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La Bourlingueuse
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24 janvier 2022

L'aube se lève

Aube sur le Bas-Chantenay

Aube sur le Bas-Chantenay

Encore une toile de Marc Chalmé.
Est-ce un nième épisode de « L’assommoir », simplement le lever du jour devant un bistrot ou autre chose ?
Pendant que je me remets aux cartons avec la lumière de mes jours, j’espère que vous aurez une explication à nous donner lundi.
Je passerai en retard mais je passerai…

En ces temps de l’immédiate après-guerre où le pays ravagé par quatre ans d’oppression était à reconstruire, les usines tournaient à plein régime. Et pour ce faire, l’électricité était coupée chez les particuliers chaque soir pendant une demi-heure pour la réserver à l’industrie.

Les longues cohortes d’ouvriers en bleu de travail descendaient à vélo les rues encore éclairées par des becs de gaz, pour embaucher dès l’aube dans les chantiers navals, les conserveries, les usines d’engrais chimiques, les brasseries de la Meuse ou les raffineries de canne à sucre. Les quarante heures du Front Populaire n’étaient plus de mise : il fallait ‘’travailler, travailler, travailler’’ ainsi que le disait le camarade Maurice Thorez qui, pour l’instant, ne pensait plus à la grève…

Pour ceux qui n’avaient plus de vélo en bon état, il fallait en acheter un autre qu’ils pouvaient payer en 12 mensualités chez Bautru l’ancien champion cycliste.

Les bistrots qui abondaient autour des usines ouvraient leurs portes avant l’aube pour proposer un ersatz de café-chicorée ; le gros rouge ce serait pour plus tard, quand la journée finie, on s’attablerait entre copains avant de rentrer chez soi.

Les soirs de paye étaient parfois très animés, et Bobonne ne recevait souvent qu’une somme amputée du tribut laissé au cafetier.

Peu à peu, les conditions de vie ont changé ; les syndicats ont aidé les ‘’galériens’’ à relever la tête, les salaires ont augmenté.

Puis les usines comme les buvettes ont fermé les unes après les autres, et aujourd’hui, Chantenay est devenu un quartier très prisé par les agents immobiliers et les bobos.

§

Face à la Loire, un ‘’Jardin extraordinaire’’ a été créé sur le site des anciennes brasseries, où un gigantesque ‘’arbre aux hérons’’ métallique y sera installé dans quelques années.

Chantenay aurait-t-il perdu son âme ?

Ou faut-il se réjouir que les forçats du travail aient quitté les lieux où désormais, les touristes seront attirés par le cadre enchanteur de ce jardin, comme ils sont venus en masse se promener sur le dos de l’Eléphant ?

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Commentaires
C
Ah c'est bizarre que tu n'aies pas fait le rapprochement avec le "32" ou Mamée avait un appartement...<br /> <br /> Je trouve que la maison avec l'Impasse qui monte lui ressemble tout à fait.<br /> <br /> Ce sera bientot ton petit fils qui allumera les fenêtres de l'étage...
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E
Comme toujours, tu nous partages un pan de l'histoire que chacun imaginera à sa manière... cela me ramène à Germinal, et ces mineurs du nord, courageux travailleurs de l'ombre... bien que cette toile inspirante soit lumineuse !
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G
personne n'a fait attention à la porte latérale au perron très éclairé pour donner accès aux appartements aux lumières tamisées par rapport au rez-de-chaussée
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H
Si les enfants des forçats ont trouvé du travail bien payé, c'est bien, sinon c'est comme la Samaritaine à Paris, magasin de luxe réservé aux touristes absents depuis le Covid.
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P
J'aime ta page d'Histoire d'une France où le travail affluait, les conditions étaient certes difficiles mais il y avait du travail. Mes beaux-parents sont venus d'Italie dès leur plus jeune âge, après guerre, pour travailler dans les soieries... Oui c'était pénible mais curieusement ils en avaient gardé de bons souvenirs.
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