Huit Texans dans le Far West français...
Après quelques jours harassants endant lesquels ils ont visité le Louvre, Montmartre, l’Arc de Triomphe, les Champs Elysées, mais pas les Galeries Lafayette… ils ont quitté Paris sans attendre le feu d’artifice et filé plein pot vers Aix en Provence d’où ils sont revenus à l’West en passant par Carcassonne.
Ils ? Qui ils ?
Huit Texans : mon amie Joyce de Dallas et sa famille, dont quatre adolescentes. Je connais Joyce et ses enfants depuis vingt cinq ans. Son fils Scott a épousé Ping, née en Chine, que ses parents ont fuie au moment où sévissaient les gardes rouges de la Révolution culturelle qui terrorisaient les pauvres gens. Sa fille Anna est mariée à Chris, le neuvième de la famille, qui était aux abonnés absents : même s’il a 3 semaines de congés payés (à l’ancienneté), il n’a pas pu les prendre en ce mois de juillet 2013. Sarah 17ans, Allison 14 ans, Emerald 15 ans et Jade 12 ans découvraient la France… et notre Far West à nous :
La Venise Verte du Marais Poitevin
Le Château de Tiffauges, ses chevaliers, et ses machines de guerre médiévales...
... Comment hisser sur son palefroi un chevalier en armure...
Elémentaire mon cher Watson !
Suffit d'une grue façon Moyen-Age et le tour est joué !
La Cinéscénie du Puy du Fou qui les a époustouflés... et il y avait de quoi ! Mieux que Disney ! Un aperçu de l'histoire de la France avec des acteurs et figurants non professionnels qui a permis aux 11 communes participantes de créer des écoles qui préparent les futurs participants au spectacle et de nombreuses autres activités. Si vous voulez en savoir plus : http://puydufou.com
La promenade en bateau sur l’Erdre, « la plus belle rivière de France » disait François 1er. Ses rives non urbanisées font pénétrer la Nature jusqu'au coeur de la ville, et une faune sauvage y vit en toute tranquillité. Les familles nobles, les évêques nantais, les armateurs enrichis par la négoce du "bois d'ébène" choisirent ses rives pour y faire bâtir de somptueuses "folies" ou de ravissants petits châteaux.
Avant leur arrivée, j’avais pensé cuisiner pour eux des repas quasi-gastronomiques… Mais l’écrasante chaleur qui nous accablait a anéanti mes prétentions, et la simplicité des salades rafraîchissantes et des plats légers ont été au menu. Quand sur la table est apparu le champagne, Scott (qui devait reprendre l’avion le lendemain matin, afin d’être au travail à San Francisco dès le lundi) a posé la question
A quelles occasions vous, les Français, ouvrez-vous le champagne ?
C’est pour célébrer un événement qui nous fait plaisir
Et aujourd’hui, c’est pourquoi ?
n Mais pour fêter votre visite ! ! !
Scott s’il a été satisfait de la réponse, hélas ! n’est pas pour autant un épicurien : il a tout juste trempé ses lèvres dans la flûte, mais a cependant consenti à ce que ses filles fassent l’expérience du premier verre de champagne de leur vie. Le seul représentant masculin de la troupe envolé, nous restons huit « filles » pour la découverte de Nantes et ses environs :
Les Machines de Nantes, l'Eléphant mécanique en bois, n’ont pas intéressé nos ados, qui n’ont pas même eu un regard pour le carrousel inspiré des mondes de Léonard de Vinci et Jules Verne.
Le château de Goulaine, et sa belle façade Renaissance.
Le cimetière de Vallet, où les gitans de partout érigent pour huit à dix leurs défunts des mausolées de marbre, et dans lesquels ils déposent pieusement les témoignages de leurs objets favoris, parfois réalisés en perles de verre. Ces monuments sont toujours impeccables, quel que soit le moment de l'année où le visiteur se rend au cimetière. Ils offrent à leurs disparus la résidence qu'ils n'ont pas eue de leur vivant. C'est très émouvant de voir le culte que les "gens du voyage" rendent à leurs disparus.
Clisson et son château étaient au programme, mais la fatigue a eu raison des jeunes, qui en avaient peut-être assez de la culture. Nous nous sommes cependant arrêtées sur la butte Ste Anne où le jeune Jules Verne, assis sur un banc, rêve aux lointains horizons qui seront le sujet de ses livres futurs.
Joyce n'a jeté qu'un regard distrait aux peintures murales des Acadiens dont l'une représente le départ de Nantes de ces malheureuses populations chassées du Canada par les Anglais, qui allaient refaire leur vie en Louisiane, et dont elle nous avait fait découvrir à St Martinville la grande fresque de leur arrivée aux Etats Unis. On les appellera plus tard les Cajuns.
De retour à la maison, Joyce s'est attelée à remettre en ordre géographique sur la porte de mon frigo les 50 magnets des states des USA quelque peu dispersés par des petites mains impatientes... Je n'ai pas osé lui dire que les 8 états que je ne connais encore pas restent sur une liste d'attente, tout en bas...
Rendez-vous est pris pour juillet prochain où, si tout va bien, nous partirons tous (les huit + Chris + moi) en Alaska… ce qui me permettra de faire prendre l'ascenseur au magnet correspondant !