Copie d'absinthe
Copie d'absinthe
Dans cette toile de Joseph Lorusso, quelque chose me frappe.
Je ne vous dirai pas quoi aujourd’hui, évidemment.
Mais j’aimerais bien savoir ce qui vous a frappé vous.
Et même si rien ne vous a frappé, je suis sûr que vous avez le talent de dire ce qui ne vous a pas frappé.
À lundi, donc
- Quoi ma gueule ?
- Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?
Sitôt entrée dans ce troquet misérable de banlieue pour demander un renseignement, mon regard s’est posé sur cette femme habillée d’une robe élégante attablée et le tableau de Paul Cézanne, l’Absinthe, s’est immédiatement superposé à ce que j’avais sous les yeux.
Elle est seule, bien vêtue, et n’a rien de la pauvresse soûle du tableau.
Un ballon de vin rouge est posé devant elle, mais visiblement elle doit être coutumière, et depuis longtemps d’autres alcools qui lui font oublier… qui ? quoi ?
Elle a dû être jolie, et le serait encore sans son nez rubicond, que ma maman bretonnante aurait qualifié de ‘’klipinn’’ !
Son regard est parti et regarde au loin : elle a oublié ma présence
J’ai obtenu du patron le renseignement que j’étais venue chercher, mais il a remarqué l’intérêt que j’ai porté à la femme ivre.
- Pauvre Daisy, elle ne se console pas de la mort de son mari qui s’est tué à moto l’an dernier sur la route du Bourget où il allait assister à l’arrivée de Lindberg…
Oui ! Pauvre Daisy !