Paraty - Brésil
29 - Paraty – Brésil
2 février 2011
Paraty, notre dernière escale au Brésil, est le nom indien de cette ville de 36.000 habitants qui signifie « poisson blanc » et qui se prononce pa-ra-chi. La région fut découverte par Amerigo Vespucci qui a donné son nom aux Amériques et qui pensait avoir ici trouvé le paradis sur terre. Nul ne sait exactement quand les Portugais s’y installèrent, mais ce fut avant 1600 et les premiers colons furent bien accueillis par les Indiens Guaiana. Tout changea avec la découverte de l’or en 1696. Paraty devint le port d’exportation de l’or vers le Portugal. Les rues de Paraty ne sont pas pavées d’or, mais des pierres venues de Lisbonne qui servaient de ballast à l’aller puisque le poids de l’or équilibrait le bateau au retour. Lorsque les mines furent épuisées, la ville déclina jusqu’à ce qu’un nouveau boom fasse revivre le port : le commerce du café. Puis le chemin de fer jusqu’à Rio rendit le transport moins coûteux que par mer, et la ville s’endormit. Elle est aujourd’hui un trésor culturel préservé et protégé par l’UNESCO où artistes et artisans se sont installés et qui vit du tourisme. Trois églises ont été bâties durant la période coloniale : une par les esclaves africains pour leur propre usage, une autre pour les esclaves affranchis et les métis, la dernière enfin pour le dessus du panier : les colons Blancs…
Nous avions deux options pour la journée : la découverte culturelle de Paraty, ou une balade en mer entre les îles sur un schooner, sorte de sloop, avec plongée-tuba pour ceux qui le souhaitent ! J’ai laissé la culture à Joyce et m’en suis allée prendre du bon temps dans les eaux cristallines de quatre des nombreuses îles que nous avons longées. Mais avant de quitter la cabine, j’ai voulu lire mes mails et y répondre. Trois tentatives avortées pour écrire à mes enfants… ça ne passait pas ! Et, du coup, je suis partie sans maillot de bain ! Que mer.asse ! (censuré) dirait Nettoue, que faire ? Au premier stop, j’enrageais, d’autant plus que quelques poissons étaient visibles dans l’eau transparente au-dessus des coraux, et qu’une poignée de riz lancée du bateau en a attiré une centaine d’autres. Les passagers étaient ravis du spectacle et beaucoup se sont mis à l’eau par l’échelle de bois à la coupée, certains avec une « frite », sorte de tube souple et léger qui maintient le corps en surface, et deux avec en plus une brassière de sauvetage. Et moi ? Ben… je suis restée à bord en rongeant mon frein. J’ai demandé au jeune Lionel ( ?) de me rapporter une poignée de sable de la plage. Il a fait mieux puisqu’il est revenu avec un flacon plein qu’il agitait pour marquer le tempo de la samba.
La bonne idée m’est venue à la deuxième île : et pourquoi je n’irais pas me baigner en petite culotte et T-shirt ? Ni une, ni deux, j’ai ôté mon pantalon et les voisins n’y ont vu que du feu ! J’ai passé une journée épatante… et culturelle malgré tout, car Leonardo, le jeune capitaine (et propriétaire du schooner) parle le français qu’il a appris à l’Ecole des Langues à Rio, et nous avons beaucoup discuté de Paraty et de son histoire. Il me désigne une île un peu plus loin qui appartient à un Italien, le boss de la société pétrolière Agip. Avant d’épouser Ana dans un an (qui est juge à Recife) il veut vendre son bateau et passer trois mois en France pour l’étudier mieux et prendre une autre orientation. Il porte une alliance à la main droite parce qu’il est fiancé, et la mettra à la main gauche une fois marié. Lionel est revenu avec un second flacon de l’île Vermelha, qui doit son nom aux arbres qui la bordent et qui portent des baies rouges, et des fruits qu’il a cueillis dans les arbres qui bordent la plage qu’il est allé rincer avant de me les apporter dans un gobelet de plastique. Les uns sont des « apricos », les autres des baies rouges dont je n’ai pas retenu le nom. Ca valait bien les 5$ que je lui ai glissés !
Ces cinq heures ont passé très vite. C’est dégoulinante et dissimulant les fruits dans mes chaussures et les bouteilles de sable dans mon pantalon que j’ai passé les contrôles du bateau au retour. Car il n’est pas recommandé d’apporter de la nourriture de l’extérieur. Pensez donc ! et si des bactéries ravageaient la population du Prinsendam ?
Joyce aussi a passé une excellente journée mais a beaucoup marché dans une forte chaleur et je l’ai retrouvée endormie dans la cabine. J’ai eu mon petit succès au dîner quand Joyce a raconté en quelle (petite) tenue je m’étais baignée ! Je croise la vieille lady qui s'en va danser pour la nuit !
Le show de ce soir est présenté par un couple de danseurs modernes dont le slogan est « Deux corps, une passion, un seul rythme ». Aucun faux pas dans leur spectacle et des changements de costumes éclair à Braquetti. Nés en Russie, ils dansent depuis 20 ans ensemble, se sont mariés et ont une fillette de deux ans. C’est en voyant les vieux films en noir et blanc de Fred Astaire et Ginger Rogers que leur carrière de danseurs classiques a pris une autre direction. Ils terminent par un paso-doble magistral ou il est en tenue de torero et elle en Carmen…
Deux corps... un seul rythme !
Un seul tythme... et deux corps !