Le coup de putt Je suis sûr que comme vous le
Le coup de putt
Je suis sûr que comme vous le soupçonnez à regarder cette toile de Sir John Lavery, le plus grand danger du golf reste le coup de « put »…
Vous direz lundi ce que vous pensez de la partie qui se joue sur cette toile…
La première fois que je lui ai rendu visite, mon amie Scottie habitait la grande banlieue de Dallas, dans le golf de Rockwall, près de Waterpark, le vaste lac artificiel qui garantit à la ville une confortable réserve d’eau douce. Bien entendu, le matin suivant, juste après le breakfast, elle m’entraîna faire un parcours. Je lui avouai alors n’avoir jamais touché un club de ma vie et elle me crut sur parole dès qu’elle m’en mit un dans les mains…
Comme tous les participants, nous n’allions pas à pied d’un trou à l’autre, mais dans sa voiturette personnelle, rangée dans l’immense garage à côté des deux berlines de la famille… Le temps n’était plus où des caddies portaient les clubs du joueur et marchaient à ses côtés durant des heures pour faire les 18 trous…
Cette première fois, je me contentai donc d’observer la maîtrise et l’élégance de Scottie , mais après le déjeuner pris au clubhouse où nous avions retrouvé des amies avec lesquelles elle ferait un autre parcours l’après-midi, il fut décidé que j’utiliserais le matériel de son fils Mark disponible dans la voiturette, mais que j’utiliserais une balle jaune, afin qu’on ne puisse confondre ma balle avec celles des vraies joueuses.
Le regard bienveillant de ces dames observant mon tout premier essai m’encouragea et je ne délogeai même pas le tee du gazon, ce qui fut pour moi une performance tout à fait involontaire. Bien entendu, ma balle jaune n’atterrit pas selon la trajectoire que je croyais lui avoir impulsée, et le parcours commença en toute simplicité, moi suivant les autres dans la bonne humeur et les rires joyeux de ces bourgeoises si peu coincées.
Ainsi, presque chaque jour pendant mon séjour, j’ai accompagné Scottie, cette mordue inconditionnelle du golf, pour un parcours sans fatigue dans la voiturette, retrouvant toujours ma balle jaune qui jouait souvent à cache-cache.
Est-ce cette même année ou au cours d’un autre voyage US que j’ai eu l’occasion de vivre l’expérience la plus insolite ? Ce fut le jour où, en Caroline du Nord, la femme de ménage de mon ami Dany Graves qui m’’hébergeait dans sa somptueuse propriété de Winston-Salem me proposa de l’accompagner pour un parcours de neuf trous. C’est là que j’ai réalisé à quel point le golf est là-bas un sport populaire et que s’il y a sans doute des endroits plus luxueux que d’autres, les quote-parts sont abordables pour les moins nantis.
Ai-je réalisé un putt durant ces parcours ? Je ne peux répondre, mais ce qui est sûr, c’est que ma balle jaune est chez moi, dans la corbeille de fruits de ma cuisine…