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La Bourlingueuse
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29 août 2013

Art Nouveau à Alesund

Mardi 18 juin – Alesund

P1020766J’ai reçu, comme beaucoup d’autres passagers je présume, une invitation du captain  à participer au lunch des « mariners » (je suis 3 *** dans la hiérarchie qui en compte quatre… C’est pour 1.00 pm et il faut une réponse. Après avoir accepté dans un premier temps, je réalise que la visite que j’ai choisie partant à 12.00 pm, je n’y assisterai pas…

La ville d’Alesund est bâtie sur plusieurs îlots, et elle a brûlé en janvier 1906 dans un gigantesque incendie attisé par le souffle d’une tempête et s’est étendu jusqu’à un kilomètre et demi au-delà de son point de départ. Une seule personne est morte, une vieille dame qui avait voulu sauver son chat. Un père de famille très religieux avait vuP1020768en songe que sa maison ne brûlerait pas au cours d’un incendie… et le ciel lui donna raison puisqu’elle existe encore, épargnée  par une cause mystérieuse... L’incendie sauta d’îlot en îlot. Comme pour Trondheim, l’Europe se mobilisa pour sa reconstruction, et ce fut encore une fois, le style Art Nouveau très en vogue à cette époque, qui fut privilégié. Depuis, chacune des deux villes revendique bien entendu le privilège d’être plus Art Nouveau que l’autre… L’empereur Guillaume II d’Allemagne donna beaucoup d’argent pour la renaissance de la ville et c’est ce qui la sauva lors de la Seconde guerremondiale : les Nazis respectèrent ce pour lequel leurs grands-parents avaient payé… Une statue du Kaiser est érigée sur une place.

P1020772Une plaque avec le dessin d’une flamme symbolique est apposée au mur d’un immeuble jaune : c’est le point de départ de l’incendie. Bien plus loin, dans un jardin public, la même plaque marque le point où l’incendie s’est arrêté. La vieille maison de l’homme qui croyait au ciel est dans la rue principale, au milieu des immeubles Art Nouveau ! On a beaucoup reconstruit en dur après l’incendie, et les balcons de fer forgé apportèrent une note nouvelle à l’architecture. Le bois étant ici le matériau le moins cher, abondant et de grande qualité, on a recommencé depuis longtemps à l’utiliser enP1020794 priorité.     P1020848

Le car, conduit par un chauffeur qui en France serait à la retraite, franchit plusieurs ponts pour nous conduire au centre océanographique dont l’aquarium est le plus important de Norvège. Rien de comparable bien sûr avec celui de Monaco, mais ses bassins gigantesques abritent tous les poissons européens. Ici, pas d’aquariums exotiques, pas de coraux abritant deslocataires multicolores… j’ai plaisir à voir vivants les poissons que je prépare dans ma cuisine… Tout de même ; je n’ai pu P1020801identifier ceux qu’ici on appelle « poisson-loups » et dont le dos rayé de sombre paraît plus bleu sur le fond grisâtre. Il est recommandé au public de ne pas toucher l’eau parce que les poissons peuvent mordre et blesser gravement la main qui traîne. C'est avec surprise que j'aperçois au fond des bassins de vieux pneus et des débris divers parmi lesquels évolue la faune aquatique. Le bassin des pingouins est à l’extérieur et semble avoir la faveur des enfants. Dans de gigantesques aquariums (combien de mètres cubes d’eau restent prisonniers derrière les vitres épaP1020798isses ?) s’agitent des multitudes de poissons. Aucune chance de s’en tirer si le verre se brisait et laissait l’eau s’échapper !  Comme à Brest (mais oui ! la Bretagne aussi a « son » aquarium) le clou de la visite est le repas des poissons dans le plus vaste des aquariums, où un plongeur vient avec un sac leur donner la becquée ! Beaucoup de morues, le merlus, de bars de grande taille entourent le nourrisseur au point de le faire disparaître de leur masse. Les enfants sont enthousiastes et font des signes à travers la paroi, auxquels le plongeur répond.

P1020793A la boutique, rien que des souvenirs sans intérêt : j’opte cependant pour quatre flacons à poster qui contiendront mon message roulé adressé à mes enfants, à Nadia et François. Arriveront-ils à leurs destinataires ? L’avenir le dira… Elles sont toutes arrivées, même celle qui a dû traverser l'Atlantique.

Un petit tour complémentaire pour occuper mon intérêt jusqu’au départ, et je vois avec surprise au détour d’un bassin, un gros z’homard bleu ciel (en référence au groz’hiboude Pagnol). Les homards bretons sont bleu marine (pour P1020840les non initiés, ils ne rougissent qu’à la cuisson). Les canadiens et américains sontP1020813bruns. Si je conviais celui-ci à dîner… deviendrait-il rouge de plaisir comme mes bretons bleu marine, ou rose puisqu’il est bleu clair ? Ma suggestion n’a pas dû être comprise du homard puisqu’il n’a pas répondu à mon invitation. Des lottes monstrueuses n'incitent pas à la gastronomie, et elles cachent soigneusement leur saveur délicate sous des dehors rebutants. Pas étonnant que l'on ne trouve sur les étals du marché que la queue et leurs joues...La tête hideuse aux gros yeux globuleux est dotée d'une machoire prognate qui expose une rangée de quenottes acérées qui laissent à réfléchir...

