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La Bourlingueuse
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22 mai 2017

Soleil du matin

Soleil du matin

« Rentre Jeannette ! Ne reste pas au soleil, tu n’as plus l’habitude ! »

 La petite Jeanne est revenue à la maison après de longs mois d’hospitalisation puis de convalescence au centre des Pervenches, au cœur de la Savoie. Après de si longs jours d’immobilité, ses petites jambes la démangent d’aller courir dans la prairie qui s’étend devant le manoir et mène à son coin préféré, la rivière bordée d’arbres sous lesquels il fait si bon se baigner en été…

Avec quel bonheur elle a ce matin chaussé ses sandales, enfilé le short fané de l’été dernier encore un peu grand et dévalé le vieil escalier aux marches grinçantes ! Elle s’est plantée sur le seuil et respire à grandes goulées l’air de « sa » campagne, tellement plus parfumé que celui du sanatorium !

 La fillette n’a pas lâché la poignée de la double porte de la vieille bâtisse familiale au carrelage fatigué. La sentir dans sa main lui donne la certitude qu’elle ne rêve pas et qu’elle est vraiment de retour. Curieusement, la porte vitrée s’ouvre sur l’extérieur, alors que les lourds vanteaux renforcés ferment l’intérieur. C’est l’arrière-grand-père Frantz qui les avait fait ajouter pour mieux protéger la maison au cours de la guerre de 1914 devant l’avance de l’ennemi prussien Les casques à pointe avaient été repoussés, mais les panneaux n’avaient pas été enlevés et ils servaient maintenant à protéger la famille des rigueurs de l’hiver.

« Juste encore un peu, Maman ! »…

Jeanne veut savourer intensément cet instant de bonheur, se remplir les yeux du décor familier qui va désormais redevenir le sien avant de rentrer sagement se faire dorloter par Maman qui, dans la cuisine, a préparé son bol de chocolat aux reflets mauves.

 

Elle sait que, contrairement aux habitudes établies, ses cousins et cousines ne viendront pas en vacances au cours de l’été qui arrive : les conversations des adultes lui ont permis de comprendre que la peur de la contagion reste vivace, même si sa guérison est certaine.

 §

Jeanne est triste soudain et le soleil lui semble moins éclatant…

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Commentaires
G
Espérons que cette petite reste dans l(imaginaire mais hélas on sait tant que les adultes sont capables de tout <br /> <br /> Bravo pour ton texte <br /> <br /> Bises <br /> <br /> Merci à toi pour tes visite sur mon ancien blog sur lequel je ne publie pas trop <br /> <br /> Mais j'aime y déposer qq photos pour continuer à le faire vivre<br /> <br /> Bonne soirée
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V
Espérons que la tristesse la quittera bien vite : il y a tant à faire au dehors ! Les papillons à suivre, les oiseaux à écouter, les roulades dans l'herbe et bien d'autres choses encore...
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E
quelle jolie histoire et quel dommage que la bêtise des adultes gâche le bonheur de cette gamine!
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L
Pfff... Les parents des cousins et cousines ne savent pas ce qui est bien.<br /> <br /> Aucune idée de ce qui peut se transformer en un moment inoubliable.<br /> <br /> Le souvenir que tu traînes toutes ta vie avec un air niais sur la figure quand tu l'évoques in petto...
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C
Une guérison et un retour dans la maison aimée, c'est super ! comme j'aimerais la voir gambader cette petite fille ! qu'elle oublie les cousins, les adultes sont parfois si cruels ......qu'elle oublie et profite du soleil ! j'ai aimé ton histoire !
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