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La Bourlingueuse
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5 juin 2023

Trois histoires oiur le même prix

A la lueur d'un révervère

A la lueur d'un réverbère

Encore un tableau de Jackie Knott.
Si vous avez déjà vu ici cette œuvre, mille excuses.
Mais que voulez-vous, elle me plaît, alors hein…
Cette Américaine qui fit plein de choses n’ayant rien à voir avec la peinture, « l’US Air Force » n’ayant que peu de rapport avec l’art pictural, est passée par ici.
Elle s’est promenée à Montmartre.
Elle y a vu quelqu’un dans ce jardin assez connu, même des Chinois.
Mais ce quelqu’un, qui est-il ?
À quoi pense-t-il ?
On verra bien lundi ce que vous en pensez…

 Que faisait-elle donc ? Elle avait bien précisé au téléphone qu’elle viendrait à 17 heures et qu’ils auraient ainsi le temps de mieux faire connaissance avant d’aller dîner dans un restaurant familial de son quartier où elle avait ses habitudes.

Alain s’était plongé dans son journal pour se donner une contenance, mais le temps lui semblait long et il allait devoir quitter son banc avant la fermeture du parc, le réverbère s’étant allumé. Le cœur battant, il levait les yeux quand une femme seule s’avançait, mais toutes avaient continué leur chemin.

Alain se sentait désemparé, refusant de penser qu’il avait eu, affaire à une femme qui s’était moquée de lui en lui posant un lapin.

§

Il allait sur la cinquantaine et avait un soir pris conscience que sa vie avait été inutile puisqu’il n’avait pas fondé de famille. La solitude lui pesait et il ne supportait que difficilement le silence de son petit appartement.

Les cinq années qu’il avait passées dans un stalag près de Frankfort ne lui avaient pas laissé que des mauvais souvenirs, bien au contraire : la chaleureuse fraternité des copains comme lui prisonniers de guerre lui faisait chaud au cœur. C’est pourquoi, rentré à Paris, la solitude avait commencé à lui peser chaque jour un peu plus. C’est sa sœur Charlotte qui lui avait suggéré de s’inscrire dans une agence matrimoniale et il avait suivi le conseil.

La gérante avait consulté ses fiches et il avait choisi parmi trois candidates au mariage celle qui lui semblait la plus sérieuse. Par téléphone, une rencontre avait été programmée au jour et au lieu dit, et, impatient, il était même arrivé avec un peu d’avance.

§

La nuit était maintenant totalement tombée et il prit le métro au lieu de marcher tant il se sentait las…

En face de lui se tenait une mère de famille qui parlait avec douceur et ses yeux s’attardèrent sur le foulard qui lui serrait la tête et dissimulait en partie son visage.

L’homme alors se souvint : il se rappela trois femmes dont l’une était coiffée d’un foulard tel que celui-ci, qui avançaient lentement et qui étaient passées en l’observant.

Il en était sûr maintenant : celle avec qui il avait rendez-vous avait voulu le jauger, le juger sur les apparences et n’avait pas voulu de lui.

§

Deux ans plus tard, Alain est enfin heureux, il a épousé Chantal, une collègue de travail, jeune veuve avec deux enfants et pour Noël prochain, un espoir de paternité se précise.

 §

 

 Petites annonces

Notre Profémérite a-t-il des trous de mémoire, ou a-t-il voulu nous jouer un bon tour ? J’ai retrouvé ce que j’avais écrit lorsqu’il nous avait proposé la même toile comme sujet…

 §

 Henri s’embête ; Henri s’ennuie. Il ne sait que faire de son temps depuis qu’il a été contraint de prendre sa retraite.

Gilberte, la secrétaire du patron qui avait consulté ses états de service lui avait suggéré que, remplissant tous les critères, il pouvait anticiper son départ. Mais Henri avait tenu bon et s’était accroché. Il aimait prendre la route le lundi matin et faire la tournée de ses clients sur une grande partie du Grand Ouest. Son travail de VRP, il le considérait comme une bénédiction, surtout depuis qu’il s’était retrouvé seul après le départ de sa femme Gisèle. Les enfants avaient fait leur vie loin de Paris et il devait bien admettre qu’ils ne lui manquaient pas vraiment.

Il aimait présenter la maroquinerie de luxe de la maison prestigieuse pour laquelle il travaillait depuis si longtemps. Il avait commencé dans les années 50 comme jeune vendeur dans la boutique du Bd St Honoré où il avait fait si bonne impression qu’on avait fini par lui confier une 203 Peugeot afin qu’il aille présenter en province les nouveautés de la maison qui avait élargi ses activités, tels que bijoux, montres et foulards.