Bien qu’étant arrivée au bus avec cinq minutes d’avance sur l’horaire convenu, on n’attend plus que moi pour démarrer. Depuis le sommet du Mont Aksla qui domine Alesund du haut de ses 130 mètres, le visiteur embrasse une vue à 360° sur la ville et les îlots environnants. Un tunnel de deux kilomètres sous la mer conduit à l’aéroport bâti sur une île voisine.  Sur les flancs de la colline, d’élégants cottages ont donné un

P1020882P1020881nom à ce quartier : Berverly Hills,  comme à Hollywood, en référence au prix des cottages. Les jardins fleuris de lilas et de rhododendrons rappellent que le Gulf Stream tiédit l’atmosphère et les eaux de la Scandinavie. L’été très court incite les Norvégiens à chouchouter leur jardin. Une ancienne ferme, la plus vieille des environs, occupe encore un creux de virage et appartient à la même famille depuis plusieurs siècles. Ses murs rougeP1020887foncé sur lesquels grimpent des clématites sont pimpants et des massifs de rhododendrons la décorent.

Le centre de la ville est plus récent, et une architecture moderne de P1020934style germanique apparaît. Briques et pierres brunes sont privilégiées ? Le port de pêche est quasiment vide, les bateaux sont visiblement en mer par cette belle journée. Nous savons qu’ici, hier a été détestable, qu’il pleut à Oslo et à Bergen depuis plusieurs jours, alors  que nous avons bénéficié d’un temps sec et le plusAlesund portsouvent sans nuages.

Je suis restée longtemps sur le pont arrière voir s’éloigner la ville, tandis que les bateaux de pêche rentrent au port. Le pilote a sauté depuis le Rotterdam dans la vedette venue le chercher. La haute mer et tout près.

P1020960Je partage la table du dîner avec un couple de Hollandais Katrin et René, qui parlent un français scolaire. Au cours du repas, Katrin raconte que sa mère de 91 ans est depuis quelques mois dans une maison de retraite après une période de dégénérescence mentale sévère. Elle a totalement oublié le dutch, sa langue maternelle, mais s’est re-connectée en parlant français avec deux autres résidentes. Ayant passé trois ans à Paris dans sa jeunesse, c’est ce qui a resurgi et fait revivre en partie son cerveau. Un serveur vient me parler de Johnny et me montre une sorte de scoubidou finement lacé qu’il tient dans laP1020962paume aplatie de sa main et demande si je sais ce qu’est le vaudou. Il me dit de souffler sur Johnny qui se redresse à la verticale sur la main puis se recouche…. Jusqu’à ce qu’un autre souffle de ma part le fasse se redresser… Ya un truc, c’est sûr… mais quoi ? Ravi de sa démonstration, il remet Johnny dans sa poche jusqu’à demain.

Le show donné par la troupe du bord se veut humoristique. Imaginez quatre filles américaines des années 1950 dans une cuisine d’époque, qui chantent etP1020964dansent en attendant le facteur amoureux de l’une d’elles qui a préparé un gâteau d’anniversaire qui ne sera d’ailleurs pas mangé… C’est bon enfant mais sans grand intérêt.

Le crépuscule est dans les nuages et je ne pourrai fixer le coucher du soleil.  Il attendra demain !

Le pianiste chanteur de ce soir est british, vêtu d’un vaste costume vermillonP1020967très bien coupé : il joue dans la catégorie des comiques-amuseurs… mais comment dire ? Sa soixantaine affichée est pathétique dans son numéro de bouffon démodé. Il blague entre deux « my favorite song in the wide world for ever… ever… ever… » (ma chanson préférée dans le monde entier pour toujours… toujours… toujours..). Chaque interprétation est précédée par la même antienne. Il a cependant du succès auprès des seniors qui reprennent en choeur les chansons préférées du pianiste, qui termine par la chanson préférée de son grand-père qui lui a offert son premier piano.  

 

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Commentaires
J
tes articles sont très intéressant et bien écrit, ça me permet de voyager gratos!!!bonne nuit Gwen. kiss.
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N
Un nouveau reportage bien intéressant que je viendrai relire plus tard. Là je l'ai juste survolé, merci Gwen et bises
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E
quel voyage et surtout quel complet compte-rendu tu nous fait! En plus au passage de tes écrits on apprend plein de chose! Je te lis en principe très vite, puis j'y reviens lorsque je suis plus tranquille et moins pressée !
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A
Bonjour Gwen et merci pour le petit message de bienvenue chez moi ! Je vois qu'il y a de la lecture, je repasserai pour la revue de détail ce weekend car ce matin, sérieux, je dois aller bosser... Bonne journée
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V
Bonjour Gwen<br /> <br /> Je te souhaite un très bon vendredi<br /> <br /> Nos amitiés bises <br /> <br /> Qing&René
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