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La Bourlingueuse
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16 avril 2018

Printemps 1925 Lorsque Dorothy revint dans le

Le fauteuil

Printemps 1925

Lorsque Dorothy revint dans le salon après avoir raccompagné Tom, son regard tomba sur les gants qu’il avait oubliés sur le fauteuil… S’approchant, elle fut sidérée de voir la photographie ostensiblement posée contre le dossier, puis une carte à jouer, et pas n’importe laquelle : le « King of Heart » !

Elle comprit soudain la perfidie de cet homme dont elle avait adroitement repoussé les avances en ayant l’air de ne pas les comprendre… Elle était restée hermétique à ses allusions, mais visiblement, il n’avait pas été dupe, puisqu’il avait  laissé la photo (sans aucun doute volée) de Phillip, l’amour impossible de sa vie, puisque déjà marié… Le message était clair : Tom allait divulguer les amours coupables de Dorothy

Prise d’une rage irrésistible, elle appela Margaret sa camériste, et à elles deux, montèrent au grenier le fauteuil où s’était assis Tom, ce fourbe qu’elle regrettait d’avoir reçu aussi courtoisement. Jamais, jamais plus, elle, ni personne d’autre ne s’assoirait plus dans cet horrible siège qui venait juste d’être retapissé en un jaune trop criard qu’elle n’avait pas choisi… 

§

Printemps 2018

Dorothy et son frère Andrew exploraient le grenier de la vaste demeure dont ils venaient d’hériter et, comme au temps de leur enfance, ouvraient les vieilles malles avec la joie des redécouvertes… Tant de souvenirs remontaient avec leurs jouets, les vieux bouquins, les habits avec lesquels ils aimaient  tellement se déguiser !

La maison avait abrité plusieurs générations depuis leurs arrière-grands-parents, Phillip et Dorothy (un remariage dont la famille parlait qu’avec réticence), puis leurs enfants, et chacune avait laissé quelque chose de sa vie dans ce grenier. Derrière un paravent poussiéreux, quelque chose était recouvert d’une épaisse toile, que ni Andrew, ni Dorothy, n’avaient jamais remarqué. Intrigués, ils avaient dégagé un fauteuil un peu rococo au tissu jaune fané, mais qui tapa immédiatement dans l’œil de la jeune fille.

« Je pourrai le garder ? Regarde comme il irait bien dans mon studio une fois rhabillé ! Tu veux bien, dis ? Depuis combien de temps est-il ici ? Nos parents n’avaient que du mobilier contemporain… »

Quelque chose me dit qu’il est dans ce grenier après avoir été oublié et je suis si contente de me l’approprier ! Thanks brother…

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Commentaires
V
Exercice réussi ! Ce fauteuil en fait voir de toutes les couleurs. Un jour détesté, un jour adoré... Quelle sera la suite ?
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L
Joli! La "scandaleuse" Dorothy ayant finalement épousé l'amour de sa vie, le fauteuil porteur du secret retrouve de plein droit sa place dans le monde...
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A
un fauteuil exilé, un fauteuil choisi !
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E
pas pu écrire ce coup-ci..... pourtant je suis sure que c'était un bon sujet .....<br /> <br /> <br /> <br /> tu t'en es bien tirée ! :)
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J
Ah si les meubles pouvaient parler ! Toutes les bergères qui ont pris deux balles dans le buffet ! Tous les bonheurs-du-jour à qui il est arrivé des malheurs ! Tous les fauteuils hantés, tous les sièges de Sébastopol, les chaises musicales, les tables de multiplication, la huche de la servante Perrine, les placards aux amants de Feydeau ! <br /> <br /> <br /> <br /> On a un beau début de leurs histoires, ici !<br /> <br /> ;-)
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