Mon plus beau cadeau
Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager le texte que ma fille a écrit pour moi. Oui, j'ai longtemps porté des "culs de bouteille", puis des lentilles cornéennes en un temps (1961) où elles n'étaient pas si courantes. L'âge venant, j'ai consulté deux fois par an pendant une vingtaine d'années, un ophtalmo de renom qui, malgré sa science, a laissé se développer un glaucome qu'il n'a pas su déceler. Puis Pierre-Yves Santiago a pu en partie réparer les dégâts... Il a fallu pour cela passer six fois au bloc opératoire, mais le jeu en valait la chandelle, puisque me voilà enfin et pour la première fois, délivrée du glaucome, de la cataracte et de ma myopie... Je vois désormais la vie en couleurs !
Vive la vie !
04 juin 2007
Les yeux de ma mère ont été toujours cachés aux miens. Lorsque j'étais petite, elle les dissimulait derrière d'énormes lunettes qu'on pourrait vulgairement appeler "des culs de bouteille", mais moi je les trouvais beaux quand même ces minuscules petits yeux derrière ces loupes qui les rendaient tous petits...
Puis, vint l'ère des lentilles cornéennes. Nous partimes donc à 4 (mes parents mon frère et moi) à Paris pour ce grand événement. Il fallait les faire fabriquer dans la capitale, et rester plusieurs jours afin de les adapter à l'oeil maternel. Devant moi, chez l'opticien, juste à ma hauteur d'enfant de 6 ans, on voyait tout un tas de prothèses, de faux yeux de toutes les couleurs, effrayants, d'un réalisme fascinant, et des lentilles qui devaient couvrir tout l'oeil. Heureusement, ma mère opta pour de petites lentilles ne couvrant que l'iris. Mais quand même quel spectacle pour les enfants ! Ces lentilles étaient rigides, il fallait donc un temps d'adaptation qui se résumait à quelques minutes de pleurs ininterrompus le temps de remettre les lunettes. Enfin, après quelques jours, nous pouvions retourner sur Nantes, et regarder les yeux de ma mère derrière ces lentilles (grisées)...
Les lentilles se suivirent d'années en années pour obtenir un bleu (joli mais pas vrai) des yeux de ma mère. Moi je voyais bien qu'ils n'étaient pas vrais mais j'y étais habituée. C'est comme moi avec mes cheveux roux rouge orange, je ne sais plus à quoi ils ressemblent en vrai (d'autant plus qu'ils ont dû grisailler maitenant, mais je préfère ne pas le savoir).
Et puis, vint l'ère du Docteur Santiago (hissez haut), ou Santiano, ou Santo Domingo, mère rectifiera. Non seulement ce roi du bistouri microscopique sauva sa vue, supprima sa cataracte, mais en plus, il m'offrit un regard nouveau sur elle. Et ma mère le jour de ses 75 ans, se changeant dans sa chambre pour se vêtir d'un tee shirt "Quai Zen" qui me regarde dans la lumière et qui me dit "tu as vu comme ils sont beaux ?". Elle a raison, ils sont beaux, magnifiques même ! finis ces yeux de myope et ce regard flou, ses yeux, ses vrais yeux sans artifices ont fait des étincelles dans mon coeur... D'ailleurs, pour vous le prouver, j'ai une splendide photo prise ce jour là, les bulles sont dans le verre mais l'éclat est dans l'oeil !!! N'hésitez pas à cliquer sur la petite photo pour l'agrandir et voir les vrais yeux de ma mère !!!!!!!
Pour finir, une chanson que je voulais chanter pour son anniversaire, mais : j'avais oublié le CD à la maison, il n'y avait rien pour passer ce morceau, j'avais laissé les paroles en Guadeloupe. Cet artiste s'appelle Arno, il est belge, et tout le monde sait que j'aime le belge...
Ma mère elle a quelque chose / Quelque chose dangereuse / Quelque chose d'une allumeuse / Quelque chose d'une bourlingueuse.
Elle a des yeux qui tuent / Mais j'aime ses mains sur mon corps / J'aime l'odeur de son cou / Oui je suis comme ça
Dans les yeux de ma mère / Il y a toujours une lumière / Dans les yeux de ma mère / Il y a toujours une lumière / L'amour je trouve ça toujours / Dans les yeux de ma mère / Dans les yeux de ma mère / Il y a toujours une lumière
Ma mère elle m'écoute toujours / Quand je suis dans la merde / Elle sait quand je suis con et faible / Et quand je suis bourré comme une baleine / C'est elle qui sait que mes pieds puent / C'est elle qui sait comment j'suis nu / Mais quand je suis malade / Elle est la reine du suppositoire
Dans les yeux de ma mère / Il y a toujours une lumière / Dans les yeux de ma mère / Il y a toujours une lumière / L'amour je trouve ça toujours / Dans les yeux de ma mère / Dans les yeux de ma mère / Il y a toujours une lumière
Ma mère a quelque chose / Quelque chose dangereuse / Quelque chose d'une allumeuse / Quelque chose d'une bourlingueuse.
Dans les yeux de ma mère / Il y a toujours une lumière / Dans les yeux de ma mère / Il y a toujours une lumière / Dans les yeux de ma mère.
C'est beau hein ? le vrai Arno avec les vraies paroles, cliquez deux fois sur la flèche dans le lien suivant : http://www.edonis.fr/index.php/post/2006/11/20/Arno-Les-yeux-de-ma-mere
A plus !