Il avait épousé Gisèle, deux enfants avaient comblé leur vie. Puis un jour Gisèle l’avait quitté et Henri en fut inconsolable.

La solitude était moins lourde lorsqu’il était sur les routes, et il avait plaisir à retrouver au hasard des étapes d’autres ‘’itinérants’’ le soir à l’hôtel. Il avait ainsi noué quelques amitiés qui n’allaient pas plus loin que ces dîners qu’ils partageaient.

Le verdict était tombé le jour où il dut passer un examen de routine chez l’ophtalmologue : il ne pourrait plus conduire !

Depuis quelques mois, il avait bien pris conscience que sa vue n’était plus assez bonne pour conduire le soir. Il avait bien fallu qu’il admette aussi  que ce n’était pas plus brillant le jour : ce n’était plus raisonnable de prendre le volant… mais il n’avait pas envie d’entendre la voix de la raison.

On ne lui avait pas donné le choix : il pouvait prendre sa retraite dans les meilleures conditions, et on l’avait gentiment poussé vers la porte.

Depuis, Henri vit à contre-courant, dormant le jour, errant la nuit dans les rues de ce Montmartre qu’il avait tant aimé, oubliant de se nourrir , mâchant son ennui et son désoeuvrement.

Ce soir, il s’est assis sous un lampadaire et s’est saisi d’un journal oublié sur le banc, le feuillette et lit péniblement mais avec avidité les petites annonces comme s’il cherchait un travail, sachant bien que le travail ne voulait plus de lui.

Au fil des pagers, ses yeux tombent sur les avis d’obsèques et son cœur manque de lâcher…

Il lit les noms de celui qui fut son meilleur ami et de ses deux fils qui font part du décès de Madame Gisèle Xxxxx après une longue et douloureuse maladie.

 §

 Gisèle, dont il ne s’était jamais remis de son abandon.

§

 J’ai décidé de vous en donner pour votre argent : trois devoirs pour le prix d’un !

 

Le fan de mots croisés

Raoul s’est levé d’un bond lorsqu’il a entendu tinter la cloche qui annonce la fermeture du parc…

Sa grille de mots croisés l’a tant absorbé depuis deux bonnes heures qu’il ne s’est pas même aperçu que la nuit tombait et le réverbère s’était allumé.

Il enrage de n’avoir pas trouvé ce mot de vingt lettres qui constitue le 1 vertical et s’agace car la ‘’potence’’ (‘’A’’ horizontal + ‘’1’’ vertical) lorsqu’on l’a complétée, permet plus aisément de terminer la grille. Il sait que la première lettre du mot à trouver commence par ‘’A’’ mais la définition le déconcerte : Laissent parfois leur oseille à Pépé.

Raoul se targue auprès de ses amis que pas une grille de lui résiste, et il est vrai qu’il est le meilleur du club de son quartier.

Il a replié son journal et pris le métro où il a de nouveau mis ses neurones en ébullition, remplissant toutefois quelques cases qui ne faisaient pas pour autant avancer son schmilblick…

C’est en montant les marches de son immeuble que la solution lui est soudain apparue : il en aurait sauté de joie si ses rhumatismes ne l’en avaient empêché.

Et vous, les amis blogonautes, l’avez-vous ?

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Commentaires
E
Eh bien dis donc !!!!CHAPEAU 🤗
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G
Nouvelle imagination à chaque étape .Les rêves changent facilement et sont toujours enchanteurs !
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T
il est vrai qu' être commercial a du bon, il y a toujours des clients avec lesquels on a des atomes, et qu' on a plaisir à retrouver !<br /> <br /> Et puis de voyager apporte souvent des surprises, mais de nos jours, avec la prolifération des radars, ç devient pénible<br /> <br /> Bonne semaine<br /> <br /> Bisous
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M
Cela sert d'archiver ses "devoirs"! L'inspiration est multiple: tes interprétations d'un même tableau à des périodes différentes de ta vie en sont une preuve irréfutable. J'ai lu les trois avec intérêt.
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E
Coucou Gwen, le merveilleux, c'est que bien la toile ait déjà été proposée, les jours ont passé ... notre esprit a évolué et nous la voyons plus avec les mêmes yeux ! BRAVO pour ta belle Histoire qui finit bien ! Bisous du lundi soir, à bientôt.
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