Rendons à César...
Trop pressée, j'ai oublié de préciser que la photo qui illustrait mon précédent propos avait été prise à 8.30 h le 3 février 2012 depuis l'esplanade de la Défense par Garry Wasikowski. Il avait installé son trépied dans le petit matin froid, attendant que le soleil soit dans l'axe de l'Arc de Triomphe. La partie dentelée qui apparaît dans le bas de l'Arc est l'ombre de la Grande Roue installée place de la Concorde.
Cela valait d'être dit.
Pour expliquer ma pause blogosphérique, j'avoue tout ! Ce fut un long travail, j'ai voulu retrouver au grenier les documents qui me permettaient de préciser des détails, des dates, des prix... J'ai recherché dans les vieilles malles des photos oubliées qui ont ravivé ma mémoire. Tout ça pour offrir mes cadeaux de Noël...
J'ai mis le point final au 3e et dernier tome de mes souvenirs, réservés à mes enfants et petits-enfants.
Ces derniers ne s'y intéresseront sans doute que dans quelques décennies, mais au moins, s'ils se posent des questions familiales, ils pourront trouver quelques réponses. je donnerais cher pour avoir sous les yeux les Mémoires qu'auraient pu écrire mes grands-mères si elles avaient su tenir une plume... Mais aucune n'était allée à l'école, et elles ne savaient ni lire ni écrire (compter oui, au moins pour l'une d'entre elles). Elles ne connaissaient que le breton, qui était la langue du peuple (langue "vulgaire" par opposition au latin et au français qu'utilisaient les lettrés, les prêtres et les notaires pour leurs actes officiels). L'une est morte à 37 ans en 1880, l'autre à 56 ans en 1932, avant ma naissance. Femmes de laboureurs dont la terre sur laquelle ils répandaient leur sueur ne leur appartenait pas, elles trimaient comme des bêtes en mettant chaque année un nouvel enfant au monde. "Croissez et multipliez" leur répétaient leurs confesseurs, même si 40 jours après chaque naissance, elles devaient se rendre à l'église en catimini et attendre sur le parvis que le prêtre vienne les bénir pour les "purifier" de leur péché de chair. Ce rite a perduré jusqu'à les années 1950 avant de disparaître.
Oui, je donnerais cher pour lire leurs livres de souvenirs...
Je n'ai eu, pour le moment, aucun commentaire... mais ils ont toute la vie devant eux.
Le premier avait pour titre "Une Petite Fille à l'Heure Allemande", le suivant "Le Temps de la Mélancolie" et si j'ai masqué le titre de ce 3e tome, c'est qu'il est ambigu et pourrait prêter à confusion pour les non-initiés.