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La Bourlingueuse
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3 février 2011

Le Brésil encore !

3 février. En route pour l’Uruguay

Je veux prévenir mes enfants que les messages que j’ai voulu leur envoyer hier ne passaient pas, la connexion s’est décrochée trois fois. Que Jeannine et Roger sachent qu’un colis arrivera du Canada et qu’ils ne le laissent pas repartir ! Merci ! et merci aussi aux amis blogueurs qui me suivent.

Comment faire pour que vous me lisiez mieux ?

18 – Belém – Brésil

Samedi 22 janvier 2011

Belém est au fond d’un estuaire et les eaux boueuses sont  aussi jaunes que celles de l’Amazone. Le rio Guama est aussi large que la Loire à St Nazaire.

Le va-et-vient des bateaux et des tenders retient  mon attention et je prends conscience que les tenders sont les canots de sauvetage (life boats = bateaux de vie) qui devraient nous garder en bonne santé en cas de naufrage ! Au moins, ils sont opérationnels puisqu’on les voit fonctionner presque chaque jour.

La ville n’a pas vraiment d’intérêt majeur pour moi : un musée, bien sûr, le jardin botanique, le fort de Castelo, et la cathédrale Nossa Senhora de Belém, Un évêque vint le premier rendre visite aux colons et soldats portugais, mais il fut capturé et mangé par les Amérindiens, ceux précisément qu’il avait cru évangéliser ! Comme quoi, il faut être sûr d’avoir été bien compris…

J’ai décidé de rester à bord et j’ai continué à classer les photos, j’ai exploré le bateau, fait une incursion au Lido où je n’aurais pas dû goûter aux pâtisseries (en fait, je ne suis pas vraiment une sweet-tooth = amateur de sucre) mais les cheese-cakes et les carrot-cakes = gâteaux de fromage et gâteaux de carottes, dont raffolent les Américains font tellement partie de leur culture que je devais y aller voir de plus près !

Notre table de huit n’est plus occupée que par Joyce, Deedee, Geri et moi puisque Linda et Mike ont quitté le bateau prématurément pour rentrer assister leur mère à l’agonie dans le Maryland. Deedee et Geri annoncent qu’elles ont choisi leur prochaine croisière (pas la même) pour l’automne, et, pour 2013, Geri pense s’offrir celle qui fera le tour du monde. Depuis 1977 qu’elle a commencé à « cruiser », elle en fait une à deux par an. Deedee, qui avoue gagner beaucoup d’argent en vendant les soies de Chine achetées à bas prix, laisse ses boutiques aux mains de deux employées auxquelles elle fait totalement confiance, fait deux à trois croisières chaque année. Elle ne les compte plus depuis longtemps !

Et si j’allais sur le pont-promenade guetter la Croix du Sud ? Deedee suggère plutôt la terrasse du Lido. Elle a tort : beaucoup trop de lumières m’auraient empêchée de la voir, si toutefois il n’y avait pas tant de nuages !

En repassant par la petite salle de concert, le trio Rosario joue pour 3 personnes, et jusqu’à 11.30 pm nous serons quatre à apprécier les grands classiques, jouent pour moi « La Vie en Rose » et terminent par le thème des « Misérables », la comédie musicale tirée de l’œuvre de Victor Hugo, qui a fait un tabac aux USA et quasiment un four en France.   

23 – Atlantique – en mer

Jeudi 27 janvier 2011

La mer est presque bleu marine, et je file à la piscine… Dans ma hâte, j’ai oublié mon chapeau, mais Deedee qui arrive coiffée du sien me le met d’autorité sur la tête, me disant que sa peau est moins fragile que la mienne. Cette femme est d’une incroyable générosité…

Je guette les dauphins qui pourraient suivre le navire… Hélène et Bernard mes enfants en ont bien vu une cinquantaine autour d’eux près de l’île de Ste Lucie ! Je suis surprise de voir des corps étalés de longues heures sous le soleil brûlant. J’ai voulu me déplacer nu-pieds quelques mètres sur le pont en teck et c’était presque douloureux ! Alors, que penser de ceux qui peuvent impunément offrir leur peau à l’ardeur du soleil ? En quelques jours, les dos se sont tannés.

