Le prix de la douleur

François est parti après un long et difficile combat de 18 mois. La chirurgie lui avait accordé un bonus d’un an et demi à deux ans…

Mon propos aujourd’hui n’est pas d’exposer ici le chagrin que nous éprouvons de son départ, mais des circonstances qui ont accompagné celui-ci. Une interminable agonie au cours de laquelle, conscient, il avait désespérément appelé à l’aide. Il avait dû être ré-hospitalisé pour y mourir à la clinique chirurgicale au début du mois de mai, et la morphine n’apaisait plus ses douleurs. Chaque matin, à l’arrivée de son épouse Nadia, il disait « Tu vois… je suis encore là ».

Il faudra bien que la France légifère un jour sur la fin de vie (puisque le mot euthanasie semble écorcher les oreilles de nos courageux législateurs). On achève bien les chevaux pour ne pas les laisser souffrir, et les vétérinaires piquent aussi nos compagnons de vie. La douleur des humains ferait-elle moins pitié ?

Les affaires qui ont fait l’actualité de ces derniers jours (Vincent Lambert et le Dr Bonnemaison) amorceront-elles le début d’un commencement de modification d’une législation hypocrite ? Ou faudra-t-il entreprendre à l’avance les formalités en Suisse pour un rendez-vous ultérieur de suicide assisté ? Ou bien continuer à voir souffrir ceux que l’on aime parce l’on ne connaît pas le « bon samaritain » qui aurait le courage de braver la loi en prenant tous les risques ?

En décembre, il n’y aura désormais plus à la maison la traditionnelle « journée foie gras » qui réunissant la famille, était la fête avant les fêtes, et où François officiait avec son talent de chef et son palais incomparable.

Comments

[Anguillette]

je suis d'accord avec toi, je ne comprends pas qu'on n'abrège pas ces souffrances.

[heure-bleue]

Le crabe fait trop de victimes pour rester indifférent à la souffrance d'une fin de vie...