14 & 15 Mer du Japon
Mercredi 7 octobre
Le typhon Melor a fait dévier notre route. Nous gagnons Kobé par la mer du Japon et n’irons pas à Yokohama. Le Mont Fuji ne me verra pas : il s'en consolera... il voit tant de monde ! J'ai repris les pinceaux pour lui tirer le portrait d'après une photo aérienne.
Après une mauvaise nuit, je me réveille à 11.30 h. Agus est probablement passé sans que je l’entende, et il m’a laissée dormir. Pas de breakfast ce matin, j’ai une poire qui suffit à mon bonheur, et reste au repos jusqu’à 4 h
Une courte incursion dans les ponts supérieurs pour étudier les sorties proposées. L’une me paraît évidente : le Ground Zéro et le musée de la bombe à Nagasaki. On ne peut pas être là sans voir et savoir…E. vient me rendre visite pour que nous y allions ensemble, quel que soit le choix de Joyce. La mer est rough (grosse) mais nous avons connu pire. Le baromètre baisse, conséquence du typhon qui est de l’autre côté de l’île. J’irai demain voir le parcours du monstre, affiché au main desk.
Pour la Chine, je préfère voir autre chose que ce que je connais déjà, et Pekin comme la Grande Muraille me semblent vraiment très loin de Xingang le port d’escale.
La facture du médecin est arrivée : 85 $ pour la consultation et 8.60 $ pour les tablettes. Moins cher que Brendan l’acupuncteur : 125 US$ je le rappelle.
Je dois faire de la place sur mon disque dur faute d’avoir prévu une clé USB de très grande capacité. J’y suis attelée lorsque Joyce arrive en robe de soirée tandis que, assise sur mon sac de glace, j’avais oublié l’heure.
Le show est, comme toujours, de grande qualité, la jeune troupe a du talent et les costumes éblouissants.
Le dîner nous place à la table de trois Canadiens de Vancouver, un couple et la sœur de l’épouse, Roselyn, Yvette et Lyel. Les deux femmes, nées au Japon, de parents Canadiens, ont été libérées par les GI’s en août 1945, et n’avaient qu’une envie : quitter cette terre de cauchemar. Steeven se déplace de sa table demander avec humour si je suis fâchée… je ne l’avais simplement pas vu.
Je dormirai ce soir en compagnie d’un lion de mer.
Jeudi 8 octobre
Après une nuit agitée près de mon éléphant de mer, le haut-parleur me réveille à 10 h et je décide de ne pas petit-déjeuner.
Doctor Zhivago à la TV me replonge dans la révolution russe de 1917, le meilleur du cinéma des années 60. Joyce interrompt cette passionnante saga pour que l’on discute de ce que l’on veut voir à terre. E. est sur ses talons qui aimerait voir ses photos sur mon ordinateur (elle n’a pas pris le sien)… Nous nous reverrons cet après-midi.
Quelques sushis au Lido 8 juste pour faire passer les tablets anti-douleur du médecin. Il faut dire que j’en avais envie (... des sushis !) depuis le début du voyage, mais je n’avais pas fait la démarche. Le riz me semble moins gluant que celui que préparaient mes Japonaises à la maison, mais c’est peut-être qu’elles ne trouvaient pas sur place à Nantes la qualité qui convient. Sur l’île d’Hokkaïdo, et particulièrement à Hakodate, les sushis peuvent être servis chauds parce que le poisson est d’une absolue fraîcheur, alors qu’à Tokyo on ne les sert que froids pour la raison inverse.
La mer est grosse (rough) à cause du typhon qui s'est déplacé vers le nord-est. La bibliothèque où Lydia brode soigneusement des chiens est désertée faute de connexion Internet, et seuls quelques sudokistes comme moi y font leurs grilles. Je dois la quitter car j’ai vraiment besoin de glace dans le dos et je suis inquiète pour la suite des événements, car depuis la dernière semaine d’août, je suis handicapée par ce mal qui se déplace. Mes glaçons fondent tandis que je regarde… Non !.. Doctor Zhivago est retourné chez lui… mais A fish called Wanda, ce petit bijou d’humour anglais.
Je dors comme une souche quand Joyce passe me chercher pour aller dîner. J’ai très mal et me traîne jusqu’au 5e deck. Ho et Giap sont assis à nos côtés. Il sont Vietnamiens et parlent bien français, même si le mari dit avoir perdu de son vocabulaire. Ils fêtent leurs 50 ans de mariage et vivent en Pennsylvanie depuis 38 ans (la chute de Saïgon) mais ils ont de la famille en France qu’ils connaissent bien et sont même venus en Bretagne goûter les crêpes !
-- J’ai étudié le français à l’école, et aussi l’Histoire de France… et j'y ai appris mes ancêtres étaient les Gaulois !
Les rencontrer a été un plaisir…
Devinez qui m’attendait dans la cabine ? Un singe se balançait au plafond accroché à un portemanteau…
Nous arrivons demain à Kobe par la mer du Japon, sur la côte opposée de l’île, ayant sauté l’escale de Tokyo pour éviter le typhon Melor qui remonte le littoral du Pacifique.