Youpiiiii ! Lorraine, le professeur d’aquarelle, m’a demandé de lui  laisser celle que je termine. Elle s’occupe en effet de bonnes œuvres, et si j’accepte, mon aquarelle sera monnayée à une vente de charité…  Je pourrai désormais dire sans mentir qu’une de mes œuvres a été vendue aux USA !

Je suis allée à la bibliothèque au frais afin d’être plus confortable et tenter de me connecter. Des passagers en grande tenue de gala traversent la salle : c’est que le dîner de ce soir est « formal » et qu’il y a deux services chaque jour, l‘un à 5.30 h (oui !), l’autre à 8.00 h, ce qui est tard pour les Américains. Pas eu trop de mal pour obtenir Internet, mais ça « décroche » de temps en temps et j’y ai passé 35 mn !

Father Leary est encore des nôtres ce soir et il est heureux de me dire que l’un des ses frères de 20 ans était en Normandie le D-day même si, pendant des années après, il n’a pu dormir dans le noir. Ils étaient douze enfants dans sa famille.

Bahia demain, dont le nom officiel est Salvador da Bahia : en 1501 Amerigo Vespucci l’avait nommée Baia de Todos os Santos, la Baie de Tous les Saints.

24 – Salvador de Bahia

Vendredi 28 janvier 2011

J’ai pris hier un raccourci pour écrire le nom de Bahia ; la ville s’appelle Sao Salvador da Bahia de Todos os Santos qui signifie à peu près (je ne connais pas le portugais) Saint Sauveur de la Baie de Tous les Saints.  !

A la sortie du bateau, une femme à la peau sombre, enturbannée de blanc, vêtue d’une ample jupe bleue et d’un corsage de dentelle qui la font paraître énorme, tend un ruban de couleur à chaque passager, et j’hérite d’un bleu. A deux pas, une jeune fille mince est vêtue de même dont le ventre proéminent fait partie du costume. Je verrai dans la ville d’autres fausses matrones paraissant peser 200 kilos. Peut-être ces costumes sont-ils les héritages des anciens esclaves dans les cérémonies vaudou ?

Joyce a choisi la sortie Candomble, axée autour des origines africaines de 80% des habitants de Bahia, descendants des esclaves venus d’Afrique, parfois sur des navires nantais… Ils ont apporté avec eux leur cuisine, leur culture, leurs croyances, le vaudou, mais aussi l’animisme, où chaque déité est un élément de la Nature.

Pour ma part, je souhaitais découvrir la ville, bâtie sur deux niveaux, les riches en haut, les autres en bas. Il y a un funiculaire public, mais certains résidents en ont un privé. A La Paz, (4.000 m d’altitude) ce sont les riches, et même les très riches, qui vivent en bas, les autres sont plus haut où l’on respire moins bien. S’il reste des témoignages de la splendeur passée de la ville, qui a été la première capitale du Brésil, avant Rio de Janeiro et aujourd’hui Brasilia, nous les avons vus de loin, le bus étant incapable de stationner. J’aurais aimé aller sur un marché, mais on a surtout vu les plages (sur 40 km de côte qui cernent la péninsule de Bahia, il y a 85 km de plages ; certaines abritées aux eaux calmes de piscine, d’autres où se pratique un surf acrobatique, vu la puissance des déferlantes ; sur d’autres encore des jeunes ont inventé un nouveau sport, intermédiaire entre le volley et le football, et s’y adonnent avec passion. Sous des parasols, des tables permettent à ceux qui le souhaitent de se faire masser. Nous allons ainsi jusqu’au phare, où la nuée des vendeurs de T-shirts, colliers et bracelets, DVD, serviettes de bain etc... se ruent sur les malheureux promeneurs. Les favelas sont vues de loin, mais quelques petites rues traversées m’ont permis de photographier des graffitis et des mosaïques naïves.

