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La Bourlingueuse
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22 octobre 2009

Jeudi 15 octobre

Une chose n’a pas changé en vingt ans, les interminables formalités d’entrée sur le territoire. La bureaucratie ne date pas de Mao : les premiers empereurs chinois y excellaient déjà. Le staff de dix personnes en uniforme informatisées semble étudier avec attention fiches et passeport avant d’apposer le tampon qui fera du candidat au séjour un persona grata. Comme si on avait envie de déserter le Volendam ! Avec le tampon sur le passeport nous est remis une fiche et un étui à accrocher au cou. De jeunes soldats aux casquettes raides et rondes surveillent la bonne marche des opérations. Une vingtaine de bus sont alignés devant le bateau. Joyce a choisi d’être dans un autre que le mien. Elle a fait le bon choix, car, lorsque le bus

9 a

eu l’autorisation de partir, ses amortisseurs hors d’usage n’ont cessé de gémir avec force. La jolie guide n’a pu utiliser le micro qui grésillait et hachait ses propos. Elle a compris que rien ne peut s’arranger dans l’instant et se déplacera pour redonner ses explications en avançant dans l’allée.

La Chine

vingt ans après ? C’est une autre planète ! Même si à Dalian (

la Hong

Kong

du Nord) on ne nous a montré que la vitrine post Jeux Olympiques, le nombre de voitures en circulation est de la même densité que chez nous, et j’y ai vu trois limousines blanches. Six millions d’habitants à Dalian, dont une partie seulement a une voiture, mais qu’il faut bien loger. J’ai entrevu de vieilles maisons derrière un mur, probablement vouées à la démolition.

Il n’y a plus de vélos ! Oh si… j’en ai compté pas loin de dix, et j’ai raté un « atelier de réparation » sur un trottoir, tel qu’il y avait tant autrefois. On a beaucoup détruit pour bâtir la ville nouvelle, mais, dit notre guide,  on a préservé les quartiers anciens les plus intéressants… mais nous ne les avons pas vus. Les immeubles à l’architecture hardie s’élèvent à perte de vue, d’autant plus que le bus gravit une colline où est plantée l’orgueilleuse tour TV qui domine la ville et fait sa fierté.

Il faut gravir une volée d’une dizaine de marches pour arriver au hall qui est orné d’un panneau célébrant le 60e anniversaire de

la Révolution.

Cet

édifice qui n’est pas équipé d’ascenseurs depuis le premier niveau laisse beaucoup de visiteurs dans les fauteuils du hall. Pour ma part, si mon dos me laisse en paix ces jours-ci, la contracture de ma cuisse est une douleur constante qui m’inquiète, d’autant plus que j’ai pris ce matin la pilule anti-douleur du toubib du bord. Faute de pouvoir gravir l’escalier jusqu’à l’élévator, je fais le tour de l’esplanade et, après le panorama embrumé par la pollution, je m’intéresse à un groupe de trois jeunes qui entourent une Susuki rouge qui doit sortir de chez le concessionnaire, tant l’attention de ses passagers est quasi-maternelle… Un aigle est peint sur le capot et un gris-gris pend au rétroviseur intérieur.

Il semble que l’horaire rétréci nous ait fait sauter une étape : celle du plus ancien parc de la ville. Mais au People’s Square où les vendeurs de cerfs-volants ne se font pas de cadeaux entre eux et harcèlent le client éventuel, c’est un régal des yeux, tant est variée la couleur des kites. Une vieille lady du groupe en a acheté un. Je lui demande combien elle l’a payé : « Trop cher » « Mais encore… » « Pourquoi voulez-vous savoir ? ». C’était seulement pour évaluer si l’effort d’aller chercher mon sac, laissé dans le bus, en valait la peine… Sorry Ma’am !

Xinghai Square est une vaste esplanade plantée se monuments symboliques et bordée par des petits marchands de bazar ou de sandwiches et Coca Cola. Celui du centre a l’air d’un totem indien… Des statues de bronze sont posées à hauteur du sol.

Le front de mer est luxueux, des maisons sorties des films de Walt Disney bordent le littoral, et il doit bien y avoir une classe qui s’est enrichie sous ce régime communiste, ou bien il s’agit de

la Nomenklatura. Notre

guide précise que le front de mer est devenu populaire parce que les familles veulent le bon air pour les enfants. Je lui fais tout de même remarquer que la ville est très polluée, malheureusement pour ses habitants. Pourquoi n’ai-je pas vu de statues de Mao Ze Dong qui est omniprésent sur tous les billets de banque ? Je crois qu’elle m’a répondu dans un large sourire qu’elles sont à Beijing (Pékin). Des restaurants de luxe sont bâtis entre la route et la mer, et le personnel que l’on aperçoit dans les jardins est en costume strict. Une mariée monte dans une calèche blanche à laquelle nul cheval n’est attelé. Peut-être seulement pour la photo ?

J’ai hâte de rentrer mariner dans la glace…

… et je me suis endormie…

Joyce a dû se faire ouvrir la porte. Elle me dit quelque chose au sujet du show que nous avons déjà vu, j’entends vaguement : fifty minuts, shower, wash my hair… et elle s’en va… non sans avoir d’autorité glissé dans la serrure la fiche Ne pas déranger. Je pense que je la retrouverai à l’entrée de la salle Rotterdam et je vais l’attendre à l’heure habituelle où nous nous présentons à l’accueil. A 8.05 h voyant Steven et Kobe arriver, nous convenons d’une table à quatre et réservons une place pour Joyce, quine viendra pas… Quant aux immeubles ultra modernes, selon Steven, ils seraient inoccupés, comme le sont aussi les belles maisons style Disneyland du front de mer. Réflexion faite, tous ces quartiers manquaient singulièrement de vie… Personne aux alentours, aucun passant, pas de rideaux, ni de fenêtres ouvertes malgré la tiédeur du temps, aucune mère avec un enfant : le désert… Les petites maisons traditionnelles ont été détruites et les gens n’ont pas les moyens de payer pour les nouveaux appartements qui atteignent des prix démentiels.

Un seau de glace m’attend et un petit animal inconnu et malicieux repose sur un oreiller.

Merci Agus !

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