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La Bourlingueuse
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25 février 2011

L'île de Robinson Crusoe

Bon anniversaire à Florence !

 

48 – Océan Pacifique – en mer

Lundi  21 février 2011

Ciel et mer sont gris… La belle journée, c’était hier ! Le Culinary Center a aujourd’hui pour invitée une jeune « chef » Vénézuélienne à qui j’ai déjà parlé, et avec laquelle on ne va pas s’ennuyer !

Marisol Simon s’est dégoté un costume de groom, mais elle est coiffée d’un tambourin brodé et pailleté qu’elle a acheté à Istanbul. Nous avons cette chose en commun : rapporter un chapeau (voire plus) de chaque expédition… Elle va aujourd’hui nous donner la version sud-américaine du célèbre « fish’n chips » anglais : il s’agit bien entendu du cerviche, plus connu des jeunes enfants péruviens sous le nom de « lait de tigre » : un jus de citron/lime/orange/échalote/poivron/cive dans lequel va mariner le poisson cru (ou des crevettes). Le légume proposé est du plantain, sorte de banane verte à la peau coriace difficile à enlever. Je le sais d’autant mieux que Marisol m’a désignée pour être son assistante chargée de dépiauter le légume. Il s’agit ensuite de le couper en tranches d’1,5 cm d’épaisseur à faire frire dans de l’huile très chaude. Ces tranches dorées sont alors écrasées puis remises en friture, servies en couronne sur l’assiette autour de la coupe de ceviche : poisson/crevettes marinés.

Dean, qui s’était assis à côté de moi, a pris mon APN et photographié ma performance. Y aurai-je gagné un diplôme ?   

L’aquarelle du jour (un bananier dans un jardin tropical) me paraissait bien partie, et au final, j’aurais dû arrêter plus tôt ; ce que j’ai ajouté n’apporte rien de plus. J’ai finalement donné toutes les autres (sauf deux que j’ai offertes à Scottie et Joyce) pour la vente aux enchères qui devrait se dérouler dans quelques jours. Onze en tout, y compris les deux premières qui ne valent pas un clou. Je saurai enfin ce que je vaux… 

Ouvrant ce matin ma boîte « laposte », j’ai appris que le corps de l’un des deux étudiants disparus à 24 h d’intervalle en décembre à Nantes (quasiment à ma porte)  pourrait avoir été repêché en Loire. Depuis mon départ, j’ai beaucoup pensé à eux et surtout à leurs familles dans l’angoisse…

Lisant ce matin le New York Times digest, j’y ai trouvé ceci :

TEXAS POISED TO ALLOW HANDGUNS ON CAMPUS

Texas is preparing to give college students and professors the right to carry guns on campus, adding momentum to a national campaign to open this part of society to firearms. More than half the members of the Texas House have signed on as co-authors of a measure directing universities to allow concealed handguns. Supporters argue that gun violence on campuses such as the mass shootings at Virginia Tech in 2007 and Northern Illinois in 2008 show that the best defense against a gun man is students who can shoot back.

LE TEXAS PRET A PERMETTRE LES ARMES DE POING AU CAMPUS

Le Texas se prépare à donner aux étudiants et professeurs le droit de transporter des armes sur le campus, ajoutant un (mémorandum ?) à la campagne nationale pour ouvrir cette partie de la société aux armes à feu. Plus de la moitié des membres du Gouvernement du Texas ont signé comme co-auteurs d’une mesure donnant des directives aux universités de permettre les armes de poing non apparentes. Les partisans arguent que la violence armée sur les campus, telles que les fusillades de masse à l’Université Technique de Virginie en 2007 et au Nord de l’Illinois en 2008 montrent que la meilleure défense  contre un tireur est que les étudiants puissent répliquer.

Deux nouvelles affreuses le même jour. La première anéantit les espoirs que l’on pouvait encore garder, la seconde annonce que les morts sur les campus des USA n’ont pas fini de s’additionner…

The Rat Pack est constitué d’un trio masculin qui chante et danse comme un seul homme, ensemble et/ou séparément. Leur répertoire est choisi parmi les grands classiques des années 50/60… et leur parodie de Franck Sinatra et Dean Martin vaut son pesant d’humour !