Un petit lac  occupe le centre de la ville et de grandes statues colorées semblent posées sur le miroir de l’eau. Ce sont les déités africaines qui sont ainsi honorées, parallèlement aux saints du paradis chrétien… j’ai vu un panneau indicateur de direction qui signalait « Jardim Allah ». Y aurait-il aussi des musulmans ?      

Je suis restée longtemps sur le pont regarder s’éloigner Bahia dans les lueurs du crépuscule.

Ilhéus – Brésil

28 janvier 2011

Je dors encore profondément lorsque Joyce revient tout heureuse me dire que notre voisin de cabine est malade, et que son épouse propose de me donner son ticket pour participer à la visite de la ferme de cacao.

La douche expédiée et le breakfast oublié, je suis à l’heure dite au lieu de rassemblement où je retrouve notre grande voisine (pas loin de 1,90 m) que je remercie de sa proposition. Je note au passage, puisque c’est son propre ticket que j’ai en main, qu’elle porte le nom d’une ancêtre de Jacques mon mari dans les années 1680, Elisabeth Merle (Avery)…

Avery étant le nom de son mari à elle, elle est donc l’homonyme de l’aïeule charentaise, et ajoute qu’elle pense avoir des ascendances françaises.

Comme à Bahia, une énorme matrone accompagnée d’une adolescente en robe accueille les voyageurs et se fait photographier avec décontraction, sa jupe à armature gonflée par le vent. Plus loin, une jeune femme pressée et enturbannée de blanc me sourit en passant.

Le bus semble sortir des usines Mercedes Benz et pour une fois l’air conditionné est agréable. La ferme est à une quarantaine de kilomètres d’Ilhéus, et le guide, qui articule parfaitement parle un anglais que je comprends aisément. Ilhéus est la capitale du chocolat, dont les premières graines furent apportées des Antilles, et l’esclavage a fourni la main d’œuvre nécessaire à l’exploitation intensive des cacaoyers et permis aux planteurs de s’enrichir Jusqu’il y a une quinzaine d’années la ville était sous la coupe de la mafia qui contrôlait tout, depuis l’Administration, la Justice, la police, l’Eglise… Lula a permis de changer tout cela et le pays lui en garde une infinie reconnaissance.

La visite de la ferme, la plus ancienne du Brésil, commence par celle de la minuscule chapelle autour de laquelle sont plantés quelques orangers et citronniers. Les fourmis attaquent dur ceux qui sont en nu-pieds !

En cortège, l’un suivant l’autre, nous sommes invités à nous réunir autour d’un cacaoyer, qui porte ses cabosses sur le tronc. D’un habile coup de coutelas, un fruit est ouvert et chacun peut goûter à la pulpe qui entoure la graine. C’est douceâtre et sans goût. Dans un hangar, les graines sont mises en fermentation, puis séchées… ou c’est l’inverse, j’ai dû avoir un instant où j’ai fermé mes écoutilles. La maison du planteur est devenue un musée où il nous sera offert un verre de jus frais de cacao, à l’aspect laiteux par deux jeunes filles vêtues comme devaient l’être les esclaves. Le mobilier est semblable à ceux des plantations de Louisiane et la chambre du maître a sur le chevet un livre d’André Maurois !

La visite de la ferme est terminée. C’est tout ? Ben… oui !  A quelques kilomètres, nous devrions nous arrêter dans une fabrique de chocolat, mais la réalité est plus prosaïque : nous ne verrons rien des ateliers, seulement le magasin de vente où les prix sont prohibitifs. Bien sûr, il s’agit de la Rolls des chocolateries, la plus réputée du Brésil. Les 20$ que j’ai changés en réaux me permettent d’acheter à peu près 350 g d’assortiment, que j’ai mis au réfrigérateur en espérant ne pas les oublier au moment du départ !

