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La Bourlingueuse
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23 août 2012

Sale journée à Key Largo

Samedi 19 mai

Nous n’avons pas pris le temps de voir Naples (ici on prononce Népôlss)… et nous sommes prêts pour un embarquement dans les Everglades. Dans un premier temps, j’ai pensé rester à terre tant le souvenir décevant de ma « première fois » en septembre 2001 est resté vivace. Et puis, n’ayant pas voulu faire

Pilote

Avant

bande à part, j’ai pris place dans l’air boat, sorte de plateforme équipée d’une hélice d’avion encagée, qui peut accueillir une vingtaine de passagers. Le beau pilote qui va conduire notre engin depuis un siège en hauteur est un (encore) jeune Indien séminole qui hélas ! a laissé ses plumes au vestiaire : il est vêtu comme un ranger qu’il est peut-être… Après tout, les Everglades sont parcs nationaux. Le driver a fait ronfler le moteur après

Everg 1

huit

avoir fourni à chacun des bouchons d’oreilles. S’il conduit d’abord sagement, rasant l’eau des canaux bordés d’arbrisseaux puis entre des haies de roseaux, il ose vite des dérapages hardis dès que l’étendue d’eau le permet où il fait des « huit » de virtuose avant de stopper pour expliquer la vie des marais et la richesse de leur faune. Il parle aussi des terribles dégâts que font les serpents venus d’Asie dans les bagages des touristes et relâchés

parapluie

téléphone

dans la nature lorsqu’ils deviennent trop encombrants. Ils se sont multipliés et pire… sont très dangereux.

Nous sommes ici dans les marécages d’eau douce avec leur végétation spécifique de roseaux, cyprès, et l’eau abrite des écrevisses, des alligators et de nombreuses espèces de poissons. Des crotales hantent aussi ces lieux. Plus près de la côte Ouest s’étend la mangrove aux

mouillée

ecran opaque

eaux saumâtres qui n’est pas au programme de la journée, où la végétation et la faune qui l’habite sont très différents. Trop sollicité pour les glissades et dérapages contrôlés, le moteur noyé refuse de repartir. Après de longues minutes pendant lesquelles notre Indien continue de parler, et malgré ses sollicitations pressantes, le moulin en grève ne tousse même plus ! Heureusement, son téléphone cellulaire a permis au pilote de faire venir un bateau de secours qui ne tardera pas, mais le ciel qui menaçait depuis le départ ouvre ses écluses, pendant que ceux qui en sont munis ouvrent… leurs parapluies ! Les visiteurs réembarquent avec l’espoir de

séchoir $

séchoi 2

revenir se mettre au sec, mais notre Indien  impavide veut leur en donner pour leur argent et le circuit se poursuit sous une pluie battante qui transperce jusqu’aux os et pénètre dans les sacs où vont mariner passeports et cartes postales, sans parler de mon appareil photo dont l’écran va vite devenir opaque de buée. Sauf quelques alligators qui se nichent dans les hautes herbes dans leurs endroits habituels, il n’y a pas grand-chose à voir. Nos compagnons de galère prennent la chose avec philosophie… en même temps qu’un bain de siège ! De retour à la voiture, seule Joyce ne se change pas, alors que les 3 Frenchies, font sans façons leur striptease sur le bord de la route. Les vêtements ne seront pas secs le lendemain ! Chacun étale ses trésors imbibés pour limiter les dégâts.

Vous avez dit « piège à touristes ? »… Normal, ils sont là pour ça !

florida

key west

Et si nous poussions jusqu’à Key West aujourd’hui ? La préposée du Visitors Center de Key Largo téléphone pour nous chercher un hôtel à Key West où il n’y a plus une chambre de libre, à cause du marathon. Chaque année en mai, on vient de partout courir les Cent miles des Keys, soit un marathon x 4 ! Pour finir, Joyce a fini par trouver un hôtel Holidays Inn ici… à Key Largo. Je n’ai plus osé reparler de mon petit et délicieux Indian Creek Hotel de Miami, espérant encore la surprise pour demain soir…

burger king

100 miles

Pas de Dennys, ni de Bob Evans dans les parages ; faute de mieux, nous atterrissons au Burger King, où l’accueil royal est à la hauteur de son nom par un personnel aux petits soins.

J’avais gardé des Keys un souvenir plus « marin » : il y avait moins de végétation cachant les rivages où de petites criques nous invitaient à la baignade, et surtout,

pont best

ponts

beaucoup moins de baraques coiffées de néons agressifs. Seul le passage des ponts laisse le regard s’égarer au loin, et les restes des anciens « bridges » servent maintenant de jetées aux pêcheurs à la ligne. Les marathoniens courent ou marchent à leur rythme et la logistique est omniprésente. La traversée du pont de onze miles me confirme que lors de mon premier séjour, nous étions allés beaucoup plus loin dans ce chapelet

KW1

KW2

d’îles qui dont Key West est le point final et le plus méridional des USA. Une tempête de fin de cyclone nous avait contraints à faire demi-tour avant Key West, qui est plus près de Cuba que de Miami !

