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La Bourlingueuse
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26 novembre 2022

Mais où sont les neiges d'antan ?

 

Mais où sont les neiges d'antan ?

Mais où sont les neiges d'antan

 

Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas proposé de raconter une histoire.
Cette toile de John Salminen, peintre que j’aime car il me paraît parcourir Paris avec le même regard que Modiano me dit qu’il est temps qu’un véritable hiver arrive.
Et vous ?
Comment verriez-vous cet hiver qui pousse la dame à pousser la neige dans le caniveau ?
À lundi j’espère…

 

En ces temps lointains de mon enfance bretonne, chaque hiver nous apportait sa période enneigée qui faisait le plus grand bonheur des enfants. Il n’était pas question de réchauffement climatique et les maisons n’étaient à l’époque chauffées que par des  feux de bois dans la cheminée, même si les ‘’nantis’’ possédaient un poêle à bois, voire un Mirus qui était alors le summum du confort… Les chambres étaient glaciales et au matin, les vitres étaient joliment ornées de fantastiques fleurs de givre.

Les caniveaux gelés restaient la propriété exclusive des garçons qui en faisaient des patinoires et sur leurs brodequins cloutés, frimaient pour nous épater, nous les filles chaussées de ‘’claques’’.

Les claques étaient des sabots de bois dont l’embout rond et la large bride de cuir noir en constituaient le dessus et nous les portions avec nos chaussons… C’était chaud et confortable, mais il était interdit par nos mères de se déchausser pour jouer et salir la semelle en feutre beige des chaussons !

Nous nous contentions de nous jeter des boules de neige…

Quel âge pouvais-je avoir ce jour où s’entamait le dégel et où, par flemme d’aller jusqu’à la cabane du jardin, je me contentai de faire ma pissette dans la cour ? Cinq à six ans pas plus…

Ce n’est pas le ciel qui me tomba sur la tête, mais la presque totalité de la neige accumulée sur le toit d’ardoises de la maison ! Je me suis retrouvée cul par-dessus tête et hurlai de toutes mes forces. Mon père arriva tout de suite, alerté par le fracas de la chute plus que par mes cris étouffés par la gangue blanche qui me recouvrait.

Que c’était bon d’être délivrée et de me retrouver dans les bras d’un papa aussi affolé que moi…

Pour dédramatiser l’incident, Papa fit un énorme bonhomme de neige, le premier que j’ai vu de ma vie : il y manquait la carotte du nez et le charbon des yeux, tout comme la cravate et le chapeau dont ils sont habituellement munis. Mais Papa avait fait ce qu’il pouvait avec la matière première qu’il avait en abondance sans se soucier de détails secondaires…

Il resta quelques jours en place et eut de nombreux admirateurs.

 

§

 

De nos jours où les stations de ski fabriquent artificiellement la matière essentielle à leur survie, on ne peut que fredonner mezzo voice

Mais ou sont les neiges d’antan ?

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Commentaires
C
Super évocation d’enfance ! À te lire on croirait que tu as 120 ans 😁 et pourtant elle n’est pas si loin cette epoque… moi c’est la luge en bois dont je me souviens le plus. Et en étant née à Barcelonnette, la neige, j’en ai mangé !<br /> <br /> Bisous bourlingueuse <br /> <br /> ♥️
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M
hahaha, j'ai bien ri en te lisant, quoique recevoir la neige sur la tête en faisant pipi, rien de drôle à cet âge-là ; cela me rappelle des scènes aussi "délicates" lorsque j'avais la flemme de traverser la cour puis de me diriger vers la cabane du jardin lorsque je gardais les vaches pendant les vacances scolaires où j'étais "en pension" chez mes cousins ;<br /> <br /> Je me souviens qu'un jour, en donnant à manger aux lapins, l'un d'eux s'échappa et que je le rattrapai par la queue qui me resta dans la main, aie, le plaignis le pauvre lapinet mais n'osant avouer ma faute, je remis la queue dans la cage et que bien sûr, ma bévue fut découverte par ma cousine ; j'avouais ma grande faute ... sans être punie ! <br /> <br /> MERCI pour ces beaux souvenirs !
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T
dans les corons, le charbon ne manquait pas, et les cuisinières chauffaient 24h sur 24, mais pas grand chose de plus que la cuisine
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G
Cela me rappelle l'hiver 1956 où mes parents et moi logions chez mes grands parents maternels : il y avait deux sources de chauffage au charbon, l'un dans la cuisine avec l'historique fourneau de ma grand-mère, l'autre dans le vestibule avec un superbe far émaillé vert sombre...alimentés tous les matins par mon grand-père. Les vitres de la salle à manger, éloignées étaient couvertes de glace, les soirées se passaient autour du far du vestibule. Dehors il y avait une place très passante, et bien mon grand-père se levait à 6 h du matin pour ouvrir un passage à la pelle permettant la traversée de la place !
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P
Quel joli souvenir empreint de tendresse et d'amour !<br /> <br /> Tu as bien fait de signaler ton devoir à retardement.<br /> <br /> (le prochain ne m'inspire pas du tout, le monsieur me fait plutôt peur ! :D )
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