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La Bourlingueuse
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22 janvier 2007

La Patagonie 2 mars 2003

Ushuaia, le bout du Bout du Monde

Dimanche 2 mars

02_Ushuaia24Douze heures et 10.000 km plus tard, les herbes de la pampa annoncent Buenos Aires, la troisième capitale de notre voyage (que l’on doit prononcer Bouénos Aérès) et son aéroport où Alice, suivant un exemple célèbre, prend prétexte des ses lacets de chaussures défaits pour s’étaler et en baiser le carrelage poli. Si le ciel de Buenos Aires n’est pas clair aujourd’hui, elle en connaît la température au sol.

Après les formalités d’usage et les tampons de passeport apposés, nous nous pressons dans la foule sans hâte excessive jusqu’à la partie des lignes « domestiques » où nous embarquons dans un coucou. Le ciel de brumeux qu’il était au départ, s’est dégagé au fil des heures, et la péninsule Valdès se dessine parfaitement. Le lac Argentina près duquel notre petit avion aptère s’est posé, a des reflets émeraude que nous pourrons admirer de plus près dans une semaine. Le détroit de Magellan ouvre largement son passage, facile seulement en apparence, entre les deux Océans.

Ushuaia, qu’ici on prononce le plus souvent Oussouaya est nichée au pied de montagnes jeunes. Vous n’ignorez pas qu’elle est la ville la plus australe du monde ; je vous le rappelle simplement.

Le tout petit aéroport de bois est chaleureux à l’œil. A l’extérieur, nous avons repéré notre guide en T-shirt vert sombre à manches courtes. Il porte un panneau imprimé au nom de notre leader. Très brun, bronzé, Edmundo a 34 ans, des yeux superbes et un sourire sain qui découvre les perles de ses dents. Son assistant, Edwar, 24 ans, au profil de médaille sous une tignasse en bataille, sera le second chauffeur. Ici, prévient Edmundo, on peut avoir les quatre saisons dans la même journée ! Nous embarquons dans un minibus jusqu’à l’hôtel Alakaluf où 5 chambres nous ont été réservées, car nous avons renoncé au camping pour les deux premières nuits. Chacun dort avec sa chacune. Maïté, ma pacsée habituelle partage la chambre de Madeleine. François et moi restons sur le marché sans avoir trouvé preneur. Nous allons donc faire cause commune, et nous crècherons ensemble. J’essaierai de ne pas ronfler, c’est promis.

02_Ushuaia38Juste le temps de se brosser les dents, et nous voilà embarqués sur un catamaran sur le canal de Beagle où nous attendent les lions de mer, les cormorans, les albatros,  chaque colonie restant sur son îlot, où elle ne tolère aucune intrusion du voisin. Nous sommes dans les eaux du plus grand cimetière du monde, car plus de 200 bateaux gisent dans ses fonds. Le phare des Eclaireurs (en français dans le texte) est appelé à tort le Phare du Bout du Monde. Le « vrai » est sur une île à 180 km à l’ouest, dont Jules Verne a parlé dans un de ses livres ; il a été récemment restauré par des Français un peu loufs et a son pendant à La Rochelle.

02_Ushuaia44Portrait de groupe devant le panneau « Ushuaia, ville de la fin du Monde », que notre grand romantique Olivier de Kersauzon et quelques autres marins appellent poétiquement « le trou du cul du monde ». Tandis que le gros de la troupe va faire du lèche-vitrines, Jean-Claude et moi décidons de rentrer nous doucher. Bernard a dû acheter une veste de K-way puisque la sienne est restée à la maison : « Quand on n’a pas de tête, il faut avoir des pesos » dit-il avec philosophie.

Devant l’hôtel où il est occupé à charger son minibus, Aquiles me hèle soudain, et sa rencontre attendue me fait chaud au cœur. Nous nous embrassons comme de vieux copains de bordée (les initiés comprendront) qui ne se sont pas vus depuis sa visite à Nantes il y a un an.

Sept ans de malheur ! Ma trousse de toilette a touché le miroir du lavabo, qui a basculé sur son crochet unique, est resté en suspension, tandis qu’un de ses angles se fracasse sur le carrelage, mettant l’hôtel sur le qui-vive.

Dans le minibus qu’il doit rapatrier jusqu’à Cuzco, Aquiles nous emmène pour une soirée grillades jusqu’au camping où nous aurions dû dormir ce soir. Pour qui connaît la réputation de la viande argentine, c’est un bonheur ! Il y a là un de nos 4 x 4 qu’Edwar va devoir remonter à Calafate, où est le second, resté en rade après une réparation hasardeuse au Chili. Jusque là et pendant une semaine, nous ferons le parcours dans un minibus qu’Edmundo a dû louer pour ne pas annuler le voyage.

02_Ushuaia49A l’hôtel, l’eau des toilettes ne cesse de couler à grand bruit ; il ne sera pas facile de dormir, mais Morphée nous prouve rapidement qu’il a de grands pouvoirs…

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