Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Bourlingueuse
La Bourlingueuse
Publicité
La Bourlingueuse
Derniers commentaires
Archives
8 octobre 2011

Ushuaïa et Punta Arenas

DSCN4034J'ai enfin le point final à mon ultime carte de Bretagne ! Laissez-moi vous raconter car vous l'avez oublié. En 1962 au cours d'un séjour à Paris pour l'achat de mes premières lentilles cornéennes, nous avions visité le Musée de la Marine (où notre jeune fils Hervé 4 ans s'était assis sans complexes dansl'Hérétique, le canot d'Alain Bompard. On y vendait des reproductions de cartes du Grand Siècle de Louis XIV (la Méditerranée en 3). Notre jeune budget ne nous avait permis que l'achat d'une seule d'entre elles. Dès cet instant, j'ai décidé que j'en reprendrais l'idée pour la Bretagne. J'ai attendu 47 ans... mais j'en enfin pu terminer la toute première, le brouillon en quelque sorte, et j'ai offert toutes les autres, améliorées au fil du temps. Cette dernière, je l'ai enfantée dans la douleur, car ma vue a considérablement baissé pour faire les détails nécessaires aux petits personnages et pour écrire les noms géographiques. Rien ne m'obligeait à faire cette sixième et dernière... Faut-il croire que j'aime à me faire des misères ?  


Coup d'oeil sur Ushuaïa la ville qui se dit la plus au Sud du monde...

 43 – Ushuaïa & Canal de Beagle : sur le chemin du retour

Mercredi 16 février 2011

DSCN0982Me voici donc revenue à Ushuaïa, le trou du cul du monde ainsi que l’appelle si joliment notre grand poète Olivier de Kersauzon… Peu de choses semblent avoir changé : la petite ville a sans doute grandi, mais ce que l’on en voit me semble familier après huit ans…  (ou neuf ?). Elle a été bâtie par des criminels argentins emprisonnés dans ce qui était alors le pendant dDSCN0988es Iles du Salut à Cayenne, et d’où il était impossible de s’évader. Les forçats coupaient le bois des forêts environnantes et devaient en construire les maisons. Le camp a été supprimé depuis plus de cinquante ans.

Le cruiser flambant neuf d’une Cie australienne est amarré à côté, et sa coque sombre fait un miroir devant lequel je pose, photographiant mon reflet tandis que Joyce, pressée, est partie devant.

DSCN1004DSCN1009J’ai retrouvé le port tel qu’il était et j’aimerais refaire la photo du panneau Ushuaïa fin del mundo. Nous sommes allées au Bureau du Tourisme et j’ai demandé où il est : plus loin à droite… Joyce souhaite visiter la cathédrale qui est à gauche. Après une petite trotte, la crispation de ma jambe a repris du service et je souffre à chaque pas. La petite Ste Thérèse de Lisieux dont la statue est accrochée dans la nef devait regarder ailleurs puisqu’elle n’est pas intervenue.

Je n’ai pas renoncé à mon idée ; nous sommes revenues dans la rue principale et je reconnais une boutique de chocolats où Christian avait acheté de quoi DSCN1002DSCN1024nous régaler, et aussi le restaurant où, avec les copains nous avions mangé du crabe en compagnie d’Aquiles, le guide péruvien de notre tout premier voyage en Amérique du Sud, rencontré par hasard dans les rues d’Ushuaïa : il nous avait plus tard rendu visite à Nantes. Le chauffage fonctionne dans les magasins (ben oui, c’est le plein été à Ushuaïa !). Je claudique, mais je tiens bon, toujours à la recherche du panneau sur le port.

- Si on prenait un taxi ? propose Joyce

DSCN1035DSCN1049On va chasser le taxi au coin de deux rues, chacune guettant dans la sienne.

C’est José qui s’est arrêté, mais il a bien du mal à comprendre l’espagnol que lui parle Joyce. Elle tente d’expliquer où je veux aller, mais il ne sait pas de quoi elle parle : il finit par nous emmener à sa station où quelqu’un parle anglais, et nous sommes enfin parvenue devant le panneau de mes désirs, qui est toujours DSCN1051DSCN1062à la même place. Joyce veut renvoyer le taxi, mais je propose de payer un supplément pour qu’il nous emmène faire un tour.  Il nous a sorties de la ville et nous avons pris un chemin côtier où l’idée m’est venue de lui demander du sable, ce qui intrigue José. Port Williams est en face, encore plus au Sud qu’Ushuaïa… mais un camp militaire chilien, est-ce que ça compte vraiment ?

