dessus des montagnes. Nous avons changé les équipages, et je me retrouve avec Edwar. Annette, Bernard, Alice, Jean-Claude m’ont, depuis quelques jours, laissé l’exclusivité du siège avant, mes genoux souffraient de ne pouvoir allonger les jambes. Qu’ils en soient ici remerciés.

 

En montant dans le 4 x 4, j’ai trouvé par terre les lunettes fumées d’Edwar qui avaient eu un accident : une branche est cassée, l’astre aveuglant est juste en face et nous éblouit. Son siège trop bas l’empêche d’utiliser le pare-soleil, et il doit mettre sa main en visière pour rester sur la route sinueuse.

 

SolitudeAvant de pouvoir faire aux siennes une réparation provisoire, je lui laisse mes lunettes, et ça me donne une idée de cadeau pour lui… Arrêts photo à chaque virage, ou presque… à ce train-là, on n’est pas rendu à Mendoza ! Le désert commence, et, comme hier, la montagne étale les ondulations de ses roches nues, que l’on pourrait croire faitesCama_eu de pâte molle, et ainsi qu’à chaque fois, nos tours de manège rectilignes se ponctuent de « Olé ! » à chaque dos d’âne... Les rocs rouge foncé ou violine contrastent violemment avec les lointains bleutés.

 

La_mythique_route_40A un embranchement, je peux enfin prendre l’écusson de la route 40 (comme j’avais pris celui de la route 66 aux USA) dans le décor d’un vallon, avec des chevaux, et deux Péruviens qui passaient là... par hasard ?

 

La province de Neuquén et le Rio Colorado marquent la fin de

la Patagonie

: ça vaut bien une photo de groupe !Adieu_Patagonie_05

 

Des torchères au loin dénoncent la présence de pétrole, et des champs de grosses pierres font dire à Bernard que les petits cailloux donneront de belles récoltes. La piste, asphaltée sur quelques mètres, redevient la « 40 » accoutumée, mais du même rose pâle que celui de la boue séchée qui a raviné les falaises proches.

 

P3190252Combien de petites chèvres ont-elles traversé devant les voitures ? Ont-elles leurs bergers ? Un renard gris se glisse derrière un buisson. On le voit s’éloigner sur la colline, mais il reste cependant non loin de son garde-manger à cornes. Les trois gauchos qui nous croisent sont-ils les gardiens des cabris ? Ils confirment qu’il y en a mille, ce qui était le chiffre que nous avions supposé.

 

Au bord du Rio Grande, de petites maisons de torchis sont nichées dans unP3190255 bas-fond, trop petites pour abriter le troupeau. La piste traverse plusieurs fois ce torrent qui serpente au milieu de la caldera d’un ancien volcan, dont les laves noircies se dressent comme des silhouettes déchiquetées. Le rio a profondément P3190259creusé son canyon, et bouillonne tout en bas du coin qu’a choisi Edmundo pour le pique-nique.

 

Pique_niqueIl ne faut plus s’arrêter, car la piste est vraiment très mauvaise, et nos gars vont devoir foncer pour arriver avant la nuit à Mendoza. A Malargüe, il y a beaucoup, beaucoup de bicyclettes, des voitures en bon état, une forte odeur de gaz, et une foultitude de statues religieuses à tous les carrefours. La ville est visiblement prospère par les richesses de son sous-sol. Sitôt sortis de la ville, nous sommes pris dans un tourbillon de poussière soulevé par un brusque vent de tempête. Le camion de sable qui nous précède sème dans la bourrasque le contenu de son plateau. Nous ne voyons plus RIEN pendant un kilomètre et Edwar doit avancer au pas, à l’aveuglette, dans l’écran opaque. Puis le vent cesse brusquement…

 

Un troupeau de vaches noires et maigres qui traverse la route sous la houlette de plusieurs gauchos fait sortir vite fait les appareils photos et cameras. Bien entendu, lorsqu’un aigle plane au-dessus des voitures, le matos est rentré !

 

Un col passé, et c’est un autre décor qui s’étale devant nous :les premières vignes, des alamos centenaires (peupliers), des saules pleureurs le long du chemin, des vergers… et des pommes qu’un camion a renversées sur le bas-côté.

 

A l’horizon, un énorme chou-fleur de nuages s’agglutine dans le ciel bleu et déverse au loin des cataractes parsemées d’éclairs fulgurants, mais il aura quitté notre route lorsque nous y arriverons, laissant seulement des flaques.

 

Des mini-puits de pétrole dans les champs nous donnent à réfléchir… si, au lieu d’une hacienda, nous achetions un ou deux puits ? Voyons "petit" pour commencer… Un hangar à vendre nous donne l’idée d’ouvrir une crêperie où nous servirions aussi du cidre, des tartes Tatin (les pommes abondent dans le coin) on ferait « cantina » pour les ouvriers des puits alentour. Vous savez maintenant combien nous aimons "jouer à faire semblant" et, au cours de nos voyages, nous en avons monté des affaires ! Jusqu'à un golf de luxe en North Carolina !

