43 Shanhai et Suzhou

5 août 2010

Avant de revenir dans mon actualité, je vais finir de vous faire voyager et dans quelques jours, comme moi, vous aurez bouclé mon tour du monde et nous serons rentrés à la maison, prêts pour de nouvelles aventures !

Une réunion familiale dite "cousinade" a permis de faire se retrouver à Soubise le 31 juillet une grande partie des descendants d'un ancêtre né en juillet 1849, né sans prénom déclaré, auquel a été donné un simple nom JUILLET, devenu le patronyme familial.

Qui nous permettra de dénouer les fils de l'énigme de sa naissance ?

Nous en reparlerons...

Jeudi 5 novembre

Il faut que les passagers attendent le temps nécessaire à la « clarification » du bateau avant d’être autorisés à mettre pied à terre en présentant les photocopies des passeports aux policiers en faction au pied de la passerelle.

Deux bus ont été prévus pour cette randonnée, et notre guide du bus 2 parle un anglais que je comprends sans difficultés. Même si les chiffres et statistiques m’échappent (je dois réfléchir pour assimiler les nombres) les détails qu’il donne de la vie quotidienne des Chinois et de sa propre famille sont intéressants.

Shanhai est une ville gigantesque et la circulation y est terrifiante ; le bus roule au pas quand il le peut : cela me permet d’admirer une dernière fois la perspective du Bund et ses belles façades. Ce quartier était réservé aux étrangers auxquels on avait concédé des concessions, était séparé de la ville chinoise et les banques européennes comme les consulats et les administrations s’y trouvaient réunis. L’architecture cossue est remarquable du début du XXe siècle et a bien vieilli. L'Exhibition Center rappelle étrangement la sihouette stalinienne de l'Université de Moscou, et il ne manque même pas l'étoile rouge au sommet de la flèche !

Pendant les deux heures de trajet entre Shanghai et Suzhou, il ne cessera de donner des précisions, et beaucoup des participants lui poseront des questions auxquelles il répondra avec aisance et sans détours.

Nous allons entrer au Palais des Merveilles ! Il s’agit d’un atelier de broderie sur soie où brodeurs et brodeuses passent des fils de couleur dessus et au-dessous d’un morceau de soie fine écrue ou sombre tendue sur un cadre. Il s’agit de jouer sur les transparences. Le hall d’entrée est décoré d’une grande photo de Lady Di. La voyant, je me suis dit qu' "Elle est venue ici ", puis plus loin, une reproduction de la Joconde (on a tous la même à la maison ?) et enfin de Bouddha. J’ai mis bon un moment à comprendre que ce ne sont pas des photos, mais de la broderie fil à fil ! Il y a aussi un panneau-photo en noir et blanc attestant que Mao lui-même est venu, mais il est sur papier, pas sur soie. Une affichette interdit photos ou vidéos, et je remise avec regret mon Nikon dans le sac. Les cinq brodeurs et brodeuses de cet atelier ne peuvent à eux seuls produire tout ce qui est exposé. Mais que des visiteurs observent leur travail délicat et épuisant pour les yeux ne semble pas les déranger : ils écoutent de la musique ! Voyant que plusieurs hommes déclenchent leurs flashes et que le responsable de l’atelier qui nous donne les explications, ferme visiblement les yeux, je sors moi aussi l’appareil de mon sac et ne résiste pas… aussi discrètement que possible. Je ne prends que quelques-unes des plus belles réalisations. C’est un travail d’artiste, où l’aérienne légèreté d’une fourrure de chaton vue recto/verso donne l’illusion du relief.

Ces broderies n’ont pas d’envers, et certaines ont deux motifs différents brodés en même temps, sans que l’on puisse en deviner le verso. D’autres de ces broderies, de la grandeur d’un coussin, ont demandé deux ans de réalisation, et les prix sont à la hauteur de ce travail…

Le magasin a fait des affaires, les jumeaux australiens se sont laissés tenter par des fleurs, après avoir hésité sur des sortes de cigognes qui se bécotent.  Il est sans conteste que les fleurs, plus esthétiques, plairont à leur maman.

