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La Bourlingueuse
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4 mai 2010

35 - Nha Trang au Viet Nam

Mercredi 28 octobre

« Good morning Vietnam ! »

La célébrissime annonce matinale, lancée chaque jour à la radio des armées américaines du temps où elles croyaient encore gagner la guerre, me surprend tout de même… C’est Jimmy le directeur de croisière, qui la crie à pleine voix !

Pas eu d’explication de Joyce au sujet de la soirée d’hier : nous avons dû nous chercher à des moments et des endroits différents, et elle a dû se trouver d’autres activités dont je ne veux rien savoir, mais qui l’ont mise de bonne humeur. Les formalités d’entrée au Vietnam sont simples en comparaison du Japon et de la Chine. Deux fonctionnaires attablés avant le gangway apposent un cachet sur un feuillet qui a été remis à ceux qui désirent sortir du bateau… Car une minorité non négligeable de passagers reste habituellement à bord profiter des services de cet hôtel ***** et regarde du haut de la passerelle les ports d’escale avant de plonger dans les piscines ou les jacuzzi entre deux séances de bronzing.

DSCN5214Une file de jeunes femmes minces en longues robes tuniques claires et coiffées du chapeau conique vietnamien saluent en souriant les voyageurs. Un marché est installé à quelques mètres, uniquement pour le Volendam, et propose les objets souvenirs, chapeaux, robes, chemises, polos, T-shirts, bourses, coffrets à bijoux, Rolex presque véritables, pochettes, aquarelles peintes à grands coups de pinceaux et qui n’ont rien d’artistique… Une fois franchies les limites du port, le bus est poursuivi etDSCN5232 longé par une nuée de mobylettes surchargées de passagers et de ballotsDSCN5224 de marchandises qui proposent par gestes des polos dont ils font comprendre par gestes qu’ils ont les tailles et les teintes qui vous plairont. Je m’intéresse à un scooter dont le jeune papa tient devant lui une petite fille, tandis que l’épouse assise derrière maintient un autre enfant. J’ai pensé un moment que la famille était de simples passants, avant de les voir prendre notre itinéraire. En réalité, ils vendent, eux, deDSCN5236s cartes postales et ils sont une bonne quinzaine à nous harceler au sortir du bus qui s’est DSCN5247engagé dans un chemin en mauvais état jusqu’à un atelier de tissage de carpettes en fibres de bambou, où deux femmes sont accroupies près d’un métier à tisser rudimentaire. L’une des visiteuses est invitée à continuer le travail, tandis que les petits marchands négocient leurs trésors à un ou deux dollars. C’est à la maman en scooter que j’achète mon paquet de cartes, ce qui décleDSCN5251nche chez les autres l’envie de m’en fournir des paquets différents. Il est très difficile de s’en défendre, car pour eux, c’est sans doute le job qui les fait vivre. J’ai beau dire « non » comme lesDSCN5249 autres, ils insistent avant d’être relayés par les suivants…vendeurs d’éventails, de coffrets, P1010024de chapeaux ou de casquettes. Je me sens malheureuse mais ne veux plus rien entendre…

Le front de mer où s’alignent dDSCN5376es hôtels de prestige est joliment ombragé de curieux arbres tordus qui masquent en partie les eaux turquoise pâle de la plage. La guerre, si elle est passée par ici, n’a plus laissé de traces

DSCN5259L’école maternelle où nous sommes attendus par desDSCN5260 enfants volubiles et endimanchés est un moment de pur bonheur. Ils sont à l’aise, détendus, veulent voir les photos que l’on a prises d’eux, comptent en chœur jusqu’à 10, chantent ensemble et séparément, et finissent par nous inviter à danser sur l’air universel de « Frère Jacques » dans un délire d’enthousiasme. Les plus petits sont restés sagement à DSCN5265l’entrée de leur classe sous l’auvent, mais ne perdent pas une miette du spectacle ! Les enfants sont pieds nus et leurs chaussures sont alignées dehors, tout comme leur brosses à dents et lP1010006a serviette individuelle à leur nom pour la toilette des mains. L’école est une rude charge pour les familles : elle est payante. Il n’y a pas de sécurité sociale en ce pays devenu communiste, mais pas encore économiquement riche…

Le marché est un lieu vivant où ni  les marchands, ni les P1010008clients ne montrent d’hostilité. Parfois un sourire, le plus souvent une indifférence polie, comme si nous étions transparents. MaDSCN5290lgré la chaleur,DSCN5284 aucune odeur déplaisante : le poisson pêché de la nuit est frais, et la viande abattue tôt ce matin est hachée ou coupée en tout petits morceaux. Assises par terre les jambes repliées ou accroupies sur leurs étals, les marchandes s’éviteront dans leur âge avancé d’avoir à consulter un chirurDSCN5283gien spécialiste des hanches et genoux !