Ma Belle n’apparaît pas, et cependant je peux assister au lever de la lune qui apparaît énorme à l’horizon, et dont les rayons se reflètent dans l’eau noire. Très vite, elle a disparu dans les nuages sombres qui couvrent le ciel. Je comprends mieux l’absence des étoiles ; je me suis trouvé un endroit du pont arrière 7 assez sombre pour permettre une bonne observation du ciel nocturne, d’autant que nous cinglons vers le Nord, et celles qui m’intéressent le plus sont logées au Sud !

Un homme est mort sur le bateau hier. Je l’avais remarqué sur son fauteuil roulant poussé par son épouse exaspérée par ses exigences constantes. Joyce sachant que, comme elle, la femme avait été professeur, avait été lui parler et cette dernière s’était longuement confiée. Le mari est pour l’heure dans la glace et sera incinéré à Valparaiso, où leur fille viendra la rejoindre sur le bateau. Et elles continueront la croisière… enfin libres ! Au moins, pas d’hypocrisie affichée.

Nous faisons route sur l’île de … Robinson Crusoé !

 

49 – Isla Robinson Crusoe – Chili

Mardi  22 février 2011

Vue depuis la cabine, l’île est un bloc de falaises abruptes, mais un môle au-dessus de rochers en permet l’accès. Un petit village est lové autour de la baie, et près de 500 personnes vivent là de l’exploitation du «tasty spiny lobster » sans que je sache à cette heure s’il s’agit de homard ou de langouste, mais spiny voulant dire épineux, je présume qu’il s’agit de langouste.

Trois îles constituent l’archipel Juan Fernandez : celle-ci la plus grande est depuis 1966 baptisée Robinson Crusoe, la suivante Alexander Selkirk du nom de ce marin écossais dont l’aventure a inspiré Daniel Defoe pour son roman, la dernière et plus petite enfin, Santa Clara. L’île sur laquelle vécut seul le rebelle Selkirk est celle sur laquelle nous allons poser le pied. Il y fut abandonné à sa demande en 1704, par un capitaine pas mécontent de se débarrasser d’un mauvais sujet. On lui laissa un mousquet, de la poudre, un couteau, des vivres, des outils de charpentier… et une Bible ! Il vécut là seul pendant quatre ans et quatre mois. Plus tard, en 1715, l’auteur Daniel Defoe en fit l’honorable Robinson Crusoe, héros survivant d’un naufrage.

Pendant la première guerre mondiale, le navire de guerre allemand Dresden fut coulé dans la baie où est mouillé de Prinsendam.  A cours de charbon, ses appels radio furent interceptés par les Anglais qui le poursuivirent jusqu’ici et le coulèrent en une heure. L’une de ses tourelles est maintenant sur le petit port, mais l’épave fait le bonheur des plongeurs qui s’y aventurent. Le futur amiral Canaris en était le second.

Il s’est mis à pleuvoir pendant la traversée en tender et Joyce renonce à poursuivre bien qu’elle se soit munie d’un parapluie. Je vais continuer seule l’aventure bien banale d’une touriste dans un lieu inattendu. Lorsque je lisais « Robinson Crusoe » dans ma lointaine enfance, j’ignorais alors qu’un authentique marin avait vécu là et qu’il était à la base du roman, même si la vérité a été largement édulcorée par l’auteur qui n’y est jamais venu. Me retrouver dans ces lieux qu’Alexander ne reconnaîtrait plus est tout de même troublant…

A l’entrée du port, trois personnages et deux enfants sont déguisés en pirates. Ils posent en toute simplicité et ne demandent rien : ils ne chassent pas le dollar, c’est juste pour le fun, car, évidemment, l’île fut investie au XVIIIe siècle par des pirates, autant Anglais que Français… Selkirk fut sans doute le premier résident du lieu, mais les marins se sont succédé au cours des siècles suivants. La première étape est d’acheter quatre cartes postales (pour mes kids et une pour moi) écrites sur un coin de table et postées dans la baraque des chilean correos, où le postier est quand même un peu débordé. J’ai pris un timbre supplémentaire sur lequel il a accepté d’apposer le cachet de l’île. Si elles arrivent à leurs destinataires, combien de temps leur faudra-t-il ? C’est la 7e que j’envoie à chacun.

