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La Bourlingueuse
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26 août 2013

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Dimanche16 juin – en mer Arctique

Je me réveille à midi moins le quart et j’ai dormi comme une souche ! C’est donc que j’en avais besoin… Petite lessive, je glande et apparais à 13 h au Lido où je retrouve Henriette qui a entamé la lecture du livre de Malika Oufkir, emprisonnée plus de vingt ans avec sa mère et ses sœurs sur ordre d’Hassan II qui avait accusé son père le général Oufkir d’avoir tenté de l’assassiner, lui le roi.

Cette femme (Henriette) est un puits de culture et l’écouter est un bonheur…

La mer est d’un beau vert, calme, sans houle, le navire trace son chemin en glissant, et seule la mousse laissée par l’étrave permet d’évaluer sa vitesse.   

DSCN5791Ce soir le dîner en mer est « formal », c'est-à-dire qu’il faut mettre ses beaux habits… et constater que les notions de l’élégance ont des nuances diverses selon les individus et leurs origines.

Je partage pour la troisième fois la table de Petri et Danka, et un jeune couple d’Allemands visiblement en voyage de noces nous rejoint. Je n’ai pas compris leurs prénoms, mais les ayant revus le lendemain, je sais qu’ils sont Martin et Annett.. Lui a une forte voix profonde et j’ai fini par lui demander s’il chante. Non, il ne chante que sous la douche dit-il, mais il est pompier près de Düsseldorf et lorsqu’il est chargé de faire une annonce sur les lieux d’incendie, il n’a pas besoin de porte-voix !

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Sur le menu, je n’ai pu me déterminer entre le « king crab » et le « land and sea ». Le king crab est bien décevant : bouilli avec des légumes, sa chair est fade et difficile à extraire de sa carapace avec élégance + fourchette et couteau. ! Il faudrait y mettre les doigts, mais ça n’en vaut vraiment pas la peine… Le filet de bœuf tendre servi avec deux « royal shrimps » rôties et des légumes nouveaux est un bonheur de gastronome.

Soudain une agitation près des vastes baies où nous sommes : des dauphins peut-être ? C’est ce que je crois en voyant des gerbes d’écume et des ventres blancs qui sortent de l’eau, et des formes noires qui sautent. Le jeune pompier a sorti son appareil photo et zoome, disant que les copains devront bien le croire quand il leur montrera la photo de ses premières baleines !  Car ce sont des whales, et non des dauphins. Le passage du navire a dû faire remonter le krill des profondeurs, et elles sont à table puisqu’on leur a servi le dîner ! Il est trop tard lorsque je songe à sortir mon petit Nikon, elles sont bien trop loin… Et elles ne sont pas mes premières baleines puisqu’elles viennent aussi en Guadeloupe !

Je vais au théâtre écouter la violoniste qui commence son récital par un morceau classique et entame juste un « Ave Maria » lorsque l’alarme d’incendie se déclenche. Après quelques secondes d’hésitation, elle quitte la scène tandis que le public patiente dans le calme. Le captain annonce une fumée suspecte dans une coursive et nous évacuons le théâtre. Vingt minutes plus tard, le même captain annonce qu’il s’agissait d’une fausse alerte et chacun peut retourner à sa place. Le récital continue et la virtuosité de Jeanne Fish est incontestable. Mais pourquoi n’y a-t-il aucune émotion qui s’en dégage ? Même une vidéo dont son petit chien est la vedette est puérile, comme son concert dans un champ avec pour pianiste une sorte de hippie « old fashion ».

P1020716Dernière possibilité de fixer le soleil de minuit au-dessus de l’horizon, et il y a foule sur les ponts, où souffle un petit vent frisquet… Je suis rentrée un instant me mettre à l’abri, et un jeune employé indonésien qui balaie la moquette me demande d’où je viens et quel est mon nom : de France ? not from Canada ? Paris ? Ses yeux se sont illuminés. C’est son premier contrat, il s’appelle Yogi, a 27 ans et il est marié. Sa femme attend leur premier bébé pour le mois prochain, mais il ne sera pas présent. Fille ou garçon ? Ils ne savent pas, c’est trop cher de faire l’examen. Ils peuvent communiquer par Internet, mais pas souvent parce que le prix est très élevé, ce qui me confirme que la Compagnie ne leur fait pas de prix de faveur. J’apprends au passage qu’en Indonésien blanc se dit « Patih »

Après une apparition, la star du jour se voile de nuages en écharpe que seuls ses rayons arriveront à percer. M’enfin, on ne peut lui reprocher d’être présent vingt quatre heures par jour depuis quatre jours qu’il est pour nous sur la brèche. Il a fait sa part du contrat ! Pour ma part, j’en ai eu plus que j’attendais.

Dans la coursive je croise un officier indonésien qui me salue d’un Good evening !  et, consultant sa montre se reprend Good morning !  Nous sommes le 17 juin.