Le bar Vésuvio d’Ilhéus est un lieu réputé de la ville, car aux temps de sa prospérité, les riches planteurs venaient s’y retrouver pendant que leurs épouses se rendaient à la messe dans la cathédrale voisine. Pendant le temps de l’office, ils empruntaient un passage discret qui leur permettait de retrouver les pensionnaires de la maison close. L’un d’eux, cependant se sacrifiait pour faire le guet et une statue est aujourd’hui assise à la place qu’occupait le guetteur…

La maison de Jorge Amado, le grand écrivain brésilien est à deux pas, et nous y faisons une rapide incursion. La chaleur est insupportable et c’est avec plaisir que je laisse Joyce en compagnie du couple dont le mari me demande si je parle français, et qui a ajouté « Bonsoir Mad’moiselle » à son vocabulaire. Je crois que je dormais avant d’être étendue sur le lit…

26 – Atlantique – en mer

Dimanche 30 janvier 2010

Réveil à 10 h et pas de petit déjeuner. A la piscine où je retrouve Georgette la Canadienne d’Ottawa mais qui parle français depuis qu’elle vit à Montréal, quelle prononce à l’américaine… comme ça s’écrit. Nous évoquons les maisons de retraite au Québec, relativement chères comparées à celles des USA financées par des mécènes. Mais le système de sécurité social y est bien meilleur et elle ajoute que pour rien au monde, pour cette raison, elle voudrait vivre aux Etats-Unis. 

Les jours en mer il y a cours d’aquarelle, et cette fois, j’attaque le Grand Canyon et, à quelques détails près, je m’en suis assez bien tirée.

On prépare le Carnaval à bord pour marquer la veille de notre arrivée à Rio de Janeiro. Tout le personnel est costumé et certains passagers qui ont prévu le coup, ont apporté avec eux des masques, des loups, des plumes et ornements divers… Même nos serveurs sont encombrés de manches bouffantes qui les gênent dans leur service.

Traversant le casino, j’ai aperçu Geri en tête à tête avec un bandit manchot, si concentrée qu’elle ne m’a pas vue la photographier deux fois, malgré les flashes. Plus tard dans la soirée, elle m’a parlé un peu de sa vie de petite fille Noire à la Nouvelle-Orléans. Ainsi, lorsqu’elle allait avec sa mère consulter le médecin des pauvres du quartier, il y avait deux salles d’attente : une pour les Blancs, l’autre pour les colored people. Et les non-Blancs étaient reçus seulement quand l’autre salle était vide. Beaucoup de métiers leurs étaient interdits, secrétaire, infirmière… L’enseignement était envisageable, et c’est ce qu’elle a réussi. Elle est surprise que l’on connaisse en France Angela Davis, qui a revendiqué sa couleur et exigé les mêmes droits que les Blancs. Cela a aussi provoqué la création des Blacks Panthers, et à cette époque, l’une des élèves de Geri d’une quinzaine d’années lui a dit : « Je vous hais parce que vous êtes trop blanche ». Mais auparavant, à l’Université, on la trouvait trop…  noire !  Pour elle, c’est incompréhensible qu’une Blanche se fasse bronzer. Lorsque j’ai évoqué Dany, elle a eu du mal à me croire. Comment est-ce possible ?               

       

Demain lever 5.30 h afin d’être sur le pont pour assister à l’inoubliable arrivée à Rio de Janeiro.

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Commentaires
T
à n' en pas douter, le Brésil vaut le voyage, même si la richesse et la pauvreté se côtoient !<br /> d' ailleurs, chez nous, ça se voit moins, mais c' est pareil !<br /> on peut méditer aussi, sur cette incompréhension devant le bronzage des européens !<br /> c' est presque devenu honteux d' être noir de peau, à notre époque, c' est incroyable !
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C
Nous sommes revenus des Grenadines. Tout va bien mais le bateau a souffert. La mer était très forte dans les canaux. J'essaie de mettre à jour le blog du café de la plage je t'aime ta fille
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