Là où le soleil brille toute la nuit !

5 juillet 2013

Là où le soleil brille toute la nuit !

8 juin 2013 – Nantes – Paris - Rotterdam

Ce n’est vraiment pas la grande forme pour entreprendre un tel périple et pour la première fois de ma vie, je me dis que ce n’est pas raisonnable de partir seule aussi loin. Il faut dire que nous avons été nombreux à la maison depuis le 28 mai… Mon fils Pierre est venu me conduire à la gare et jusqu’au quai 8 où il n’y a pas de rampe, seulement deux escaliers à gravir, et sans lui, j’aurais dû demander de l’aide pour hisser mon sac jusqu’au TGV. A Montparnasse, le taxi Mercedes est conduit par Cherif un Algérien Kabyle qui se dit chrétien comme, me dit-il, la plupart des Kabyles. Il est protestant comme l’était son père et Jésus est son grand homme. C’est bien la première fois qu’on me parle de religion dans un taxi ! Il arrondit le prix de la course de 25 à 20 € et porte mon sac jusqu’au parvis de la gare du Nord. Le temps me semble long avant que le numéro du quai où prendre le Thalys ne s’affiche sur le tableau, mais la grande foule des voyageurs qui attendent dans le hall s’ébranle en même temps que moi dès qu’il apparaît. A l’entrée de chaque voiture, un(e) employé(e) multilingue vérifie que chaque voyageur est dans la voiture qui le conduira où il faut, car j’ai cru comprendre que notre train a 3 terminus : Anvers, Rotterdam, Amsterdam…

Le Thalys rouge part avec retard et on y parle essentiellement flamand. A Rotterdam le conducteur du taxi me parle de Beatrix qui vient d’abdiquer et il est surpris de voir qu’une Française connaisse la dynastie néerlandaise depuis la reine Emma régente, puis sa fille Wilhelmine, reine durant l’Occupation, Juliana et enfin Beatrix… qui est le big boss de Shell et va pouvoir tranquillement dépenser ses sous maintenant qu’elle a quitté son job ! Quatre générations de reines et enfin Wilhelm Alexander, un roi… pour la première fois depuis près de 130 ans auquel succèdera l’aînée de ses trois filles…

Huit km séparent la gare du quai où, près d'un superbe pont suspendu est amarré le bateau « Rotterdam », et le compteur affiche la course à 29 €. Plus cher qu’à Paris ! C’est que les taxes sont très élevées en Hollande m’explique le chauffeur, mais je saurai au retour qu’il a salé ma note de 10 €.

Sur le quai au pied du navire, un jeune homme s’est saisi de mon sac et m’invite à me présenter au staff d’accueil, tandis qu’il ira transporter mon bagage jusqu’à l’embarquement. Tout va vite et ma cabine 2506 (fastoche : 25 juin anniversaire

d’Antoine). Elle est sur le « main deck » le pont principal qui avec les ponts 1 et 3 abritent les cabines populaires. Je suis tout à l’avant, la deuxième de la coursive, mais à l’intérieur, donc moins chère que celles sur l’extérieur avec grande fenêtre. Je ne ferai qu’y dormir… Une bouteille de "champagne" en français dans la carte jointe (mais italien) m'y attend. Je mettrai une semaine à liquider cet ersatz qui ne peut tromper une Française !

Rotterdam est au fond d’un lacis de bras de mer et il faudra plus de deux heures

et demie au bateau pour gagner la haute mer. Mon sac attend à la porte de la cabine mais il manque ma sangle qui ne sera pas retrouvée sans doute restée accrochée à un autre bagage. Sont à mettre sur la liste des oublis mes jumelles, la crème solaire, mes lunettes de soleil et un peu de détergent pour les petites lessives...

Nous sommes trois Français sur le bateau et le responsable du bureau

m'a demandé si je souhaite les rencontrer. C’est non ; on se verra peut-être, mais si je parle volontiers à tout le monde, je ne cherche pas à nouer de connaissances nouvelles.

Danka et Petri sont mes voisines de table dans la grand salle à manger : Néerlandaises, ces deux amies voyagent beaucoup.

Petri a d’étonnants yeux clairs. Elles parlent de leur croisière en Alaska au cours de laquelle elles ont fait le tour de la calotte glaciaire, ont visité Mourmansk et Arkhangelsk entre autres choses…

Il y a deux formules : seating ou open seating. Dans la première, vous êtes à chaque fois à la même table avec les mêmes convives, comme sur le Princendam. L'open seating a l'avantage de vous faire aléatoirement rencontrer chaque jour des gens différents et c'est ce que j'ai décidé de privilégier.

Posté par bourlingueuse à 18:59 - Commentaires […] - Permalien [#]