Nous avons fini par faire comprendre à José que ce n’est pas de DSCN1064DSCN1071l’agua que je veux, mais du sable… sand… Il finit par comprendre : « arenas ? ». Ca yest, il nous emmène à la plage ! Mais il y a loin de la route à la plage, et c’est lui qui propose de descendre ! Ca vaut bien les 5$ qu’il retrouve sur son siège. Il est prêt en plus à continuer la balade, mais Joyce est pressée de rentrer, même s’il reste encore du temps avant l’appareillage.

 Une dernière photo sur le port après l’achat de casquettes Antarctica et quelques cartes postales. Je tire la jambe, impatiente du jacuzzi, pendant que Joyce file devant, impatiente de sa bière ! A chacune ses plaisirs… Je marine en regardant Ushuaïa s’éloigner. Je n’y reviendrai pas puisque je n’ai pas cueilli et mangé les baies violettes dont j’ai oublié le nom et qui nous faisaient les lèvres et la langue noires !

DSCN1097DSCN1080Le Crow’s nest est le lieu idéal pour admirer les fjords et glaciers du canal de Beagle (le plus grand cimetière de bateaux au monde : plus de 300 gisent par le fond. Les glaciers qui se déversent dans le bras de mer ne se mêlent pas aux eaux marines. Je m’y suis installée à temps pour avoir pu choisir une place, d’où du 12e étage, comme les autres, je domine la situation en suivant sur la carte qui nous a été offerte la progression du bateau. Mais tout le monde n’est pas intéressé par ce qui se déroule sous nos yeux. DSCN1094DSCN1104Lorsque c’est la « happy hour » c’est la ruée au bar (pensez ! deux consommations pour le prix d’une). Car sur le bateau, l’alcool est payant ; d’autres passagers sont plongés dans la lecture ou font des sudokus, levant les yeux de temps en temps. Comment peut-on être blasé à ce point ? L’APN est un outil précieux pour garder vivaces toutes ces beautés, d’autant plus que le ciel s’est couvert de nuages (la Croix du Sud n’est encore pas pour ce soir !) mais le soleil qui perce donne une lumière magique au décor, DSCN1118DSCN1123et je savoure à petites goulées ces moments exceptionnels. 

Je suis restée jusqu’au bout avec seulement quelques autres « fêlés », n’acceptant de descendre dîner à l’heure que pour ne pas retarder le service de nos adorables Arip et Yoyat qui travaillent 11 heures chaque jour de la semaine 10 mois par an… J’y arriverai habillée telle que je suis, en jean, mais vêtue d’un T-shirt  rose dragée qui compense le négligé d’en bas. Même les DSCN1125jours « smart casual », chacun fait l’effort d’arriver pimpant, mais ce soir, c’est à prendre ou à laisser : je reste en « après-midi » et j’ai de bonnes excuses. Bien qu’étant arrivée à 8 heures tapantes, tout le monde est déjà là, sauf Diane qui est sur mes talons. Et toute la tablée sait combien j’ai acheté de casquettes, de quelle couleur… et comment j’ai pu rapporter du sable de Ushaïa !

Réunion à 9.30 h avec Annett, la jeune « officière » avec laquelle nous devrions observer les étoiles… si le ciel était clément, mais les nuages cacheront nos belles stars.

44 – Punta Arenas & Détroit de Magellan - Chili

Jeudi 17 février 2011

DSCN1142DSCN1141Il nous a été remis hier soir une fiche à remplir et signer sur laquelle nous devons nous engager à ne faire entrer sur le territoire du Chili ni plante, ni graine, fruit ou végétal quelconque. Enfreindre cette interdiction sera considéré comme un crime. Ce qui me remet en mémoire qu’au cours d’un précédent voyage, un certain melon avait été si bien dissimulé par les copains, qu’il avait échappé aux mains fouineuses et aux yeux investigateurs de la douanière fureteuse. Ah ! ces Français… toujours prêts à l’indiscipline !

