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La Bourlingueuse
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21 janvier 2011

L'Amazonie et l'Equateur

12 & 13 – Manaus – Brésil

Dimanche 16 janvier 2011 

Le ciel est couvert et l’Amazone toujours aussi boueuse à notre arrivée à Manaus. Les hévéas ont fait la fortune de ceux qui, les premiers, ont exploité le latex dont Charles Goodyear avait découvert la vulcanisation qui allait permettre d’équiper de pneus en caoutchouc les voitures de l’industrie automobile naissante.

La ville a connu une insolente prospérité tant que l’hévéa est resté dans son lieu originel unique, l’Amazonie, et elle fut surnommée le Paris des Tropiques. La fortune des planteurs, les « barons du latex » due au monopole de la production du caoutchouc, permit à Manaus de se doter d’un Opéra où vinrent se produire les vedettes nord-américaines et européennes les plus fameuses. La vie mondaine de cette fin du XIXe siècle était comparable à celles des grandes capitales…   

Cela dura jusqu’à ce que 70.000 graines d’hévéas furent discrètement apportées en Angleterre… Sitôt connue la nouvelle, le responsable, considéré au Brésil comme  persona non grata fut, en revanche, fait chevalier en Grande Bretagne ! Plantées dans les colonies anglaises d’Asie, elles furent la cause du déclin de Manaus.

En route pour une longue balade sur l’Amazone et remonter l’un des rios qui se noient dedans. D’énormes cargos et tankers sont amarrés et des oiseaux de mer semblables à nos mouettes tournent au-dessus. Le fleuve est si large qu’on a peine à s’imaginer que nous sommes aussi loin de la mer, au cœur même du continent sud-américain : à égale distance des océans Atlantique et Pacifique !

Le rio que le bateau emprunte s’étrécit, et son faible tirant d’eau semble suffisant pour naviguer sur les eaux sombres où des herbes flottantes font d’épais tapis dans lesquels se nichent des oiseaux. Les maisons construites en bordure du cours d’eau sont habitées et notre passage provoque l’intérêt des enfants et parfois de leurs parents. Une pirogue de laquelle un pêcheur lance son épervier sera l’unique témoin de ce dimanche. Les autres, souvent pilotées par de jeunes ados foncent avec la puissance que leur donne le moteur Yamaha ou Suzuki qui les propulse. Ils font des saluts au passage. Le vrai embarquement pour la découverte de l’Amazonie va maintenant se faire sur de petites barques, et il ne faut pas craindre de se plier le dos pour se glisser entre le plat-bord et le toit qui devrait nous protéger des averses. Par groupes de quatre, nous allons entrer leur nez dans les herbes flottantes pour observer les nombreux oiseaux qui y nichent. Les maisons sur pilotis équipées de l’électricité et d’antennes TV, sont parfois construites plus haut sur les rives, mais la plupart sont sur des plateaux flottants bardés de vieux pneus qui en font des quais pour amarrer la pirogue familiale. Des saluts à notre passage, des enfants qui courent, du linge qui sèche, les chiens qui aboient, nous sommes aujourd’hui dans la vraie vie de ces gens. 

La balade se prolonge jusqu’au moment où les quatre barques se rejoignent et que le guide nous parle de la forêt amazonienne : trop sombre, aucune fleur n’y pousse, et donc, pas de fruits. Sa faune est riche et le poisson des cours d’eau abondant. Les piranhas y ont une mauvaise réputation justifiée et leur morsure douloureuse est à la hauteur de leur voracité.

Nous sommes arrivés au terme de la balade sur le rio, et des enfants accourent, qui sautent dans une pirogue où un adolescent roux brandit un malheureux animal inerte en apparence : il vient à la pêche aux dollars qui lui sont généreusement attribués et qu’il empoche sans un mot. Joyce m’a passé deux billets, demandant de préciser « un pour l’animal, un pour lui », mais l’ado n’a pas pris le temps d’écouter, trop occupé à ne laisser passer aucun dollar… Le pauvre aï est le seul qui ne soit pas à la fête !

Une marche en forêt d’une vingtaine de minutes permettra à ceux qui le souhaitent d’aller jusqu’à un petit lac où poussent les waterlilies ; j’ai oublié leur nom français, mais j’en ai vu à l’île Maurice. Ces larges plateaux végétaux circulaires peuvent atteindre plus d’un mètre, et leur fleur qui naît blanche devient rose après trois jours, puis enfin rouge avant de mourir.

Pour faciliter la marche en forêt une passerelle de bois a été aménagée et il n’est pas nécessaire de regarder où poser le pied : le visiteur est en sécurité. Le vaste bâtiment de bois du village abrite les marchands qui pratiquent sans honte des prix « spéciaux USA » : deux cartes postales pour 1 dollar (à NY parfois 15 pour ce prix !). Des bijoux en bois, en écailles de poisson, des piranhas vernis, la gueule ouverte sur leur dentier, mais aussi des objets venus d’Indonésie me semble-t-il, et des chapeaux de brousse marqués « Amazonie ». Je n’ai rien vu qui aurait pu me donner l’envie de rapporter un cadeau.