Le Visitors Center de Key West est tout petit et bondé. Il y a bien un city tour, mais visiblement, Joyce n’y tient pas. Bernard reprend le volant pour parcourir quelques rues sans pouvoir stationner tant la foule est dense, ni prendre de photos intéressantes… Le site est bien décevant, alors que le mythe d’Hemingway est encore vivace. Si nous sommes passés devant, nous n’avons pas remarqué la maison coloniale qu’il habita un temps, sœur presque jumelle de celle de Zevalos en Guadeloupe. Il est 6 pm : si nous voulons être à l’hôtel vers 9 pm, il est temps de reprendre la route…

accident 1

accident 2

Un accident a soudain stoppé le trafic à la traversée d’un îlot. A deux cents mètres devant clignotent les feux de la voiture du shérif qui venait de nous dépasser, puis une seconde arrive encore, suivie d’une ambulance… de deux… enfin un hélicoptère se pose. Le temps a passé ; Gisèle est partie aux nouvelles. Lorsqu’elle revient, elle est admirative de la précision avec laquelle l’hélico s’est posé sur le pont, emportant un blessé grave installé dans

accident

une coque rigide. Elle a aussi vu les voitures encastrées face à face qui ont dû se heurter de plein fouet à grande vitesse sur ce pont à deux voies. Les ambulances sont repassées tous feux clignotants, puis les dépanneuses qui reviennent avec les épaves déchiquetées laissant deviner quelle a été la violence du choc. Il nous a fallu attendre autour de 90 mn avant de reprendre la route nettoyée sur laquelle nulle trace n’est visible… mais les Keys font 175 kilomètres et Key Largo où nous allons dormir, est la première des îles de l’archipel. La nuit est maintenant tombée et il bruine, mais le GPS a été programmé et il n’y a qu’une seule route… tout semble baigner…

Mais où sommes-nous donc embarqués ? L’hôtel aurait dû être à notre droite et nous voilà sur la route vers Miami… Le GPS nous ordonne de faire demi-tour… mais il n’y a aucune bretelle de sortie ! Par malheur, le voyant de la réserve du carburant s’est allumé, ce qui a pour effet immédiat de plonger Joyce dans une panique qu’elle ne peut dissimuler tandis qu’elle prie à mots muets. Avant tout, nous devons impérativement trouver une station-service, car si ma 205 peut encore rouler autour de cent kilomètres quand se réveille la loupiotte de carburant, l’appétit de la « Crown Vic » doit être apaisé aussitôt que possible, d’autant plus que Joyce, au bord du malaise, n’est pas loin de penser que nous sommes en perdition. Enfin une agglomération : nous ne savons absolument pas où nous sommes, et les deux stations-service sont fermées. Une 3e accepte la carte, et le carrefour proche permet (enfin !) de faire demi-tour sur plus de vingt kilomètres. Il est minuit quand, sous une pluie battante, il faut décharger les bagages, pousser le chariot jusqu’au fond du jardin et les hisser par l’escalier extérieur jusqu’au level 2.

 « Dreadful day » = épouvantable journée…

La pire de ce voyage : c’est ainsi qu’elle restera dans nos souvenirs au point d’en avoir fait le titre de ce carnet. Demain est un autre jour… disait déjà Scarlett O’Hara, et c’est mon anniversaire.

histoire keys

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Clin d'oeil à l'intention de Chèvrefeuille : ne fais pas de malaise ! Je ne suis pas Stevenson...

Pendant cinq siècles les Keys de la Floride (où l’Atlantique, le Golfe du Mexique et les Caraibes se rencontrent) ont été une route importante pour les navires autant qu’un lieu où se reposer. Depuis l’époque de Christophe Colomb  jusqu’au début du XXe siècle, les îles des Keys ne pouvaient être atteintes que par la mer. Les profondes eaux bleues des Keys ont été une route maritime pour passagers et cargaisons se déplaçant vers ou depuis les Amériques, les Caraibes et l’Europe. Tout au long des  récifs superficiels, des hauts fonds, îles et cotes qui bordent les voies de navigation au large des Keys, des milliers de navires se sont échoués, se sont brisés ou ont coulé.

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Commentaires
M
Mais elle est très bonne ta traduction en français, Gwen ! Seule remarque, mais est-ce moi qui ai raison? , j'aurais écrit: les profondes eaux bleues des Keys "étaient"....<br /> <br /> <br /> <br /> Je t'embrasse
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N
Bonjour Gwen<br /> <br /> Bon dimanche bien sur, le mien est plein de vent, ceux là ne sont pas mes préférés !
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E
je remonte dans ton blog sur tes différentes notes! moi qui n'ai pratiquement jamais voyagé (ou si peu que celà ne peut pas s'appeler un voyage!) je suis impressionnée! je lirais tout, petit à petit en prenant mon temps! de bons moments de détente en vue!!!tu décris et explique bien!
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L
Liliplume n'a pas de blog ? Mais si les copines !!<br /> <br /> <br /> <br /> quelle aventurière tu fais !! Ce voyage doit être passionnant !
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M
tu aimes vivre dangereusement!même si tu m'offres le voyage!!!!!!!!!!!!!! je n'y vais pas même si tu me payes en plus! mais là avec le "bateau" qui tombe en panne, et la pluie en option...laisse béton...vous êtes tous très courageux, mais ça fait des souvenirs que tu peux nous raconter...si bien que je m'y crois, tu vois comment je voyage moi...derrière mon écran...? lol...<br /> <br /> Sinon Liliplume n'a pas de blog mais tu peux lui écrire ou bien tu vas chez" le Goût des autres" elle y va souvent...bon samedi. kiss.
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