Dès 6 h la pendulette a sonné mais j’ai fait de la résistance… alors je me suis rendormie… A mon réveil, j’ai encore une grande heure devant moi avant le départ de la visite de Punta Arenas. La ville compte 150.000 habitants et se veut la « most southern city » au monde. Vous saisissez la nuance ? Ushuaïa est certes un peu plus au Sud que Punta Arenas, mais ce n’est pas une « city », à peine une petite ville… Les querelles de clochers sont même arrivées jusqu’ici !

DSCN1143DSCN1256La jeune femme qui va nous piloter est une Colombienne qui a épousé un Chilien qu’elle a suivi jusqu’ici. Elle nous apprend que la température moyenne en été de la ville est 7°, mais elle peut monter jusqu’à 22°. L’hiver, les ménagères n’ont pas à se soucier du congélateur !

Je n’ai pas saisi si les chiffres suivants concernent tout le Chili : Catholiques = 80% ; Protestants divers et orthodoxes  = 5% ;Mormons =   150.000 personnes ; Hindous = 1%  … pas de Musulmans ni de Juifs recensés…

Comme à Ushuaïa, beaucoup de visages ont les caractéristiques indiennes des premiers habitants de la Terre de Feu, les Alakalufs entre autres. Le musée montre bien les indigènes tels que Magellan les a découverts en 1520, vivant sur leurs pirogues, le corps enduit de graisse et vêtus de peaux de bêtes. Puis les prêtres sont arrivés évangéliser avec plus ou moins de bonheur. Par la suite, l’Eglise est devenue omniprésente et a peu à peu pris les rênes de la nation. Les grands hommes du pays ont été des religieux, et Dom Bosco est une figure qui a compté dans ce pays.

DSCN1154Le musée expose deux têtes réduites : difficile de réaliser qu’elles ont été des êtres humains. Grosses comme une orange, cheveux et barbe hirsutes, l’une d’elles a appartenu à un homme jeune, l’autre à un vieillard. Ces pièces de musée ont vécu, aimé, souffert, et sont mortes, peut-être tuées par un rival ou un ennemi…

 Outre l’évocation des premiers habitants, le musée est très fier d’exposer en détail le nouveau virage technologique du Chili, devenu un des principaux producteurs de méthanol.

DSCN1158DSCN1160Allons faire un tour chez les morts. Oh ! pas n’importe lesquels ! Ceux-ci étaient le dessus du panier et ils sont dans des mausolées de marbres divers à l’architecture recherchée et parfois grands comme des maisons. Ce sont les dernières demeures de richissimes familles de la ville… qui ont quand même fini par mourir ! Riches… mais morts ! Et si on vient les voir, ce n’est pas pour leur déposer une fleur, mais parce qu’il n’y a pas grand-chose d’autre à visiter à Punta Arenas où il n’y a pas de zoo ! Ainsi passe la gloire du DSCN1164monde… Même les Grimaldi de Monaco ont des cousins qui ont une maison dans ce cimetière…

DSCN1180Nous avons fait une halte sur le promontoire qui domine la ville et ses maisons  aux teintes vives et contrastées dont les toits multicolores ont le Strait de Magellan pour toile de fond. Nous sommes passés plusieurs fois dans les mêmes rues du centre où sont bâtis des immeubles à l’architecture parisienne.

 L’étape suivante est la maison d’un opulent homme d’affaires qui s’est fait construire cette maison en 1903 par un architecte français qui n’a DSCN1237DSCN1215DSCN1205pas lésiné. Elle est devenue un musée depuis que son propriétaire en habite une autre dans le cimetière déjà cité. Une partie de la maison est restée telle qu’elle était à l’origine, avec tous les éléments du confort moderne en avance sur son temps, mais le sous-sol est consacré à l’art où des peintres y exposent. Une autre aile encore a Magellan pour vedette, et des conditions de navigation de l’ancienne marine à voiles. Même des bouteilles recouvertes de sédiments ont été remontées d’une épave, et sont les rescapées du naufrage où leur propriétaire a peut-être laissé sa vie ?

