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La Bourlingueuse
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4 mai 2020

Le baiser du Covid19

Le baiser du Covid19

Le baiser du Covid19

Bien que nous soyons le 1er mai, jour chômé par excellence, je vous propose ce devoir pour lundi.
Magritte avait eu vent du « Covid-19 » j’en suis sûr.
Les amants qu’il a peints en sont la preuve.
Quelle sensation peut laisser un baiser quand on respecte les « gestes barrière » ?
Imaginez donc la chose.
Tentez-la.
Puis supputez ou racontez l’effet du coronavirus sur ce baiser.
Surtout un baiser « protégé » de cette façon…
À lundi…

 Pour être franc, j’ai été dubitatif lorsque Jeanne, ma délicieuse Jeanne, m’a dit au téléphone qu’elle allait se lancer dans la confection de masques afin que nous puissions nous voir brièvement sans danger, et à l’abri des regards de Maman, qui n’aime pas… mais alors pas du tout ma Jeanne, ma délicieuse Jeanne…

 Maman est si contente de ce confinement ! Pensez… m’avoir près d’elle 23 heures par jour ! Ce n’est plus arrivé depuis mon entrée en maternelle. Pour ma part, je ne vous cache pas que cela me pèse de plus en plus. Bien sûr que j’aime Maman, mais il faudra bien qu’elle accepte de me laisser partir. Tous les moyens sont bons pour me retenir au nid, et son état de santé qu’elle prétend fragile ne l’empêche pas de voyager, même si, au retour, elle dit que c’est la dernière fois qu’elle part sans moi.

 Ah ! si j’avais pu éviter le télétravail et continuer de me rendre chaque jour à l’entreprise ! Mais je n’ai pas eu le choix et je passe 24 heures par jour confiné avec Maman qui guette mon retour depuis le balcon, craignant que je ne prolonge ma sortie au-delà de l’heure autorisée.

 J’ai bien compris que si elle est si anxieuse, c’est qu’elle craint que je puisse, au cours de ces balades pendant lesquelles j’ai entrepris de pratiquer une sorte de jogging soft, je fasse une rencontre qui m’arracherait à elle… Toute autre femme est et sera son ennemie, puisque je suis sa chose. Elle fait un malaise chaque fois que devant elle, j’évoque Jeanne, ma délicieuse Jeanne.

 Je reviens de ce jogging exempt de toute suée, ce que Maman ne remarque même pas. Mais mon parcours sur le boulevard désert me permet enfin d’entendre la voix de mon aimée, qui m’annonce qu’elle va braver l’interdit et venir m’apporter les masques qu’elle a confectionnés pour nous. Nous deux. Elle ajoute malicieusement que Maman étant confinée, elle n’en a nul besoin.

 C’est donc demain que Jeanne, ma délicieuse Jeanne, m’attendra au coin de la rue et du boulevard, loin du regard maternel qui guette au balcon, et nous pourrons enfin échanger tous ces baisers restés en suspens depuis tant de semaines !

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Commentaires
C
Je n'étais pas venue chez toi depuis fort longtemps; pourquoi ? Vas donc savoir ! Je viens de passer un excellent moment de lecture, loin de la psychose entretenue par les médias, un instant de légèreté et d'amour (parfois excessif lorsqu'il s'agit d'amour filial possessif) . Je te souhaite un excellent week end. Chinou
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A
j'adore !
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E
ton devoir colle vraiment bien avec le sujet du tableau…. excellente idée !
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J
Ah ces mères possessives ! Ma mère, si elle avait été en vie aurait bien contente d' avoir son plus jeune fils avec elle..Moi ? Heu, pas sûr...J'ai souvenance de notre fils Tanguy qui est resté avec nous jusqu'à 30-32 ans. <br /> <br /> Tes devoirs sont toujours bien sympaths..
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Q
J'ai beaucoup aimé. Je ne suis jamais déçue quand je viens te lire... Et ça finit bien (ce qui ne gâte rien!) Mon texte est beaucoup trop sérieux !
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