La promenade sur le canal de Suzhou a été le grand moment de la journée et nous nous sommes laissés bercer par le lent mouvement du bateau. Comme à Venise, le canal fait partie de la vie quotidienne, mais ici, en plus, on y fait la vaisselle ! Les maisons qui le bordent sont pour la plupart rongées d’humidité, mais les passants font de larges signes de bienvenue. Pourquoi ai-je l’impression qu’il y avait des sortes des house-boats il y a 20 ans ?

Le lunch chinois dans un hôtel de luxe aux marbres étincelants est pour moi la découverte d’autres mets jusqu’ici inconnus.

Le jardin de Suzhou est célèbre et des quantités de VIP lui ont fait l’honneur de leur visite. Comparés aux jardin japonais, il est sobre et austère ; pas de fleurs, et aucun poisson dans les eaux épaisses des pièces d’eau. Seuls les arbres au moment de leur floraison, ou à l’automne quand leurs feuilles virent au rouge, sont autorisés à donner de la couleur au jardin. Bien sûr, ma batterie flanche à l’entrée du jardin, et celle de rechange est dans mon sac resté dans le bus ! Joyce va devoir faire un effort avec mon Olympus, qu’elle maîtrise maintenant parfaitement. Les allées à angle droit permettent de voir le jardin sous tous ses aspects et perspectives.

Les vendeurs de bricoles et autres souvenirs côtoient un pauvre homme assis sur une sorte de plateau à roulettes dont les jambes atrophiées sont inertes. Il avance avec des sortes de poignées caoutchoutées qui font penser à des fers à repasser, et supplie en tendant la main.

Deux heures pour le retour dans la cohue du soir ont donné des angoisses à ceux qui ont programmé d’assister au spectacle des acrobates au grand cirque de Shanghai, mais ils y seront à temps. Il y a vingt ans, j’avais été stupéfiée de l’agilité et la souplesse de très jeunes équilibristes et funambules. 

Un ultime regard sur Shanghai dans ses habits de lumière et sur le Bund qui semble doré.

On re-présente la photocopie des passeports et nous voici « à la maison »

Jacuzzi où je suis seule sous le ciel étoilé et les illuminations de la haute tour TV qui déroule ses couleurs à tout va. On ferme le toit mobile au moment où j’en sors. Je me suis attardée regarder les vedettes illuminées qui promènent les touristes le long de la Huangpu River qui est le poumon de la Shanghai et permet la plupart des échanges. D’une largeur de 400 m dans la ville, elle est profonde de 9 m et peut recevoir d’énormes navires tels que le Volendam et plus gros encore.

C’est une grenouille qui s’étale dans ma cabine…

Canal de Suzhou près de Shanghai
envoyé par bourlingueuse. - Explorez des lieux exotiques en vidéo.

Comments

[marcel]

bonjour Blanche tu es infatiguable je ne sais comment tu fais c'est génial bravo pour tes talents de cinéaste j'ai beaucoup aimé voir ces habitations au bord de l'eau gros bisous
Marcel

[trublion]

et bien cette fois je suis comblé en photos diverses ! en regardant la vidéo, je me suis dit que l' allure du bateau était rapide, et que les rives étaient remplies de saules pleureurs !
je me suis aussi fait la réflexion que le tourisme permettait à la tradition de perdurer et qu' il serait bien qu' on puisse en faire autant pour nos dentelières !
bonne fin de semaine
bisous

[arlette]

Ces broderies sur soie sont effectivement des Merveilles. Mon amie Le m'en avait parlé. Et combien coûtent ces tableaux? Sûrement peu par rapport au travail que ça demande. Belle fin de voyage! Où vas-tu nous emmener maintenant? Bises amicales.

[Michele]

Merci Gwen, pour ce récit, tout aussi passionnant à lire que les précéeents.
Comme c'est beau toutes ces broderies sur soie ! Une chance que tu aies pu en prendre quelques-unes en photo.