Les tortues
L'orage qui s'est déchaîné dans la nuit a été grandiose, mais j'ai eu la flemme de me lever pour admirer le spectacle. Nous allons laisser la Belle Lady et Titus pour rentrer par le même chemin qu'à l'aller puisque la route de la Traversée est en travaux. Les embouteillages de ce lundi matin ont considérablement rallongé le temps prévu pour le retour. Il fait nettement moins chaud à la Maison Bleue où les alizés de l'Atlantique rafraîchissent l'atmosphère.
Revenons à la Belle Lady : sur la rue, elle ne dévoile quasiment rien de son charme qu'elle dissimule sous des bougainvilliers. Elle ne s'ouvre que sur le jardin où émergent d'énormes roches volcaniques noires, vestiges des temps anciens où la Soufrière toute proche s'éclatait dans tous les sens du terme.
Nous sommes rentrés hier soir d'une virée en mer à Petite Terre où, faute de vent, l'aller et le retour se sont faits au moteur même si Bernard a déployé la grand-voile.
Mon filleul le "Gros JeF" a été remplacé mais je suis roujours logée à tribord.
En fait, il y a deux îles, dont l'une est interdite d'accès, sauf à marcher dans l'eau et pas sur le sable, afin de protéger animaux et végétation. L'autre en revanche est dévolue à un tourisme florissant qui comble les visiteurs et les organisateurs. Ceux-ci préparent un repas de grillades à la créole tandis que les touristes partent à la recherche de l'arbre aux iguanes où cohabitent une bonne centaine d'idividus, ce qui n'empêche pas des indépendants de s'égailler un peu partout.
Entre les deux îles, s'étend un lagon d'une incroyable richesse. Equipé de masque et tuba, vous aurez les yeux pleins d'étoiles en découvrant l'aquarium coloré qui est là. Raies, baracudas (ceux-là aiment se mettre à l'ombre des bateaux) petits requins inoffensifs sont là chez eux... Mais pour la première fois, je vois des tortues marines "in vivo". Elles sont trois, pas farouches et de belle taille. L'une d'elles est amputée de la patte postérieure gauche mais elle fait comme ses compagnes et broute les algues du fond. Celui-ci nous offre en plus un étonnant spectacle : à travers l'eau, le soleil dessine sur le sable blanc des lacis lumineux qu'on pourrait prendre pour de la dentelle.
J'ai tout de même attrapé un coup de soleil malgré la crème solaire 50 et le t-shirt en coton épais, mais croyez-moi, cela en valait la peine.