La jonction du Rio Negro et du Rio Solimonoes a Manaus est impressionnante, car c’est ici que naît vraiment la grande Amazone : comme à Santarem ; les eaux ne se mêlent pas avant cinq à six kilomètres, et des dauphins sautent soudain ! Ils sont dans l’eau boueuse de l’Amazone. Ce sont les pink dolphins, qui vivent dans l’eau douce. C’est Nick qui, après m’avoir longuement parlé de la mort de George Washington due à un chaud et froid (dû à l’air conditionné de l’époque ?) m’apprend l’existence de cette variété de dauphins roses que l’on voit dans l’Amazone.

La nuit est tombée lorsque nous arrivons à bord du Prinsendam après cette journée de découvertes, pour moi la meilleure depuis le début du voyage.

Lundi 17 janvier 2010

Notre guide a le visage indien et la silhouette qui me rappelle Edison de notre équipée péruvo-bolivienne. Le bus Mercedes d’aujourd’hui a deux défauts majeurs : des amortisseurs hors d’usage et l’air conditionné en bon état de marche, fixé sur la glaciation maxi. C’est la traversée d’une ville banale sud-américaine sans autres témoignages de sa splendeur passée que quelques maisons qui, le plus souvent, ont mal vieilli, mais dont la merveille absolue est la concrétisation du rêve fou des barons du latex, mégalomanes qui ne savaient plus quoi faire de leur argent : un opéra dans la jungle !

Construit en 15 ans avec des matériaux importés d’Europe (marbres d’Italie et de France) les 36.000 tuiles de céramique vitrifiée qui recouvrent son dôme forment une mosaïque avec les couleurs du drapeau brésilien. Seuls les bois sont venus de Bahia.

Les pierres qui pavent la place en longues lignes sinueuses blanches et noires symbolisent la rencontre du Rio Negro et de la petite Amazone aussi nommée Rio Simoloes.   

L’Opera est aujourd’hui en pleine ville, mais il faut imaginer qu’à son inauguration, le le 31 décembre 1896, il était dans la jungle ! Je crois que Sarah Bernhardt y est venue jouer…

Le hall est orné d’élégantes colonnes classiques et la décoration y est raffinée. La visite commence par le foyer, dont j’ai pu traverser toute la largeur avant de m’apercevoir qu’il fallait d’abord enfiler des « chaussons » démesurés pour préserver le parquet. Les petits salons attenants que je vais voir en douce abritent des costumes de la Walkyrie de Richard Wagner et les petits chaussons de la danseuse Dame Margot Fonteyn. Avant de pénétrer dans la salle de 700 places où l’on entend jouer de la musique d’opéra, le groupe est réparti dans des petites loges. La scène est occupée par un orchestre de jeunes musiciens en pleine répétition sous la férule d’un chef à peine plus âgé. Les détails du plafond sont inspirés de l’idée que les spectateurs sont sous la Tour Eiffel et regardent en haut. Le lustre en occupe le centre. L’harmonie des teintes et le raffinement de la salle sont un défi aux lieux où se trouvait cet opéra lors de sa construction.

Les nantis de l’époque florissante de la ville faisaient laver leur linge à Londres, et l’un d’eux fit bâtir un somptueux palais qui, racheté par le Gouvernement, est maintenant devenu un musée.

Le marché aux fruits (venus d’Afrique… l’Amazonie n’en produit pas) devant lequel le bus marque un arrêt est censé avoir été copié sur les Halles de Paris, mais je n’ai pas reconnu le Pavillon Baltard qui a été préservé.

J’ai laissé mon sac et mes dollars à bord et je dois emprunter pour le sacro-saint « tip » du guide et du chauffeur. Joyce, d’autorité, me donne 7 dollars : 2 pour le chauffeur, 5 pour le guide. Mais la femme qui se tient de l’autre côté de l’allée a préparé deux billets de 10 dollars… Leur générosité est si publiquement affichée que c’est peut-être une des raisons pour lesquelles les Américains sont si peu aimés dans le monde. Ceux d’entre eux qui n’ont pas de problèmes pécuniaires ne se sentent pas honteux, puisque leur morale protestante veut que « C’est parce que Dieu l’a voulu ainsi » qu’ils sont riches. Et l’inverse est hélas ! aussi vrai…

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Commentaires
L
Excellent "reportage" comme d'habitude.Tes nénuphars géants sont des victoria régia.Ils peuvent porter le poids d'un nouveau né sans s'enfoncer dans l'eau.
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Z
Et bien! on peut dire que tu t'aères quel bonheur de te suivre, et les bisous de zibulinette aussi te suivent
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M
Pas de problème Blanche, nous suivons ton périple au fur et à mesure. Gros bisous de nous 4
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L
Gwen, c'est super, nous pouvons te lire... et comme tu es loin... mais tu écris si bien tout ce que tu vois, tout ce que tu ressens... Prend bien soin de toi...je reviendrai te lire.... gros bisous
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A
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