DSCN5819J’ai oublié de tirer le portrait du « monkey » d’hier, remplacé par un tout petit ourson. Les stewards indonésiens ont l’art du pliage des serviettes et leur zoo est large. Je crois me souvenir que lors de la précédente croisière, on m’avait parlé de plus de cinquante animaux différents dont le nombre augmente à chaque nouvelle trouvaille.

Lundi 17 juin – en mer de Norvège

Un œil ouvert vers 6.30 h et je replonge jusqu’à 11 heures moins le quart ! Que m’arrive-t-il ? Si UJ mon steward, dont le nom se prononce à l’anglaise Youdjé est déjà passé, ce qui est vraisemblable, il s’est fait discret et m’a laissé dormir.

P1020735P1020736Quelques sushis au Lido puisque le lunch est servi, et Meredith vient à moi me proposer de faire pour moi « la photo sous le cercle polaire » puisque nous le traversons à nouveau… Elle propose dans : une heure ? Il va falloir que je retourne me mettre en tenue « aquatique » et je dois retourner à ma cabine. Chemin faisant, je vois assise devant le front-office, cette Hollandaise que j’ai remarquée à de nombreuses reprises. Toujours vêtue d’un étrange costume tradtionnel raide et empesé, elle a été à toutes les occasions, y compris au Cap Nord, habillée de ce carcan inconfortable. Est- vrai ?  Une Flamande m’a dit que cette femme fait partie d’une communauté protestante très stricte, aux us rigides, qu’on pourrait assimiler aux Amishs des USA . alors… que fait-elle ici ? Elle est en famille ; je l’avais à la table voisine le premier soir, mais elle seule porte ce costume..

Malgré le soleil, il ne fait pas chaud sur le pont arrière ! Le vent froid fait plus que rafraîchir l’atmosphère et lorsque Meredith me hèle, je me hâte de lui passer mon Nikon avant de retirer ma sortie de bain. En Antarctique, malgré les icebergs et la côte enneigée, le froid ne se faisait pas.aussi piquant, faute de vent. Bon, le rite de la « mémé zinzin » étant accompli, je peux me rhabiller… non sans avoir auparavant tâté du bout de l’orteil la température de l’eau : elle est frrrrrroide ! Seule la piscine du Lido sous véranda mobile est chaude. Je vous ai dispensés de la photo-souvenir !

P1020740Je suis à la bibliothèque où Henriette me trouve, et je l’initie au sudoku, dont elle pensait de prime abord qu’il fallait faire des totaux ; on se quitte sans avoir fini nos deux grilles, le dîner à 8.00 pm permet de voir le showtime en sortant de table. Ce soir, ce sont « quatre garçons dans le vent »… Ca ne vous rappelle rien ? Vous avez gagné : les Beatles, bien sûr… et ma foi, c’est assez réussi. Leur prestation n’est ni une parodie, ni un plagiat, c’est une réinterprétation où chacun d’eux, s’il a pris la célèbre coiffure des Beatles, chante avec sa voix sans imiter les originaux. Le public est conquis et reprend en chœur les passages mondialement connus. Un brin nostalgique, chacun st revenu quarante cinquante ans en arrière… Malgré les rappels, ils ne peuvent revenir, un show donné par quelques membres philippins va occuper la scène.

P1020745Ils sont six, qui entament le spectacle par leur hymne national, qu’à l’instar des Américains, ils chantent la main sur le cœur, et l’un d’eux agite le drapeau des Philippines. Les solistes sont de grande qualité, et la femme est… le médecin du bord ! Une danse dite « des bambous » mime ceux que les paysans mettent dans les rizières afin de piéger les oiseaux friands des récoltes. Le ténor qui a commencé le spectacle remercie l’assistance qui, par le simple fait de voyager en croisière, leur donne du travail qui leur permet de donner à leurs enfants l’instruction et l’éducation qu’eux-mêmes n’ont pas eues. Il est ému aux larmes…

P1020749P1020747

et cela me trouble, car enfin, c’est nous qui devrions les remercier d’être présents à tout moment pour notre confort, douze heures par jour, sept jours sur sept ! Ca pourrait être de l’ironie, mais à la réflexion, je crois que son propos lui sort du cœur. Pour moi qui ne suis pas née dans les salons, ni avec une cuiller d’argent dans la bouche et qui n’ai jamais été servie, je m’efforce d’alléger le travail des stewards en leur disant de venir seulement une fois par jour dans ma cabine.

A huit minutes près, j’ai raté le premier coucher de soleil de ces cinq derniers jours, puisque, pour essayer de faire un mot d’esprit, je suis tentée de dire qu’il faisait jour toute la nuit !  

 

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Commentaires
A
que de voyages !!
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L
bonjour Gwen...... autant tu voyages, autant je ne bouge presque pas.... si peu.... mais je vois que les voyages forment la jeunesse, car tu es riches en souvenirs et tu en fais ton carnet de bords..... tu fais des connaissances, tu vois de beaux spectacles...tu dois être très intéressante à écouter.... Je te fais une bise
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