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La Bourlingueuse
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31 janvier 2022

Attente au Café de la Gare

Elle attend... mais qui ?

Elle attend

Cette toile de Joseph Lorusso me pousse à me poser quelques questions.
Dont celle-ci : Que fait cette femme, là, dans ce café ?
Je crois avoir une idée.
Elle ne vaut sûrement pas les vôtres mais je vous en ferai part lundi.
Si je n’ai pas trop de cartons à faire…

Marthe avait cru défaillir lorsqu’elle avait reçu un mot bref d’Etienne lui fixant un rendez-vous au Café de la Gare vers 10.25 h, heure où arrivait le train de Paris.

Elle avait été si heureuse qu’il reprenne enfin contact avec elle ! Marthe s’était mise à rêver : et si c’était le début d’un recommencement ? De toute son âme, elle souhaitait qu’ils noueraient à nouveau les liens qui s’étaient violemment rompus un soir de dispute. Etienne était parti en claquant la porte et n’avait plus donné de nouvelles. Deux ans… oui deux ans sans rien savoir pendant lesquels amis ou relations prétendaient ne rien savoir…

Il allait donc lui revenir puisqu’il avait fait le premier pas !

Elle avait voulu se faire belle pour qu’il la voie avec les yeux de l’amour comme il le faisait du temps heureux où ils vivaient ensemble. Elle s’était longuement regardée dans le miroir : verrait-il les pattes d’oie qui s’étaient accentuées sur ses tempes ? Un soupçon de rouge sur les lèvres, un nuage de poudre de riz… oui... elle faisait encore illusion.

Elle n’avait pas mis la robe de deuil qu’elle portait depuis le décès de sa mère mais avait choisi de porter celle qu’il lui avait offerte pour un anniversaire et qu’elle aimait particulièrement. Fleurie de roses sur un fond presque noir, mais agrémentée d’une modestie de dentelle qui corrigeait le décolleté, Marthe se sentait belle et guettait l’entrée, le visage posé sur son poignet. Elle avait fini son café et avait commandé pour lui une demi-bouteille de son bordeaux préféré.

Le train avait un peu de retard, mais lorsqu’Etienne entra, elle eut un choc, car il s’avançait vers elle le visage dur, un visage qu’elle ne lui avait vu que le soir où il était parti.

Il s’assit en face d’elle et, sans la saluer, entra immédiatement dans le vif du sujet.

Maintenant que grand-mère est morte, tu as hérité et tu es pleine aux as. J’’ai besoin de liquidités pour mes affaires. J’ai donc pris rendez-vous chez ton notaire dans une heure pour que tu me fasses donation de sa maison, et que tu me rétrocèdes une partie de tes biens qui, de toute façon, seront à moi un jour ou l’autre.

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Commentaires
G
je suis chaque fois en admiration sur les textes publiés ; à chaque fois un scénario et bien souvent une conclusion qui surprend ! et cela correspond exactement à ce que l'on appelle des Nouvelles
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M
Quel goujat, son fils! A en pleurer. Heureusement que tous les enfants ne se comportent pas comme lui! Je connais une dame qui a donné sa maison à son fils avant de rentrer en EHPAD et qui, depuis, ne reçoit aucune nouvelle de lui alors qu'i habite la même commune.
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E
Ô EXCELLENTE HISTOIRE ! Nous n'apprenons qu'à la FIN, qu'il s'agit de son FILS, vilain garnement ! Fort heureusement, il ne peut récupérer la maison en totalité !<br /> <br /> Bravo Gwen !
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A
Voilà au moins un homme qui sait aller tout de suite à l'essentiel : le fric, le flouze, la fraîche, le pognon, l'avoine, le blé, les picaillons, les talbins. Ou alors le gentiar si on préfère le verlan.<br /> <br /> Un vrai, un dur, un tatoué ! Elle qui dit de lui, comme dans la chanson :<br /> <br /> « je l'ai tellement dans la peau,<br /> <br /> qu' j'en suis marteau »<br /> <br /> pour sûr qu'elle va y aller chez le notaire, et fissa !<br /> <br /> 😝🙃
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P
Ah ! il faut vraiment attendre d'avoir lu "le vif du sujet" pour savoir qui est ce goujat ! <br /> <br /> J'espère qu'elle ne va pas se laisser faire.
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