32 Hong Kong

Dimanche 21 mars 2010

Depuis Le Moule, Guadeloupe, Antilles Françaises (French West Indies pour les non-francophones)

Bernard a hier utilisé sa tronçonneuse afin de me permettre de mieux voir la mer depuis la terrasse du "bungalove" d'où quelques pas suffisent pour aller plonger dans le lagon aux eaux cristallines où un tuba suffit pour découvrir les merveilleux petits poissons multicolores qui l'habitent. Pour mon plud grand bonheur, les alizés rafraîchissent l'air ambiant...

Nous avons rendu visite à la famille de Légio : accueil à la hauteur de la réputation des Antillais.

Ah ! mes bestioles me piquent encore et toujours, mais Zirtecset m'évite de souffrir ! Je peux bien faire un peu de pub pour un pmédicament efficace et peu contraignant, dont le générique est inopérant...

Dimanche 25 octobre

Nous voici donc à Hong Kong pour un jour supplémentaire à la place de Taipe à Taiwan et personne ne s’en plaint.

En prenant le breakfast que je me suis fait apporter dans la cabine, je peux suivre à la TV la progression du Volendam qui entre dans le chenal qui sépare l’île de Hong Kong de Kowloon sur le continent.

Du deck 3, l’île est noyée dans une brume légère. Mais est-ce le fog, ou est-ce le smog ? Et le bateau s’amarre au dock. Le gangway (passage) se prépare du pont 2, le mien. E et N arrivent pour le premier coup d’œil, et tout comme moi il y a vingt ans, pensent que l’instant où ils découvrent ce lieu mythique est un grand moment de leur vie.

Joyce sait où me trouver et elle arrive sur le pont avec un programme que l’on doit discuter. Elle veut savoir si sur ma facture est indiqué que le jour du départ, mon transfert du bateau à l’aéroport est inclus ou non. Il l’est, ce qui nous évitera d’avoir à payer chacune 44US$ de navette, ou 80 de taxi.

Je file en douce voir Kristine au front desk pour « la bonne nouvelle ». Une grande enveloppe jaune que je n’ouvre que dans ma cabine, pensant à une documentation en français ou quelque chose d’anodin.

C’est un Around the World Certificate (Certificat de Tour du Monde) au nom de Blance Milliou Marchesseau (oui ! il manque un h) le tout dernier diplôme de ma vie, rubané d’un bolduc marine au label de la Holland America Line, et signé Pieter Visser, le Pacha. Celui de la dateline que je pensais déjà être le dernier, aura été suivi par celui-ci, plus personnel, plus prestigieux et exceptionnel. Il est dû à l’initiative de Kristine, avec laquelle j’avais bavardé le jour de notre arrivée à Shanghai, lui disant que, vingt ans après, j’avais fini ma boucle entamée en 1989, l’année de la révolte des étudiants. Elle tapait sur son clavier en m’écoutant et j’ai pensé que je l’ennuyais avec mes histoires de vieille dame. Je sais maintenant qu’elle enregistrait les faits et dates dont je lui parlais. Merci Kristine : je suis comme une enfant le matin de Noël !

Le casino est déserté, et au cybercafé de la bibliothèque, j’ai les vingt ordinateurs à ma disposition. Kathy m’a redonné son numéro de portable, mais, à ma grande déception, mes appels n’aboutissent pas malgré Joyce que j’ai appelée à l’aide. Je vais lui donner rendez-vous entre 5.30 pm et 6.00 pm au pied de la passerelle, et j’attendrai.

Corail confirme que certains de mes mails arrivent vides, ce que je n’ignore pas, mais c’est que les connections sont parfois intermittentes…

Par acquit de conscience, je suis retournée voir si j’avais une réponse à mon courriel. Oui ! Kathy me dit de l’attendre, qu’elle et son ami William sautent dans un taxi et viennent jusqu’au bateau… J’ai dû attendre près d’une heure à la passerelle,  et ceux qui me reconnaissaient demandaient avec malice s’ils devaient me payer un droit de passage… Wouarf !

Ils sont arrivés et mon cœur a débordé tant d’années plus tard : six ans exactement, mais le lien n’a jamais été interrompu. Je suis si contente de les voir ! Bien sûr, je connaissais William par photos, et il ne s’appelle pas William. Comme la plupart des Asiatiques, on leur a donné à l’école un prénom occidental. Kathy n’est pas Kathy, et pourtant, sa mère est chrétienne et lit chaque jour la Bible. Nous déambulons dans un immense complexe commercial dont toutes les boutiques (de luxe) sont ouvertes ce dimanche, comme tous les autres jours de l’année. Kathy disait combien elle avait été surprise en France de voir nos magasins et galeries commerciales fermés le dimanche, et les restaurants dans l’après-midi… Ca lui paraissait totalement surréaliste !

Viendront-ils en France dans les prochaines années ?

« Nous n’avons qu’une semaine de vacances… ». Ella travaille huit heures cinq jours par semaine, mais fait des heures supplémentaires le soir et le samedi.

