La fin de la prohibition
La groupie du pianiste
Qui est-il, que pense-t-il, ce pianiste ?
Qui est-elle, que pense-t-elle, assise sur le piano ?
Bah ! On verra bien lundi ce qui sort de ces deux questions…
J’espère que, comme toujours, vous écrirez.
Des choses drôles, des choses tristes, des choses qui poussent à réfléchir, des choses qui indignent, des choses qui soulagent, des choses qui reposent, des choses qui fatiguent, des choses qui guérissent.
Des choses qui, comme chaque fois enseignent…
Bref, des choses à lire.
Nous sommes à New York, dans un beuglant du Bronx, ce 4 décembre 1933…
Pourquoi Marilyn s’est-elle juchée sur le piano de Jimmy ?
C’est que demain est un grand jour et que les Yankees vont pouvoir enfin se rincer le gosier avec autre chose que l’alcool frelaté que leur fournissaient les trafiquants de tous bords. Alcool fabriqué en fraude avec tout et n’importe quoi, et plutôt avec n’importe quoi, alcool qu’ils étaient contraints d’acheter à prix d’or sous des menaces à peine voilées, et parfois au prix de leur vie, les truands d’Al Capone ou Lucky Luciano n’hésitaient pas à faire parler la poudre s’ils ne crachaient pas au bassinet…
Le président Franklin D. Roosevelt a fait voter la loi qui abolissait la prohibition de l'alcool depuis 1920. Les ligues de moralité qui avaient mis en place l'interdiction allaient devoir se calmer, et les gangs se tourner vers d'autres sources de profit...
§
Marilyn et Jimmy ont décidé ce soir de marquer le coup et de ne rien boire, même si elle doit chante dans une atmosphère si enfumée que sa gorge est serrée… Demain est un autre jour et ils fêteront avec leurs ‘’buddies’’ (potes) le retour du vrai whisky.
§
Pour la première fois depuis des années, Marilyn va demander au barman de lui apporter une carafe d’eau.
Oui, de l’eau !