J’ai flâné dans la rue, admiré des bouquets sauvages de lys rose pâle, regardé des maçons construire une maison à structure de bois, tenté une conversation avec le futur occupant de la sienne qu’il bâtit de ses mains, je suis entrée dans les deux minimarkets (en anglais sur la pancarte) où seuls des autochtones faisaient leurs achats, je suis allée voir la petite Vierge sous l’auvent de mosaïque qui lui a été consacré après le tsunami que l’île a subi il y a juste un an à 5 jours près le 27 février 2010. Il y a eu des morts et les dégâts ont été considérables dans cette petite communauté. Ils remercient la Vierge protectrice du Chili après cette épreuve, et le pape a envoyé sa bénédiction. Je n’ai pas gravi le chemin difficile et rocailleux qui mène au promontoire d’où Alexander guettait l’horizon, ni visité sa « cave » qui a dû bien changer en trois siècles, et où, s’il y a eu un jour du vin, il a été bu depuis longtemps… Wouarf ! wouarf !

La seule activité de l’ile est la pêche à la langouste, et un cargo est au port qui relie l’île à Valparaiso distante de 700 km, où nous serons demain pour deux jours.

Le percussionniste Andy Buenger nous a régalés au vibraphone tandis que la cantatrice Eve Sherrat a choisi pour cette soirée un répertoire plus jazzy. Sa voix naturelle a un extraordinaire vibrato mais dans les sons graves, elle peut prendre les « rauques » de Satchmo = Louis Armstrong. Elle n’a jamais étudié le chant. A un passager qui lui conseillait de travailler sa voix avec un professeur d’opéra, elle a répondu qu’elle ne le ferait jamais, parce qu’elle ne pourrait plus chanter librement comme elle le fait depuis toujours. Elle est triste depuis quelques jours parce que son mari vient d’être envoyé au Pakistan pour 6 mois…

J’ai retrouvé ce soir Monica, la jeune Péruvienne passionnée de langue française, dont le contrat finit demain. Mais nous avons convenu de nous revoir à Lima lundi et mardi prochains.

 

 

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Commentaires
C
Bonjour C'est carnaval ici donc férié mardi et mercredi. Les banques elles font le grand pont : du vendredi soir au jeudi matin, j'espère quand même qu'ils auront leur 17e mois !<br /> Appelle moi quand tu rentres !!! Je croyais que c'était aujourd'hui ?
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M
A bientôt de te revoir, Gwen ? <br /> Bises
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C
Quelques jours encore ! Nous ne quittons presque plus le café de la plage, j'ai lu une phrase qui me convient : je ne me sens à l'aise que dans un minimum d'inconfort... C'est tout nous ça ! C'est de Dany Laferrière. On peaufine le bateau, il devient presque vivable ! Avons ajouté un frigo qui marche au solaire (sauf la nuit).<br /> Bisous appelle moi quand tu rentres on branchera skype sinon ce sera la ruine !
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A
Un petit bonjour en passant, mais tu as l'air bien occupée et je pense que tu ne t'ennuies pas!<br /> A quand ton retour parmi nous ? Bises amicales.
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C
Reçu hier ta carte de bahia?<br /> Et toi tu as reçu les miennes ???? ;-)<br /> Tout va bien ici, j'ai un peu remanié le blog mais il reste encore à peaufiner (le café de la plage).<br /> Nous devions partir avec God et Ren à Petite Terre mais la mer était trop forte pour Ren. Ils reviennent l'année prochaine !<br /> Bisous
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