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La Bourlingueuse
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4 octobre 2021

Le boulanger du temps d'antan

Le boulanger du temps d’antan

 

Le boulanger du temps d'antan

Aujourd’hui c’est pour faire plaisir, du moins je l’espère, à Adrienne que je vous soumets cette toile peinte vers 1680 de Job Berckeyde.
Il y est question de pain, celui qu’on doit pétrir pour le vendre ou gagner sa vie à la sueur de son front.
Si vous me disiez lundi ce que vous avez retiré de cette toile ?
Hmmm ?

 Dans le gros bourg de Bretagne où je suis née dans les années trente, il y avait plusieurs boulangers, mais le nôtre était à deux pas de la maison, et nous les enfants, étions toujours les bienvenus dans son fournil.

Les ménagères qui avaient une volaille au menu, ne s’embarrassaient pas à allumer leur cuisinière à bois, mais la confiaient au boulanger qui l’enfournait après la cuisson de son pain. Torse nu quel que fut le temps, Paul Morvan travaillait sa pâte traditionnellement en la pétrissant à grands gestes des bras et sa sueur coulait dans le pétrin…

- Pourquoi tu n’essuies pas ? Ca coule… commentait Petit Pierre

- Parce que ça fait lever la pâte, répondait-il en riant

Personne ne se formalisait de ce détail puisque le pain de Paul Morvan était délicieux, doré à point et cuit dans un four à bois.

Un jour est apparu à la boulangerie un jeune étranger, Italien disait-on, qui parlait un français hésitant qu’il affina rapidement mais garda un accent chantant qui faisait nos délices. Ce fut lui qui, le premier, nous parla de Mussolini et des chemises noires qui lui voulaient du mal. Nos parents qui lisaient les journaux et écoutaient la radio, étaient au courant des événements qui l’avaient fait fuir son pays, mais à cette époque, on ne parlait aux enfants que de sujets qui les concernaient. Cependant, ma mère était une exception puisqu’un matin d’avril 1937, elle m’avait prise sur ses genoux et m’avait parlé d’un autre pays où de méchants soldats tuaient des petites filles : Guernica…

Paul Morvan se faisait vieux et les rhumatismes le laissaient parfois cloué sur sa chaise. Tout naturellement, le jeune Italien prit la relève après avoir épousé ‘’la fille du boulanger’’.

C’est ainsi que Seth Dalla Santa fit du bon pain pour ces Bretons qui l’avaient adopté. Non seulement cet étranger n’était pas venu manger le pain des Français (comme le disait Fernand Raynaud dans un sketch fameux), mais il leur donnait à manger !

Seth avait de la suite dans les idées et il se laissa convaincre par un commis voyageur qu’il pouvait faire du pain sans se crever au travail…

Le jour de la livraison, nous étions, tous, nous les mômes du voisinage, dans le fournil où allait se passer la démonstration de la merveille annoncée : un pétrin mécanique !

Imaginez une vaste cuve d’acier poli tournant à l’électricité, dans laquelle s’introduit un bras mécanique muni de pales  qui pivote à contresens dans celle-ci, vide de pâte pour l’instant. Nous étions muets de stupeur et fiers d’être présents pour un événement dont parlerait sûrement le journal ‘’Ouest Eclair’’ !

§

Si le journal en a parlé, je l’ai oublié, ayant sans doute avec les copains passé à d’autres distractions…

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Commentaires
P
J'ai très peu de souvenirs de boulangerie. Je me souviens juste de l'arrivée des machines à trancher. Et de la différence de prix entre un pain coupé et un pain non coupé. Mais en fait, c'était surout le sac d'emballage que l'on payait. Donc, on le gardait, et quand on allait acheter un pain, on prenait l'ancien sac avec soi ;-) .
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A
en effet, chez Fernand Raynaud aussi, cet "étranger" à qui on reprochait de manger le pain des Français, était le boulanger :-)<br /> <br /> Quels beaux souvenirs, j'adore!
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F
Mieux vaut la sueur que certains ingrédients décrits par Alain dans son commentaire chez Heure Bleue ! :)
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T
juste je constate qu' aujourd'hui, le pain ne conserve plus, même si on y met le prix !<br /> <br /> Passe une bonne semaine<br /> <br /> Bisous
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P
Bon... la sueur qui fait lever la pâte, bof quand même :D Mais si on voyait toujours tout ce qui nous est servi, je crois qu'on ne mangerait plus grand-chose !
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