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La Bourlingueuse
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13 août 2011

Ilhéus - Brésil

25 – Ilhéus – Brésil

Samedi 29 janvier 2011

 

Je dors encore profondément lorsque Joyce revient tout heureuse me dire que notre voisin de cabine étant malade, son épouse propose de me donner son ticket pour participer à la visite de la ferme de cacao.

La douche expédiée et le breakfast oublié, je suis à l’heure dite au lieu de rassemblement où je retrouve notre grande voisine (pas loin de 1,90 m) que je remercie de sa proposition. Je note au passage, puisque c’est son propre ticket que j’ai en main, qu’elle porte le nom d’une ancêtre de Jacques mon mari dans les années 1680, Elisabeth Merle… Avery étant le nom de son mari à elle, elle est donc l’homonyme de l’aïeule charentaise, et ajoute qu’elle pense avoir des ascendances françaises.

DSCN9601DSCN9596Comme à Bahia, une énorme matrone accompagnée d’une adolescente en robe accueille les voyageurs et se fait photographier avec décontraction, sa jupe à armature gonflée par le vent. Plus loin, une jeune femme pressée et enturbannée de blanc me sourit en passant.

Le bus semble sortir des usines Mercedes Benz et pour une fois l’air conditionné est agréable. La ferme est à une quarantaine de kilomètres d’Ilhéus, et le guide, qui articule parfaitement parle un anglais que je comprends aisément. Ilhéus est la capitale du chocolat, dont les premières graines furent apportées des Antilles, et l’esclavage a donné la main d’œuvre nécessaire à l’exploitation intensive des cacaoyers et permis ainsi aux planteurs de s’enrichir Jusqu’il y a une quinzaine d’années la ville était sous la coupe d’une mafia qui contrôlait tout, depuis l’Administration, la Justice, et jusqu’à l’Eglise… Lula a permis de changer tout cela et le pays lui en garde une infinie reconnaissance.

DSCN9616DSCN9614Une jeune femme souriante nous invite à la suivre ; la visite de la ferme, la plus ancienne de la région, commence par celle de la minuscule chapelle autour de laquelle sont plantés quelques orangers et citronniers. Les fourmis attaquent dur ceux qui sont en nu-pieds !

P1010004En cortège, l’un suivant l’autre, nous sommes invités à nous réunir autour d’un cacaoyer, qui porte ses cabosses sur le tronc. D’un habile coup de coutelas, un fruit est ouvert et chacun peut goûter à la pulpe qui entoure la graine. C’est douceâtre et sans goût. Dans un hangar, les graines sont mises en fermentation, puis séchées… ou bien l’inverse ; j’ai dû avoir un instant où j’ai fermé mes écoutilles. La maison du planteur est devenue un musée où il nous sera offert un verre de jus frais de cacao, à l’aspect laiteux par deux DSCN9623DSCN9641jeunes filles vêtues. Le mobilier est semblable à ceux des plantations de Louisiane et sur le chevet dans la chambre du maître est posé un livre d’André Maurois !

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La visite de la ferme est terminée. C’est tout ? Ben… oui !  A quelques kilomètres, nous devrions nous arrêter dans une fabrique de chocolat, mais la réalité est plus prosaïque : nous ne verrons rien des ateliers, mais seulement le magasin néo-suisse de vente où les prix sont prohibitifs. Bien sûr, il s’agit de la Rolls des chocolateries, la plus réputée du Brésil. Les 20$ que j’ai changés en réaux me permettent d’acheter à peu près 350 g d’assortiment, que j’ai mis au réfrigérateur en espérant ne pas les oublier au moment du départ !DSCN9672

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Notre virée se prolonge par un tour en ville jusqu’à la cathédrale St Jorge, le plus ancien édifice d’Ilhéus, que nous verrons de l’extérieur car elle est fermée en ce samedi après-midi. Le bar Vésuvio est un lieu réputé de la ville, car aux temps de sa prospérité, les planteurs s’y retrouvaient pendant que leurs pieuses épouses se rendaient à la messe dans la cathédrale voisine. Pendant le temps de l’office, ils empruntaient un passage discret qui leur permettait de retrouver les pensionnaires de la maison close attenante. L’un d’eux, cependant à tour de rôle se sacrifiait pour faire le guet dehors et une statue est aujourd’hui assise à la place qu’il occupait…

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DSCN9697La maison de Jorge Amado, le grand écrivain brésilien est à deux pas, et nous y faisons une rapide incursion en longeant un  passage au mur carrelé d'azuleros. La chaleur est insupportable et c’est avec plaisir que je laisse Joyce en compagnie du couple dont le mari me demande si je parle français, et qui a ajouté « Bonsoir Mad’moiselle » à son vocabulaire. Que dire de cette journée ? Je n’ai heureusement fait aucune dépense pour payer ce tour décevant qui ne m'a rien appris, et qui vaut 89 $ (60 €). Les Brésiliens ont trouvé le filon avec les touristes US. Les deux sœurs Ann et Joey, ont comme chaque jour, pris un taxi qui les a conduites dans une autre ferme de cacao que connaissait bien le chauffeur, ont vu bien plus de choses que nous, ont visité une autre fabrique de chocolat où elles sont entrées dans l'atelier et pour un prix raisonnable, pu se faire plaisir à la boutique. Elles ont visité la ville, se sont arrêtées dans une pharmacie, ont vu le marché… bref elles en ont eu pour leur argent ! Le réal vaut 0,6 $, et elles ont payé 100 réaux pour trois heures, soit 30$ chacune. Nous sommes loin du prix payé par Elizabeth ou Joyce! Mais cette dernière se sent "en sécurité" dans le bus officiel prévu pour l'excursion, et pense que je suis bien imprudente de "prendre des risques" en proposant autre chose.

