Enfin je suis connectée !
Enfin j'ai réussi une connexion qui se refusait depuis plusieurs jours...
Merci de me donner vos commentaires et à plus tard la suite...
4 Janvier 2011
Ainsi que j’en ai pris l’habitude, je joue à la vieille dame invalide dans les aéroports, ce qui me facilite grandement la vie, et allège les contrôles. Angie me récupère à Miami et me conduit à l’endroit où sont les taxis et navettes. Elle a été le bon ange de ma journée puisque, au lieu du taxi à 80$, elle me dégote un shuttle qui va me conduire direct à l’hôtel de Fort Lauderdale pour 27$ !
Mon amie Joyce a été ravie de ma petite toile « La Place du Tertre dans les années 50 », et lorsqu’elle m’a annoncé que, au lieu de la cabine intérieure que nous avions choisie (parce que la moins chère) nous avions obtenu une cabine avec fenêtre… à mon tour d’être ravie. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, elle a obtenu de son agence de voyages dont elle est une bonne cliente, un chèque de 300 dollars pour chacune d’entre nous, à valoir sur nos dépenses à bord. Elle pense à fréquenter le salon de beauté jusqu’à extinction de la somme, et moi à Internet qui coûte ici la peau du dos (et encore plus !) parce qu’il fonctionne avec un satellite, qui n’est pas toujours à la bonne place pour être opérationnel, ou dont les conditions climatiques perturbent ses fonctions.
Le Grand Voyage du Prinsendam, est entamé…
Beaucoup moins luxueux et moins vaste que le Volendam, les passagers y sont aussi moins nombreux… et je suis la seule Française !
Nous avons quitté Fort Lauderdale et cinglé toute la nuit vers une île déserte et sauvage que la Holland America Line a achetée aux Bahamas et dont elle ne permet qu’à ses seuls bateaux de visiter : Half Moon Cay (îlot de la Demi-Lune) sur laquelle sont débarqués les passagers (payants) sur des « tenders ». Le cruiser (bateau de croisière) reste au large à faire des ronds dans l’eau le temps de la visite, sans jeter l’ancre pour préserver les fonds marins. On peut y pratiquer la baignade sur la plage de sable blanc ou la plongée sous-marine avec tuba (moi qui la pratique avec bouteille à la Guadeloupe, vous pensez bien que je n’y suis pas allée…) ou encore pour les moins téméraires, des bateaux à fond de verre qui permettent une vue d’en-haut sur les coraux et la faune d’aquarium qu’ils abritent.
L’itinéraire nous a fait passer de nuit entre Cuba et Haïti, et le bateau vogue maintenant sur la Mer des Antilles (Mer des Caraïbes).
Tout est fait à bord pour que les passagers ne s’ennuient pas : taï chi dès l’aube (ça se fait sans moi !) méditation (aussi sans moi…) golf et sports divers, tournois de bridge, aqua-gym dans l’un des deux pools où je vais mariner avec quelques volontaires (les jacuzzi sont vraiment trop chauds) démonstrations de cuisine, art floral, tricot, cours d’aquarelle auxquels je participe. La bibliothèque est très fréquentée, beaucoup plus que le casino, alors que sur le Volendam, c’était l’inverse. Trivial poursuite, scrabble, puzzles et sudoku permettent de se muscler les neurones.
Ah ! J’allais oublier ! Quatre messieurs compassés en costume sombre et nœuds pap’ ont pour job de faire danser les dames seules… Sérieux comme des papes, ils dansent « old fashion » à l’ancienne mode, et Peter a même les chaussures noir et blanc qu’il a dû hériter de son grand-père !
Des concerts de musique classique ou légère sont suivis par un public sous le charme. Et un show d’une heure est donné chaque soir au théâtre du bord
Mais moi, j’ai mon mini-ordinateur, un tout petit Samsung léger qui, équipé de Windows 7, m’a fait patauger de longs moments avant de savoir maîtriser partiellement la bête.
