Les gaietés des Ursulines
Rentrée des classes
Ce matin, j’ai été distrait par les piaillements des enfants qui entraient au collège en face de chez nous.
Je les ai regardés.
Des souvenirs sont revenus.
Et vous ?
Une rentrée des classes vous a-t-elle particulièrement marqué.
J’espère qu’on en saura plus lundi.
J’ai trois ans et demi, je monte la rue Poher en tenant la main de mon papa, je porte fièrement une sacoche de cuir brun et je vais à l’école pour la premièrefois.
La sacoche n’est pas neuve ; elle a été celle de ma grande sœur Blanche morte à 16 ans de la tuberculose 13 ans avant ma naissance et dont je porte le prénom.
Je fais aujourd’hui mon entrée chez les Ursulines, dont le souvenir m’est resté comme des Jésuites femelles. Car elles avaient la dent dure pour les malheureux qui ne pensaient pas comme il faut et nous disaient, à nous les petites filles ‘’bien’’ si convenables,qu’il fallait éviter comme la peste ceux et celles de ‘’l’école du diable’’, autrement dit, ceux et celles de la communale, la laïque.
J’y suis restée quelques années avant que la famille ne s’installe à Nantes. Je suis alors entrée dans une autre école à l’esprit ouvert et où je me suis épanouie enfin !