Selon Kathy, Sérina est cadre de banque, est devenue riche, vit seule et travaille beaucoup. Elle viendra avec Kathie à l’aéroport le 9 novembre jour de mon départ, et est heureuse que je rapporte sa carte-mémoire de leur voyage en Suisse, oubliée dans un tiroir, et que j’ai pu récemment identifier. William est parti acheter pour moi la clé USB 16g dont j’ai besoin pour libérer mon disque dur, et nous reprenons tout naturellement le français : elle a perdu beaucoup moins qu’elle le pense en vocabulaire, c’est seulement la prononciation qui est plus hésitante. Sur son portable, elle me montre des photos de William jouant du violon ; elle est visiblement très éprise, et je pense que le garçon répond à ses sentiments. Il paraît très sérieux et Kathy lui apportera la note de fantaisie qui semble lui manquer. Nous marchons toutes deux dans la rue où la circulation est intense, mais je ne veux pas trop m’éloigner du Volendam parce que mon dos commence à donner des signaux d’alerte. Je propose de les inviter dans un restaurant qu’ils choisiront, mais auparavant, je dois trouver un distributeur bancaire, car Hong Kong n’a pas la même monnaie que la Chine, même si le territoire lui a été restitué. Ici, c’est le dollar HK qui a cours (pas le yuan), et vaut grosso modo 10 HK$ = 1 €, et 1 US$ = 7.8 HK$ en simplifiant les comptes. Kathy me dit qu’il n’y a pas de distributeur, ce qui me surprend tout de même… J’ai acheté des chaussures noires découpées qui me permettront d’être plus élégante, puisque je n’ai plus mes chaussures dorées.

William est revenu, ils ont hésité entre deux restaurants mais optent finalement pour le Crystal Jade, qui sert de la vraie cuisine traditionnelle. Près d’une heure d’attente avant de pouvoir s’attabler. Je leur fais confiance et leur propose de prendre vin ou bière selon leur goût. Le garçon n’aime pas le vin. Le repas sera donc arrosé de thé chaud servi à discrétion, comme les verres d’eau glacée le sont aux USA. Et je boirai bravement ce thé corsé, sans faire la grimace, preuve qu’il est excellent… Kathy se sert des chop sticks avec habileté pour décortiquer le poisson, ôter peau et arêtes, servir la chair et garniture. Il n’y a aucune fourchette puisque nous sommes entre autochtones… ou presque, mais je fais l’exception en ce lieu ce soir. Chaque plat apporté sur la table fait l’objet d’une fiche que signe le garçon. Lorsque la note arrive, j’ai posé ma carte bancaire dans la corbeille, mais le serveur prend les billets que William lui a prestement tendus…

Je lui dois déjà la clé USB.  « C’est cadeau » me dit-il…Je n’aime pas ça !

« Que puis-je alors vous envoyer pour Noël ? ». Kathy n’hésite pas :

« Du foie gras ! »

C’est vrai que mes deux « filles » étaient revenues chez elles avec un assortiment de produits bretons, mais j’avais ajouté du foie gras qu’elles avaient  découvert et tant aimé, que je tenais à offrir à leur famille.

Message reçu 5/5, et j'ai tenu parole.

Ils aimeraient visiter le bateau, mais c’est impossible. Pour y pénétrer, chacun doit présenter une carte magnétique qui déclenche une photo sur l’écran de contrôle. Je les emmène néanmoins jusqu’au point ultime qu’ils ne peuvent franchir, et une série de clichés devant le paquebot fixera ces derniers instants avant deux semaines.

Sur le deck 8, je vais me remplir les yeux des lumières de Hong Kong, E et N son mari savourent leur dernière soirée de croisière, mais lui est un couche-tôt qui a sommeil et nous prolongeons nos papotages philosophiques dans l’éclat des reflets sur l’eau des néons multicolores. Elle m’embrasse ne me quittant. Au piano-bar, Jean-Paul a préparé la bouteille qui sera le véhicule autant que l’écrin du message à lancer, de préférence en haute mer au niveau du Viet Nam où il aura le plus de chance d’être déchiffré s’il était découvert dans les parages.

Dans les coursives, les bagages de ceux qui partent demain sont alignés en rangs serrés. Une autre catégorie ethnique de passagers va probablement les remplacer… Pas de zoo dans ma chambre ce soir, Agus a d’autres chats à fouetter !

Comments

[barbara]

Quelle chance tu as de sillonner le monde, j'avoue que je suis plus fan du bateau que de l'avion. Le séjour en Guadeloupe semble paradisiaque, je ne trouve pas d'autre mot.
Je ne vois pas ton projet de tableau, je regarderai de temps en temps.
A bientôt, Barbara

[Michelotte]

comment vas-tu ma Gween ?..
pour la récolte d'huitres ,je dois te dire que sais à Damgan ,Bretagne dans le Morbihan.nous allons 2 fois par an pendant les grande marais et on ce régale, et nous sommes très bien reçu chez nos amis,on mais notre camping car à côté de chez eux.
bisou et calin de
michelotte

[zibulinette]

je viens sur ton blog et l'aventure m'attend, je me perds un peu dans tes " errances"

Bon dimanche avec les bisous de zibulinette

[Michelotte]

ma Gween comment vas-tu ?
je suis chez moi pour quelques jours et nous re partons pour la Tunisie cette foie du 29-4- au 11-5-
belle histoire de ton voyage je me suis régaler de lire.

calinou de
Michelotte

[legio]

Excellent billet sur cette ville mythique .J'en apprend plus en quelques lignes que dans n'importe quel guide touristique.Aimerais tu y retourner un jour?. En ce qui concerne la guadeloupe,j'espère bien que l'acceuil a été à la hauteur ,c'est la moindre des choses.