Au détour d'une coursive, je croise Ronnie qui s'apprête à annoncer le premier service avec un instrument à percussion dont j'ai oublié le nom. Avec son habituel sourire, Il joue rien que pour moi... et vous en profiterez aussi !

 
Ronnie

 

L'extravagante lady est, pour une fois, déjà dans les bras de l'un des danseurs sur la piste de l'Ocean Bar... Habituellement, ce sont ses nuits qu'elle consacre à sa passion : la danse. On sent ses partenaires très respectueux et un brin compassés, se tenant le dos raide.


La lady et le taxi-boy

 

 Le joueur de ukulélé est plein d’humour et ne se prend vraiment pas au sérieux ! Il a commencé par dire avec les larmes aux yeux et de l’émotion dans la voix, que son instrument venait de son grand-père qui, sur son lit de mort… le lui avait vendu ! Mais je l’ai bien eu, dit-il avec un clin d’oeil, je lui ai fait un chèque… Ils étaient si pauvres dans sa famille que pour ses 10 ans, sa mère n’avait pu acheter qu’un demi gâteau, qu’elle a mis devant un miroir avec 5 bougies ! Il a aussi raconté que son père GI avait connu une French girl, mais je n’ai pas compris la suite, la salle étant écroulée de rire, et Joyce incapable de m’expliquer la chute de l'histoire…


Le ukulele du grand-père...

 

26 – Atlantique – en mer

                Dimanche 30 janvier 2010

               

                A la piscine où je retrouve Georgette la Canadienne d’Ottawa mais qui parle français depuis qu’elle vit à Montréal, quelle prononce à l’américaine avec le « t »… comme ça s’écrit. Nous évoquons les maisons de retraite au Québec, relativement chères comparées à celles des USA financées par des mécènes. Mais le système de sécurité sociale y est bien meilleur et elle ajoute que pour rien au monde, pour cette raison, elle ne voudrait vivre aux Etats-Unis.

                DSCN9735On prépare le Carnaval à bord pour marquer la veille de notre arrivée à Rio de Janeiro. Tout leDSCN9730 personnel est costumé et certains passagers qui ont prévu le coup, ont apporté avec eux des masques, des loups, des plumes et ornements divers… Même nos serveurs sont encombrés de manches bouffantes qui les gênent dans leur service.

                Traversant le casino, j’ai aperçu Geri en tête à tête avec un baDSCN9724ndit manchot, si concentrée qu’elle ne m’a pas vue la photographier deux fois, malgré les flashes. Plus tard dans la soirée, elle m’a parlé un peu de sa vie de petite fille Noire à la Nouvelle-Orléans. Ainsi, lorsqu’elle allait avec sa mère consulter le médecin des pauvres du quartier, il y avait deux salles d’attente : une pour les Blancs, l’autre pour les colored people. Et les non-Blancs étaient reçus seulement quand l’autre salle était vide. Beaucoup de métiers leurs étaient interdits, secrétaire, infirmière… L’enseignement était envisageable, et c’est ce qu’elle a réussi. Elle est surprise que l’on connaisse en France Angela Davis, qui a revendiqué sa couleur et exigé les mêmes droits. Cela a aussi créé les Blacks Panthers, et une des ses élèves d’une quinzaine d’années lui a dit : « Je vous hait parce que vous êtes trop blanche ». Mais auparvant,, à l’Université, on la trouvait trop…  noire !  Pour elle, c’est incompréhensible qu’une Blanche se fasse bronzer. Lorsque j’ai évoqué ma belle-fille Dany qui aime à être bronzée, elle a eu du mal à me croire.               

                Demain lever 5.30 h afin d’être sur le pont pour assister à l’inoubliable arrivée à Rio de Janeiro.

       

        

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
P
avec l'histoire du grand père qui vend son ukulele<br /> j'aime voyager avec toi ,cela me change les idées car depuis le retour de Michel c'est la bagarre ,pour avoir des produits anti hémorragie et pour les faire perfuser ,on a fini aux urgences !La vie est dure pour les hémophiles ,comme si la maladie ne suffisait pas !Mais je ne perds pas courage et demain on continuera le combat <br /> plein de chaudoudous et prend soin de toi
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M
bonjour Blanche je me demande de ou tu tiens cette superbe forme tu es partout et apparemment infatiguable pour notre plus grand plaisir je te fais de gros bisous<br /> Marcel
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N
Coucou Gwen, je note que tu es toujours en vadrouille et que tu as toujours des récits truculents à partager avec nous, pour notre plus grand plaisir.<br /> Des bisous. Bonne journée<br /> Nicky
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