Vancouver
Je suis sortie la dernière de l’appareil (mon siège était le dernier) et le steward se présente en me tendant la main « Steeven … et saluez la Bretagne pour moi ». Formalités réduites et mon passeport reçoit son premier tampon.
Joyce est là et nous allons sans tarder louer la voiture qu’elle a retenue : une Chrysler noire dont le coffre aura du mal à contenir les bagages de l’équipe.
Au Days’Inn, c’est chacun pour soi tant la fatigue nous a anéantis : 10 heures et plus de vol, 9 heures de décalage horaire, une journée de 33 heures !
Un supermarché asiatique sert des plats préparés et Joyce et moi allons partager quelques nems et du rizau porc avant de revenir s’écrouler dans nos lits.
14 juillet
Mais je me réveille en sursaut, appelle Joyce qui ne répond pas. J’en conclus qu’elle est déjà partie et jette un coup d’œil à ma montre : il est près de 11 ½ h ! M’étonnant cependant qu’on m’ait laissé dormir si longtemps, j’ouvre les rideaux : Joyce dort et il est moins de 6 h !
Après la douche, impossible d’utiliser mon adaptateur électrique pour brancher le Samsung et lire mes e-mails… Je ne parviens pas à insérer la prise de l’ordi ! Nous en avions pourtant acheté un au Wal-Mart de Dallas il y a deux ans et Bernard avait autopsié le blister avec une clé de voiture pour être sûr qu’il était au bon format. J’ai probablement fait erreur en prenant mes divers adaptateurs dans le tiroir où je les entrepose et j’ai laissé le bon, celui qui va avec le « plug » de mon ordinateur… Il va donc me falloir refaire le parcours du combattant dans divers magasins pour acheter soit un cordon Samsung américain, soit un adaptateur qui accepte la prise oversize qui équipe l’ordi. Je n’ai pas fini de me faire chambrer par ce diable de Bernard !
Breakfast avec l’aide de Joyce qui me remet en mémoire la confection des gaufres, et qui semble surprise que je me prépare d’emblée deux tasses de café qui seront les seules de ma journée.
Après réflexion, il a été décidé de changer d’hôtel et de s’installer downtown non loin du quai d’embarquement d’où nous partirons dimanche 20 sur l’Oosterdam pour une croisière d’une semaine en famille, puisque nous serons 12 ! Nos « Dallasites » et « San Franciscans » (respectivement habitants de Dallas et San Francisco) nous y accompagneront.
L’Oceanside Hôtel est tenu par un Indien (de l’espèce de ceux qui sont sans plumes) mais les chambres ne seront disponibles qu’à 2 pm, ce qui nous laisse le temps de flâner alentour.
Sur une place se dressent seize mâts en haut desquels flottent quatre drapeaux du Canada et les douze autres sont ceux des communautés gays, lesbiennes et transsexuels, qui semblent avoir une grande importance dans la ville de Vancouver. Tout près, un groupe de 14 statues d’hommes de bronze hilares attirent et retiennent l’attention du visiteur. En y regardant de plus près, c’est le même personnage qui est représenté dans les diverses postures du rieur. Internet me permettra de savoir que c’est l’œuvre du peintre chinois Yue Minjun, dont la caractéristique est de ne peindre que des personnages riant à pleine dents, quelle que soit la situation dans laquelle ils se trouvent.Courageux en 1989.Ces statues avaient été prêtées par l'artiste pour deux ans dans le cadre des Jeux Olympiques, et les habitants s'y étaient attachés. Ils ont fait une pétition et obtenu satisfaction après que Yue Minjun a accepté un prix inférieur à ses prétentions espoirs.
Petit tour jusqu’au Stanley Park tout proche où Gisèle qui vient de s’asseoir sur un banc à l’ombre reçoit du ciel à la seconde même un signe qui ne trompe pas et qui devrait l’inciter à acheter illico un billet (forcément gagnant) à la loterie. Il fait très beau, modérément chaud malgré la météo qui annonçait 27°. Chaque banc a dû être offert par des familles qui tiennent à perpétuer le souvenir d’un être cher disparu puisqu’une plaque de bronze porte un message en ce sens.
Il reste du temps avant d’occuper les chambres, autant aller se sustenter au Vera’s tout proche, un petit bouiboui sympa, où, avec les copains, je me conforme à leur choix… C’est la toute première fois que je mange un hamburger, et l’oignon rouge frit est un délice… mais le reste tient au ventre. Gisèle me prête 100 US$ sur lesquels le gérant me rend l’appoint en dollars canadiens, à la parité à peine moindre (0,68 contre 0,73 €).
La banque ne connaît pas la mienne et je n’aurai pas mes dollars canadiens au guichet, mais l’employé indique la cash machine à côté qui va m’en « cracher » 600 sans aucune difficulté.
Nous attendrons encore avant d’entrer dans nos chambres respectives mais Joyce et moi sommes au rez-de-chaussée, alors que Gisèle et Bernard sont au second étage. Contrairement aux USA où le rez-de-chaussée est le niveau 1, ici, on parle en étages et non en niveaux (levels).
Un petit repos durant lequel je cogite pour trouver comment brancher l’ordi et je vais demander au gérant un lacet pour tenter de faire tenir la prise trop grosse dans l’adaptateur inadapté. Ca ne marche pas, mais j’ai la bonne idée de lui exposer mon problème ; son employé consulté me dit « Wait » (attendez) et va fouiller dans une boîte où, visiblement, échouent les cordons, câbles et adaptateurs oubliés par les clients. Bingo ! J’en suis é-pa-tée, il en a trouvé un qui accepte ma prise d’ordinateur…
Nos lovers arrivent avec un flacon de schnaps islandais acheté à Reykjavik… et qui aurait dû y rester ! C’est imbuvable ! Mais Gisèle, toujours pragmatique, pense qu’en cas de blessure, ça peut toujours servir ! Elle est très heureuse de ses chaussures canadiennes très confortables ! Et le programme aux petits oignons que Bernard a concocté pour la semaine est adopté à l’unanimité.