Nos marchands et leurs mobylettes nous ont suivis mais sont rDSCN5288estés à proximité du bus, en dehors du marché. Une fillette porte sur son dos un frère handicapé plus âgé qu’elle, dont les jambes sont nouées autour de son jeune corps. Je ne les ai vus qu’au moment où nous partions ; elle semblait n’avoiDSCN5298r rien d’autre à vendre que sa misère.

Par des chemins défoncés, le bus arrive à une maison d’habitation vieille de 120 ans, où vivait une riche famille. Même si elle est devenue une sorte de musée, il y a encore beaucoup à faire pour lui rDSCN5315endre sa splendeur originelle. Une tonnelle abrite une table et des sièges tarabiscotés en bois massif tels qu’en fabriquent les menuisiers Balinais. Dans le jardin, un jacquier offre à hauteur du regard ses lourds fruits prêts à tomber.

Des DSCN5309maisons DSCN5317voisines sont couvertes des mêmes tuiles que celles des anciens toits de notre région ligérienne, avec leur caractéristique losange central.

Les rizières du VDSCN5354ietnam fournissent la majorité duDSCN5341 riz récolté dans le monde, la Thaïlande en est le deuxième producteur. C’est l’heure torride de la journée, où les fermiers ne sont  plus dans leurs champs. Deux vaches et un veau se font des mamours, ou plutôt se lèchent pour absorber les sels de la sueur de leurs compagnons ? Le guide me tend un épi qu’il est allé cueillir.

DSCN5328L’église catholique est toute proche d’un cimetière bouddhiste aux croix gammées en « S » etDSCN5349 nonP1010012 en « Z » comme le plus souvent. La voie ferrée est étroite : environ 1 mètre, et elle ne peut être que secondaire. Les échafaudages de bambous semblent fragiles dans les chantiers de construction, mais leur souplesse et leur légèreté ont sûrement leurs avantages. Les petits métiers se déclinent sur les trottoirs de la ville où les machines à coudre à pédale ont la part belle, et dans la rue, les motocyclettes surchargées n’ont pas fait disparaître les paniers à balancier (leur nom m’échappe) dans lesquels les porteurs et porteuses transportentDSCN5323 cartons ou fruits.

DSCN5379DSCN5385Une halte en bordure de mer dans un jardin où trône un bouddha ventru et souriant nous a permis de boire un jus de coco et sa pulpe, pendant que deux jeunes femmes jouaient de cet instrument à cordes qu’avait apporté avec elle Emerald, mon étudiante americano-vieDSCN5382tnamienne, et dont elle ne ‘est jamais servi.

J’ai fini par acheter un chapeau du DSCN5401Vietnam, qui va m’encombrer par sa forme pointue qui ne pourra s’insérer dans le premier… Tant pis !

De retour au bateau, douche, jacuzzi pour la détente, et au revoir Nha Trang, dont une série de lettres style HOLLYWOOD accrochées à la colline annonce VINPEARL, un resort de luxe que j’ai vu à la TV. Pas fous, les politiciens, fussent-ils communistes, ont saisi toute l’importance économique des riches clients potentiels internationaux.

Le pilote a prestement sauté du Volendam dans sa vedette dès la sortie du port. A la salle Rotterdam, nous partageons une table de quatre avec un couple anglais dont je n’ai pas retenu les noms, mais pas british du tout : il sont détendus et rieurs.

Pour des raisons qui m'échappent, mes photos, soigneusement alignées en regard du texte, se sont éparpillées au petit bonheur la chance !

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Commentaires
N
Au temps ce que nous appellions la guerre d'Indochine, 1945-1954, le Viet Nam étant partagé entre Cochinchine, Annam, Tonkin; je me trouvais, novembre 1949 novembre 1951, militaire à la 4éme Compagnie Mixte de Transmissions à Phnom Phen, au Cambodge
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J
Bonjour,<br /> Est-ce le mot "palanche" qui vous échappe ("...paniers à balancier (leur nom m’échappe)...") ? C'est en fait le nom de la tige de bois (ou de bambou) qui relie les deux paniers... Ma femme, qui avait également oublié ce mot, a passé pas mal de temps à sa recherche, feuilletant son carnet de vocabulaire...<br /> Bons voyages. JFR
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N
Bonjour Gwen, <br /> C'est une belle page de carnet de voyage et les photos sont adéquates. merci, bonne soirée et bises à toi<br /> Je dois à nouveau passer par google ton lien retour ne fonctionne pas...
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N
Un grand bon et long week-end, et merci pour tes récits intéressants. Je reviendrai lire celui-ci plus tard, ce soir j'ai de l'imprévu !<br /> Bises et bonne soirée
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N
Tu as emporté tes souvenirs avec toi, pour la joie de tes lecteurs !<br /> Bises la Bourlingueuse et bonne soirée
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