Pour l’heure, aujourd’hui dimanche, nous sommes en escale à Bridgetown, capitale de l’île de la Barbade, où Joyce est allée visiter une ferme d’orchidées. Celles que j’ai vues en Thaïlande, et plus encore à Singapour m’ont laissé des souvenirs si colorés que je veux les garder en mémoire et sauver mes dollars. Une expédition est prévue de Buenos Ayres jusqu’aux fantastiques et incomparables chutes d’Iguassu, à laquelle je n’avais pas envisagé un seul instant de participer… jusqu’au moment où je me suis laissée convaincre. C’est la dernière chance qu’il me reste de les voir ! A partir de maintenant, je vais préserver mes bucks et ne participer qu’aux activités payantes qui m’intéressent vraiment.
Je fais des rencontres intéressantes : ainsi, deux Américaines professeurs d’anglais qui ont exercé l’une en France l’autre au Cameroun, ont plaisir à raviver leurs souvenirs autant que leur vocabulaire.
La mer s’est creusée, le bateau roule et tangue, et le jeune jongleur filiforme en gibus qui fait son show a bien du mal à rattraper ses accessoires dans l’ordre. Mais son intarissable bagou et l’indulgence du public en font un succès.
J’ai craint un instant que l’escale aux Iles du Salut en Guyane ne soit annulée à cause du gros temps, ce qui était envisagé. Le thème de la journée était « île du Diable » plus porteur que « île Royale ». C’est sur la première, la plus petite, que fut enfermé Dreyfus, sans autre horizon que celui de la mer. Mais c’est le souvenir de Guillaume Seznec, le bagnard innocent, que je suis venue chercher, et mettre mes pas dans les siens.
Nous avons embarqué depuis le bateau sur une grosse chaloupe (tender) et choisi de prendre le sentier qui fait le tour de l’île, mais la chaleur lourde fatigue vite. Le cimetière du personnel pénitentiaire est à l’abandon. Les bagnards qui mouraient étaient mis dans un linceul et jetés à la mer où les requins s’occupaient des obsèques. Le bâtiment des cellules est en ruines, même si des restaurations ont été faites par l’Armée pour les préserver. Leurs occupants n’étaient certes pas des enfants de chœur, mais en théorie, la prison, c’est seulement la privation de liberté… et les travaux forcés… une activité non rémunérée, et le cœur se serre en voyant leurs conditions de vie qui en faisaient rapidement des fauves. Alors, que penser de ceux qui n’étaient pas coupables et qui ont dû vivre ce cauchemar chaque jour ? Je me suis longuement attardée dans les cellules et dans la chapelle décorée par Lagrange en 1938, un faussaire qui avait contrefait des billets de la banque de Guyane : il n’était pas un criminel, mais avait eu le tort de s’attaquer aux institutions.
Un petit musée est installé dans l’élégante maison coloniale où vivait l’officier qui commandait le bagne
Journée chargée en émotions.
Je n’illustrerai pas mes propos avec les photos préparées, le coût de la minute étant excessif, vous attendrez le retour pour les voir. Je vous ferai un coucou de temps en temps pour vous tenir au courant des événements.
Nous sommes sur l’Amazone depuis plusieurs jours et avons vu hier l’étonnant phénomène du « mariage des eaux », lorsque le clair Rio de Tapâjos rejoint l’Amazone boueuse, elles ne se mêlent pas et coulent longuement côte à côte avant de s’épouser et devenir laiteuses…
Ce matin, visite d’une île où vivent des Amérindiens hélas ! en représentation pour grappiller des dollars que les touristes leur déversent généreusement sans penser à mal. Ces gens qui vivaient tranquilles de leur pêche avec leurs traditions sont devenus dépendants du tourisme : ils se sont déguisés en notre honneur (en fait, c’est leur job) et exhibent de pauvres animaux entravés. J’y suis restée moins d’une demi-heure, tant je me suis sentie mal à l’aise.
L’Amazone est une poubelle vient d’annoncer le commandant de bord. De plus, son niveau est de 7 m inférieur à celui qu’il devrait avoir à cette époque de l’année. Nous sommes immobilisés par quelque chose qui a bloqué l’une des hélices. Serons-nous demain à Manaus ? La nuit équatoriale est tombée à 6 heures.
A plus tard.
NB – Je n’arrive absolument pas à me connecter et il est possible que la Bourlingueuse ne poste que plus tard ses états d’âme.