Skagway

 

 24 juillet

Skagway est entourée de montagnes qui ont encore de la neige, mais il fait 16° ce matin, ce qui est tout à fait supportable pour un mois de juillet presque ensoleillé. Il n’empêche : le chauffage fonctionne et dispense une confortable tiédeur. Le tribord de l’Osterdam est quasiment accolé à une haute falaise presque verticale couverte de feuillus et couronnée de conifères  

Faire autre chose ? Quoi d’autre que du shopping dans Skagway, cette toute petite ville de 800 habitants où se serrent dix sept joailleries ? J’ai besoin d’une pharmacie bien sûr il n’y en a pas dans ce coin perdu, mais à la grocery (épicerie) je trouverai de quoi me dépanner. Et nous voilà donc Joyce et moi, devant le rayon idoine à faire le choix le meilleur parmi tous les produits proposés. Il n’y a pas de Zirtec, dommage !

Il faut savoir qu’il y a une rue principale Broadway, qui s’allonge suffisamment pour recevoir 8 rues transversales : c’est tout… Il n’y a d’animation que dans Beoadway. Le décor de la rue est celui d’un film à un détail près : les nombreux visiteurs qui, débarqués de trois cruisers y déambulent, prennent des photos et se laissent tenter par les prix irrésistibles des bijoux… J’ai juste jeté un coup d’œil dans les vitrines pour voir ce qui est proposé. Il est probable que les plus belles pièces de valeur sont au chaud dans les coffres, mais celles qui sont exposées peuvent faire le bonheur de plus d’une fille d’Eve sans ruiner son banquier.

 Des jeunes « Indiens » en tenue préparent un show dans la rue pour 1 pm, mais nous serons revenues au navire quand ils commenceront.

Dans ce qui fut peut-être le bordel de l’époque de la ruée vers l’or, deux jeunes femmes jouent le rôle des filles qui autrefois depuis leur fenêtre, hélaient à grands cris les clients éventuels, ce qui semble beaucoup amuser les passants.

 La  Wells Fargo Bank est old fashion : comprenez qu’elle est restée en l’état où elle était autour de 1900. Le caissier dit « No photo » mais n’a pas demandé que j’efface celle que j’ai prise de lui, ni les deux précédentes.  

Quel dommage que la randonnée en train n’ait pu se faire ! Les photos et films à la TV du bord m’en donnent encore plus le regret, la voie étroite traversant les torrents sur ces hauts ponts de bois charpentés en un assemblage invraisemblable comme on n’en voit qu’en Amérique ! Peu de chances que je revienne un jour…

Un tour au Culinary Arts Center pendant que Joyce, au Crow’s Nest, enseigne le bridge à ses quatre teen-agers. Aucun intérêt aux recettes de saumon, la première en ceviche : le poisson cru a macéré dans du jus de citron (au Pérou, on appelle ça le fameux lait de tigre)  et que l’on accommode selon ses goûts. L’autre consiste à écraser de la Vache qui Rit avec de la Worcester Sauce (kesaco ?) et du jus de citron jusqu’à obtenir une crème lisse à laquelle on incorpore le saumon émietté. On en fait des boulettes que l’on sert sur des canapés. Pas de dégustation, bien sûr.

Ensuite… pourquoi pas aller me relaxer dans les pools d’eau bouillonnante sur le deck 9 ? Personne dans la piscine ni dans les bassins sur le pont découvert. Ceux qui se baignent sont dans l’autre piscine sur le pont couvert dont le toit est amovible… Je profite largement de ce moment de quiétude. Il pleut maintenant assez fort pour qu’à l’instar de Gribouille, j’aille faire un tour dans la piscine pour ne pas être mouillée ! Wouaouh ! l’au y est nettement plus fraîche, et un serveur amusé me fait un geste de complicité en se frottant les épaules…

Toute chose a une fin et si je veux être sèche pour le show, je dois faire fissa et me sortir vite fait de ce bonheur total. James Cielen le prestidigitateur, a été Médaille d’Or d’un prestigieux challenge et c’est seulement la 3^e fois qu’un illusionniste l’obtient. Il a sa femme pour complice, et deux de leurs enfants les accompagnent ainsi que trois chiens qui font partie du spectacle. Je n’y ai vu que du feu… Ya un truc… Oui mais lequel ?

Gisèle a la crève, attrapée elle ne sait où. Avec Bernard ils ont pu faire l’excursion en bus puisqu’il était prévu un aller en bus et le retour en train. Ils ont fait tout le trajet en bus, passé dans le Yukon, et ainsi pu photographier au retour le panneau « Welcome in Alaska ». Pour ceux qui avaient comme nous choisi la voie du rail, il n’y avait pas assez de bus dans la petite ville pour contourner l’événement.

 La TV de la cabine nous annonce que nous avons parcouru 999 nm depuis Vanciouver =  1,852 x 999 = 1.833 km

Skagway dans ses lumières s’éloigne après un lent demi-tour du navire dans le fjord.