DSCN1248DSCN1249Près de la petite, mais adorable cathédrale blanche et rose, au centre de la Plaza Mayor se tient un marché artisanal où l’on tente sans rire de vous vendre du pur 100% acrylique pour de l’alpaga ! Joyce s’est fait avoir qui a acheté un châle à  25$ pour lequel elle a laissé 30$. Je lui ai dit qu’ainsi, elle encourageait fraude et mensonge. Ce sont nos guides des précédents voyages qui nous avaient mis en garde. L’alpaga est très léger, hors de prix, et on ne le trouve pas sur les marchés à touristes. Mais le châle grenat est très joli et la tiendra au chaud, alpaga ou acrylique !

DSCN1313Le Prinsendam a quitté Punta Arenas à 8 h dans un flamboyant coucher de soleil, mais c’est juste l’instant où nous commençons à dîner… La journée devrait être belle demain pour voir les fjords patagoniens. Mais qu’est-ce qui est arrivé aux convives de ma table ? Les voilà partis dans des discussions auxquelles je ne comprends rien tant ils parlent vite, sauf quelques mots saisis au hasard, et Diana, qui pourrait m’aider à suivre, est visiblement malade… J’ai quitté la table dès le dîner fini sans que personne ne s’en aperçoive ou presque. Plus tard dans la cabine, Joyce a minimisé la chose disant que c’était de l’état de santé de Marilyn qu’il était question. J’ai répondu que la prochaine fois qu’elle viendra à Nantes, que penserait-elle si ma famille et moi-même passerions une soirée entière à ne parler que français devant elle ? Demain soir, à table, je mets les pieds dans le plat. Nous n’avons plus reparlé de l’inconnue du Pinnacle ; une fois mon fiel jeté, je considère que l’incident est clos, je n’y reviens jamais plus.

 Le show d’Andi commence par une démonstration magistrale de percussions, mais que ça fait du bien quand ça s’arrête ! Ce diable d’homme a heureusement d’autres cordes à son arc, et en particulier un xylophone aux lamelles en bois comme à l’origine, et dont il joue à une stupéfiante vitesse (1.250 strokes/minute). Il chante aussi, est-il besoin de préciser, joue d’une mini-guitare dont il tire des sons hawaïens, puis d’une trompette achetée au rabais par Internet ‘dit-il), et enfin de deux saxos à la fois… Un vrai showman, qui s’agite sur scène comme un lutin !

La salle est debout pour l’applaudir.

 

 

 

 

           

 

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Ushuaia, ce n'était pour moi qu'une émission TV; j'ignorais qu'il existat une ville de ce nom. <br /> Mais je ne suis pas "bourlingueur" et pas trop marin; je préfère le plancher des vaches et les cîmes aux flots.<br /> Les têtes réduites m'ont rappelé des momies que j'avais vues, hors cercueil et bandelettes, au château de Lunéville; l'une d'elles m'avait étonné par sa magnifique chevelure noire ondulée.
Répondre
L
Je n'ai pas le temps aujourd'hui de lire cet article mais je vais y revenir....Néanmoins je ne peux pas quitter le blog sans t'avoir dit mon admiration pour ta carte. Je suis persuadé que reproduite elle ferait le bonheur des amoureux de la Bretagne dont je suis.Je reviens rapidement pour "voyager" au bout du monde.
Répondre
M
hello Gwen, un bonjour de ta filleule du Québec ! la petite sorcière gentille que tu avais baptisée, te souviens tu ? Amitiés d’Amérique du Nord !
Répondre
D
Tout d'abord, bravo pour la carte ! C'est du beau travail. <br /> Les hommes-orchestre sont toujours assez fascinants. Avec les instruments dont nous disposons aujourd'hui, la tâche est un peu moins difficile, mais les vrais de vrais, comme celui que tu as entendu, sont ahurissants. De plus, quand on les regarde jouer, ils ne donne pas du tout d'impression de difficulté...<br /> Bonne soirée, à bientôt...
Répondre
M
Bonjour ma chère Gwen <br /> Oui c'est vrai comme dit notre amie Noisette ,c'est une belle balade au bout du monde mais comme dit aussi notre grand ami Tiot ,je n'habiterais pas là bas c'est sur <br /> Mais j'apprécie d'autant ton reportage <br /> Merci mon amie pour ton super com qui m'est allé droit au coeur <br /> Je te souhaite une bonne journée<br /> Gros bisous<br /> Méline
Répondre
Publicité