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La Bourlingueuse
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6 décembre 2020

La visite inattendue

La visite inattendue

Visite inattendue

 

D’après vous, que font cette tasse et ce sac, abandonnés là, comme si la hâte avait saisi sa propriétaire ? Vous aurez bien une idée d’ici lundi, non ?
Cette toile d’Adeline Goldminc-Tronzo devrait vous inspirer

Comme j’ai bien fait de garder un jeu de clés…

… et avec quel bonheur me suis-je retrouvée dans le séjour de notre maison de vacances ! Même si le décor a changé, l’atmosphère que je respire avec avidité reste vivace et j’ai laissé remonter mes souvenirs …

J’ai allumé un feu dans l’âtre dont les garnitures de cheminée en bronze sont désormais chez moi à Nantes, et j'ai préparé un thé que je me suis servi dans une tasse que je ne connais pas.

Vais-je dormir dans mon ancienne chambre ou irai-je à l’hôtel, ce qui serait quand même plus sage ? J’y réfléchirai demain disait Scarlett O’Hara l’héroïne d‘’Autant en Emporte la Vent’’.

Cette maison, nous l’avons tellement aimée ! Bâtie en grande partie au cours des premiers étés où nous dormions sous la tente et sans pouvoir faire d’emprunt : la législation de l’époque ne le permettait pas pour les résidences dites ‘’secondaire’’. Nous achetions les matériaux en obtenant parfois des conditions favorables pour notre petit budget : l’un des marchands nous accordait de ne le payer qu’à quatre vingt dix jours fin de mois ! Un mécène, ou presque à nos yeux… Nous avions fait les plans de cette villa que nous construirions sur un terrain que mes parents avaient acheté trois francs six sous en 1948. La première nuit où nous avions pu dormir parce que le toit était enfin posé, la pleine lune entrait par la porte-fenêtre encore sans violets du séjour où je me tiens maintenant. Tout naturellement, le nom de la villa s’était imposé à nous : ‘’Clair de lune’’.

Et me voilà revenue à Clair de lune me replonger dans mes souvenirs… Je reste dans le noir, n’ayant pas voulu ouvrir les volets sur la rue, et je vais laisser s’éteindre le feu.

Une voiture a stoppé et des exclamations enfantines s’élèvent pour signaler aux parents le panache de fumée qui s’échappe de la cheminée…

Ce que je redoutais depuis le début de mes équipées clandestines est survenu ! L’arrivée inattendue de ceux auxquels j’ai vendu la maison il y a un an viennent passer quelques jours dans ‘’mon’’ Clair de lune qu’ils ont baptisé d’un nom si banal… Week-end… J'vous demande un peu...

Affligeant !

Prise au piège je n’ai pas pris le temps de saisir mon sac et ils ne vont pas tarder à découvrir qui est leur visiteuse clandestine.

Après avoir vendu cette maison de famille dont personne ne pouvait plus s’occuper, j’avais le cœur si gros que, pendant des mois, j’ai rêvé que j’y retournais dormir. Cela a cessé lorsque j’ai rendu visite à mes acheteurs pour leur raconter cette histoire qui les a bien fait rire.

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Commentaires
C
Je suis en train de vivre ce que tu décris ci dessus. Ca fait mal mais les acquéreurs m'ont chaleureusement accueillie et accepté avec joie l'aquarelle que j'avais réalisée à l'époque ou le jardin était fleuri et arboré.
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G
Oui moi aussi je me suis vue obligée de vendre notre pied à terre en Provence à cause de l'insécurité du voisinage qui avait bien changé <br /> <br /> Mais j'en ai eu gros sur le coeur D'autant que lorsque je repasse dans la rue en allant rendre visite à ma soeur <br /> <br /> J'ai de la peine <br /> <br /> Ma maison n'est plus entretenue hélassssssssssss
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P
Nostalgie quand tu nous tiens... <br /> <br /> Comme je te comprends... J'ai dû vendre notre résidence secondaire de l'Allier après la mort de mon mari (il y est mort, il appelait cette maison son paradis), j'ai passé l'acte de vente le jour de la St Valentin, chez le notaire j'étais assise entre deux tourtereaux ravis de leur acquisition, moi j'étais une loque... Alors parfois -rarement, je me fais violence- je repense à cette maison au milieu des prairies, c'est dur... c'était les jours heureux...
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J
marqué, peut-être ave un S...
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J
Je m'aperçois après avoir lu ta réponse aux commentaires, que tu rêves souvent de cette maison d'enfance, voir que tu t'y vois dormir...<br /> <br /> C'est fou ce que les maisons de notre enfance nous ont marqué...Mais, je pense que c'est aussi quand les maisons ont du vécu...Mes enfants se sont contrefichés qu'on vende la maison où nous avons vécu 30 ans, une maison achetée sur plan, neuve...<br /> <br /> La maison qui me fait rêver, dont je prends des photos à chaque fois que j'y vais, c'est celle de ma mère ou celle de mon père ou celle des grands-parents. J'en rêve aussi, mais bizarrement, je ne veux pas y coucher. J'ai peur d'y coucher, des peurs qui remontent à l'enfance, où des types rôdaient, surtout quand mon père était hospitalisé... Pourtant, qu'est-ce que j'aimerais gagner les 200 millions du loto pour en faire un palais ! D'ailleurs, même quelques millions d'euros, je m'en contenterais. Ca me fend le coeur que nos petits enfants aux uns et aux autres, ne veulent pas la garder, la rénover et en faire une maison familiale, comme ça fend le coeur de mon frère cadet...<br /> <br /> ps : les souvenirs remontent à la surface les lundis...Je t'ai laissé de la lecture chez moi en répondant à un de tes coms..tiens, pour te faire pleurer en racontant comment mon bof a connu sa femme...
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