Les rôles dans la société sont distribués illico.

1. Bernard l’ancien banquier nous obtiendra les prêts

2. Jean-Claude sera le gestionnaire

3. Alice et Annette assureront l’intendance

4. Moi ? je serai la taulière

5. Edwar s’occupera de faire la publicité auprès de ses copains, le Guide du Routard et Viva Tours nous inscriront sur la liste de leurs lieux d’étape

 

Nous ouvrirons d’abord avec 100.000 pesos de capital et

la SARL

s’appellera « Les Mamies en vadrouille »

 

Nous sommes encore à délirer lorsque, à l’entrée de la province San Rafael, un barrage de police fait descendre tout le monde, sauf moi ; le flic ne m’a peut-être pas vue ? il fouille un peu partout, prend en main la pierre verte que Christian a ramassée près des autels, l’observe puis la repose. Nous saurons plus tard que la police recherche les fossiles, mais aussi les poissons parce qu’ici la pêche est interdite.

 

Conduire la nuit dans Mendoza n’est pas une mince affaire, surtout avec une remorque. Mais Edwar, dont les yeux commencent à faire « code/phare » par la fatigue colle autrain d’Edmundo et ne se laisse pas distancer.

Carrefour est là !

C & A aussi…

Notre petit hôtel est en plein centre, où la circulation intense ne nous empêchera pas de dormir. L’électricité est montée « à la turque » : fils dénudés, même dans la douche !

 

Le « Florenza », restaurant proche sur une grande avenue, va nous faire saturer de viande argentine. Le bife de lomo qui nous est servi en terrasse a bien

5 cm

d’épaisseur ; je l’ai demandé huelti-huelta (bleu). Pour être servie, ya pas z’a dire,20_Vers_Mendoza_54 j’ai été servie ! cru au milieu, à peine cuit sur le dessus… Un chat qui a fait les yeux doux à Maïté, a largement profité de nos plats et le chien qui est arrivé après a fini ce qui nous restait,. Je crois ce soir avoir atteint mon quota de carne argentine, et je ne suis pas la seule, d’autant plus que, réflexion faite, nous lui avons trouvé un relent de « pas très frais ».

 

Des chevreaux ouverts cuisent au feu de bois derrière la vitrine. Une « brouette de livraison » vient apporter de la viande mal emballée dans du plastique, et cela confirme ce que nous avions supposé : l’hygiène n’est pas la préoccupation majeure de la direction du resto. 

 

Vite à la douche, car nous sommes ce soir comme Michaël Jackson : ni noirs, ni blancs… beiges…

 

La TV de l'hôtel nous confirme que G.W. Bush est un grand homme… il l’a eue, sa guerre, il est content : ses missiles vont frapper de pauvres gens déjà écrasés par une terrible dictature. Ah ! si tous les c… volaient… il y en a au moins un qui ne serait pas à la Maison Blanche.

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Commentaires
M
La creperie avec les tartes tatin non plus alors ??? moi j'ai passé le week end en Mongolie dans un yourte ! mais elle prenait l'eau ! Bises
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G
Non bien sûr, nous n'avons pas plus acheté le puits de pétrole qu'ouvert un restaurant à Santa Barbara : pourtant, nous y avions trouvé un enplacement idéal qui s'appelait déjà "Chez Alice". Au cours de la lecture de mes carnets de voyages, vous verrez que, depuis des années, nous passons de bons moments à acheter des terrains pour y monter des affaires florissantes ! Même la famille Hardy a un cap à son nom en Argentine... c'est dire !<br /> Bon... ça ne fait de mal à personne !
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T
C'est joliment conté et votre groupe semble bien agréable à vivre!
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M
Je viens de faire une belle promenade avec vous je me suis vu dans le 4X4 près de toi a délirer sur nos blog et nous regardions défiler ce paysage merveilleux de la Patagonie , et toutes ces petite chevrette sautillant devant nous et ce vilain renard qui guetter sa pitance ce vilain...<br /> Vous êtes une belle bande de mamies en Vadrouille et papi je crois ...LOL...avez-vous acheter un peu du terrain car il parait qu'il n'est pas cher . N'avez-vous pas rencontrer le chanteur Laurent Panis , car il a un ranch la bas...LOL..LOL.<br /> Tu Gween j'ai mes vertiges qui me sont revenus et je ne peux trop longtemps devant mon P.C alors je te dit bonne route et bonne continuation dans ta belle histoire vécu..<br /> calin de Michelotte
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M
MERCI pour le voyage en patagonie, je m'y croyais ! je suis enchantée de ta vigueur et de ton humour de bourlingueuse ! Alors vous l'avez acheté ce puit de pétrole ?
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